Kemraz Mohee (directeur général de State Informatics): «L’émergence de l’économie digitale crée des opportunités pour les start-up»

La State Informatics est l’un des fidèles participants à Infotech, mais elle est surtout la compagnie qui a la lourde tâche d’aider Maurice à réussir sa transformation digitale. Pour son directeur général, Kemraz Mohee, Maurice est déjà bien engagée dans cette voie.

BUSINESSMAG. SIL est un des fidèles participants au salon Infotech. Quelle est pour vous l’importance de ce salon ?

SIL développe et réalise des solutions informatiques pour les entreprises et les organisations gouvernementales. Le grand public ne le sait peut-être pas, mais il bénéficie souvent – en les utilisant directement ou grâce au service fourni par une compagnie ou par le gouvernement – de la performance de systèmes informatiques de SIL. Par exemple à l’état civil, au Registrar of Companies, à la MRA, aux services d’immigration, au CEB… SIL n’a pas de stand à Infotech cette année encore, mais nous sommes un des partenaires principaux de l’événement car nous aidons le public à découvrir certaines des possibilités offertes par les nouvelles technologies.

BUSINESSMAG. Les opérateurs de ce secteur avancent qu’un des thèmes majeurs de ce secteur doit être la transformation digitale de Maurice, en mettant en avant les start-up et les applications mobiles mauriciennes. Votre avis ?

Maurice est dans une phase de transition numérique, où tous les secteurs de l’économie – le tourisme, la santé, l’éducation, les médias, entre autres – sont concernés. C’est donc tout un écosystème numérique qui est en train d’évoluer, avec de nouvelles technologies fortes comme le Cloud computing, ainsi que des utilisateurs qui sont de plus en plus demandeurs de services en ligne et de plus en connectés grâce aux smartphones. Les entreprises et les services gouvernementaux utilisent de plus en plus des données en temps réel pour comprendre et répondre aux actions et aux besoins.

SIL est un partenaire de choix de ces entreprises et de ces organisations et les aide à répondre au mieux à ces défis. Le gouvernement mauricien, pour sa part, a compris les enjeux du digital. Avec plus de 25 ans d’existence et plus de 200 employés dans trois pays, SIL est bien présente dans le domaine de l’économie digitale. Nous voyons que l’émergence de cette économie digitale – à laquelle contribueront aussi les Smart cities – donne plus d’opportunité pour la création de start-up ; elle permet à ces dernières d’évoluer à l’étranger comme à Maurice.

BUSINESSMAG. SIL a aussi participé à de nombreux projets gouvernementaux pour la transformation digitale de Maurice. Pouvez-vous nous en dire plus ?

La SIL est un prestataire de services qui a acquis au cours des différents projets réalisés ces 27 dernières années l’expérience et l’expertise nécessaires dans le déploiement de projets e-Government à Maurice et en Afrique. Cette capacité que la SIL met à la disposition de ses clients est un élément crucial dans les projets de transformation digitale des gouvernements.

Le public, comme les gouvernements, gagne en temps, en argent et en efficacité avec l’e-Government. Parmi les solutions que nous avons réalisées à ce sujet, on peut mentionner, entre autres, le Crime Occurrence Tracking System (COTS) de la force policière, l’Integrated Financial Management System (IFMS) utilisé par les ministères des Finances de trois pays, le Pensions Benefits System (PBS) utilisé par quatre gouvernements, l’Integrated Tax Administration Solution (ITAS) pour la Mauritius Revenue Authority, le Companies and Business Registration Integrated System (CBRIS) du Registrar of Companies, et l’Immigration and Border Control System (IBCS) pour les services de passeport et d’immigration. Il y a aussi le Human Resource Management System, qui répond aux besoins des organisations mauriciennes, car elle tient compte des spécificités locales.

Nous avons intégré dans plusieurs de ces solutions des fonctions de business intelligence très poussées. Ainsi, toutes nos solutions sont déve-loppées sur des technologies éprouvées, auprès de partenaires internationaux de renom tels Oracle, SAP et Microsoft.

BUSINESSMAG. Selon vous, Maurice accuse-t-il du retard dans sa transformation digitale ?

Les opportunités et technologies sont présentes. Comme indiqué plus tôt, il faut encore que l’écosystème permettant d’optimiser leur développement et leur utilisation se met en place de façon optimale. Les orga-nisations publiques et, surtout, privées sont de plus en plus conscientes de la nécessité de tenir compte du potentiel d’Internet et des médias sociaux dans leur modèle économique. La stratégie et les moyens pour y arriver font cependant parfois défaut. Il y a aussi à ce sujet deux freins majeurs : la réticence à investir, du côté des organisations, et la réticence à changer ses habitudes pour adopter une interaction en ligne, de la part de certains utilisateurs finaux – même si l’omniprésence des smartphones aide à une évolution positive à ce sujet.