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LaTrobe poursuit son développement dans l’agroalimentaire

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LaTrobe poursuit son développement dans l’agroalimentaire | business-magazine.mu

LaTrobe est l’un des fleurons de l’industrie locale. à ce jour, Maurice demeure un marché intéressant pour l’entreprise, qui cible également les pays de la région.

LaTrobe a fêté l’année dernière ses 15 ans d’existence, ayant vu le jour en septembre 2001. Lawrence Wong, le Managing Director de la compagnie, explique que tout est parti d’une envie de créer sa propre boîte. «C’était un projet entre collègues. Nous voulions démarrer notre propre business. Alors, une équipe est venue me voir et m’a demandé de le lancer. Et cela a donné lieu à LaTrobe», relate-t-il.

LaTrobe débute ses activités dans le trading avec une dizaine d’employés. Mais la petite équipe réalise rapidement que ce type de business model ne permettra pas à l’entreprise de faire long feu. C’est ainsi qu’elle vient de l’avant avec une nouvelle stratégie : celle de développer ses propres marques. «Nous pensons que c’est un défi d’investir dans son propre pays», soutient Lawrence Wong, qui ajoute que LaTrobe veut marquer son histoire. «Nous voulons créer. Nous  sommes une entreprise jeune et dynamique. C’est la raison qui nous a poussés à relever ce challenge», argue-t-il.

Snowy est la première mar-que de lait en poudre développée par LaTrobe. Créée en novembre 2001,  cette marque mauricienne est désormais fermement ancrée sur le marché local. Au fil des années, Snowy a consolidé ses bases et jouit d’une bonne réputation.

LaTrobe ne se contente pas uniquement de Snowy. En 2004, elle crée la marque de crème anglaise, Yummy, et la marque de céréales, Krusty. Dès lors, ayant fait ses preuves sur le secteur manufacturier local, LaTrobe commence à se pencher sur des projets de plus grande envergure. En 2011, elle lance divers projets, dont une usine, la ligne Tetrapak, qui comprend les jus de la marque Nature Juice’s et le lait UHT.
Ces projets ont nécessité un investissement de Rs 125 millions.

Par ailleurs, durant ces deux dernières années, LaTrobe s’est lancée dans d’autres investissements. Parmi, un projet immobilier à Saint-Pierre, où se trouve aujourd’hui l’entreprise. Lawrence Wong soutient que d’autres investissements verront bientôt le jour.

 

Développer des segments porteurs

L’entreprise investira dans des projets «challenging», toujours dans l’agroalimentaire. Elle compte se lancer dans la fabrication des produits alimentaires peu connus par le consommateur local. «Maurice demeure un marché important pour nous. De ce fait, nous allons continuer à développer des segments porteurs dans le domaine de l’agroalimentaire», fait ressortir Lawrence Wong.

Ainsi, LaTrobe compte étendre davantage sa gamme de jus et proposer une ligne d’aliments dits healthy aux Mauriciens.

LaTrobe a une stratégie d’investissement très particulière qui est «d’investir après la réalisation d’un certain chiffre d’affaires.» Il s’agit d’une stratégie que l’équipe a adoptée depuis ses débuts. «Au début de l’aventure, nous possédions peu de moyens. Ainsi, nous réinvestissions une partie des profits», explique notre interlocuteur. Bien que le marché local occupe une place importante pour LaTrobe, Lawrence Wong laisse entendre que le secteur manufacturier s’avère compétitif. Toutefois, il est beaucoup trop ouvert. Ce qui pénalise les industriels locaux.

«Personnellement, je n’ai rien contre l’ouverture du marché mauricien. Mais je pense qu’il faut trouver des moyens afin de sauvegarder les emplois dans le secteur manufacturier. Nous devons nous poser cette question : comment créer de la valeur ajoutée et des emplois dans ce secteur?» observe-t-il.

C’est l’une des raisons qui ont poussé LaTrobe à devenir membre de l’Association of Mauritian Manfacturers (AMM) il y a deux ans.

«Je crois fermement en l’avenir du secteur manufacturier mauricien. C’est ce qui nous a motivés à devenir membre de l’AMM. Nous essayons de convaincre les autorités que le secteur manufacturier local doit avoir un avenir»,  soutient le Managing Director de LaTrobe, qui insiste sur le fait qu’en devenant membre d’une association comme l’AMM, les compagnies manufacturières locales ont de meilleures chances d’évoluer.

 

Une stratégie africaine

LaTrobe emploie aujourd’hui une centaine de personnes. Elle brasse un chiffre d’affaires avoisinant Rs 350 millions. Une performance encourageante, comme le précise Lawrence Wong : «Notre chiffre d’affaires est stable car à un certain moment, nous avions voulu consolider nos marques.» En d’autres mots, la compagnie s’est livrée à une rationalisation des produits qu’elle vendait par rapport à la marge de produits. «Nous faisons beaucoup trop de volume et pas suffisamment de marge. Alors, nous avons mis fin à cela», dit-il.

Plus encore, la baisse du prix du lait sur le marché mondial a impacté lourdement sur le chiffre d’affaires de la compagnie. Dans ces conditions, il lui était impossible d’augmenter son chiffre d’affaires.

Cependant, Lawrence Wong est d’avis que LaTrobe ne peut se contenter de demeurer sur un mono-marché. De ce fait, depuis l’année dernière, la compagnie s’est mise à chercher activement des marchés potentiels. Ainsi, ses équipes ont commencé à sillonner la région de l’océan Indien et l’Afrique, notamment par le biais d’Enterprise Mauritius qui lui permet de participer à des foires internationales de l’agroalimentaire.

Des études sont également menées, afin de récolter des informations sur les marchés de la région. Elles permettent de déterminer quels sont les pays où l’entreprise sera en mesure de vendre ses produits. Les pays de l’océan Indien et l’Afrique de l’Ouest sont des marchés potentiels pour LaTrobe. à ce jour, celle-ci a reçu un grand nombre de requêtes de plusieurs pays de la région.

Pour sa première incursion sur le continent africain, LaTrobe compte d’abord dénicher un distributeur sur place. «Comme il s’agit de l’Afrique, nous désirons nous développer lentement», explique Lawrence Wong. De ce fait, dépendant du potentiel des marchés, LaTrobe y ferait d’autres investissements.