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Monétique : commode, pratique et sécurisée

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Monétique : commode

Moyen alternatif de paiement, les cartes sont bien ancrées dans le mode de vie des Mauriciens, avec 1,6 million de cartes bancaires en circulation actuellement. Bien que ce chiffre soit en baisse, le marché affiche de bonnes perspectives d’avenir.

La carte estdevenue le mode de paiement le plus utilisé (hors espèces) pour régler les achats. Plus pratique, elle évite d’avoir à circuler avec des espèces sur soi. Aujourd’hui, la carte est un moyen de paiement plus sécurisé, surtout pour ceux ou celles qui voyagent. Certaines cartes incluant même des couvertures d’assurance voyage. Largement acceptée par les commerçants à travers le monde, la carte de crédit facilite, notamment, les paiements en ligne, alors que d’autres, comme les cartes de fidélité, très populaires auprès des supermarchés, permettent aux entreprises de fidéliser leur clientèle.

À février 2016, Maurice comptait près de 265 000 cartes de crédit et 1,4 million de cartes débit (au total 1,6 million), indique Anand Babbea, Head of Cards à Cim Finance. Alors que dans le milieu bancaire, il est estimé qu’environ 900 000 cartes de débit sont en circulation, avance BineshMangar, responsable de MCB Cardsde la Mauritius Commercial Bank (MCB).

La carte, qu’elle soit de débit ou de crédit, permet de se substituer à l’argent liquide ; elle procure plus de sécurité, tant pour le titulaire de la carte que pour le commerçant qui accepte le paiement par carte car ce dernier n’a pas à manipuler de l’argent liquide, le compiler et effectuer un versement en se déplaçant physiquement à la banque. Les paiements sont consolidés et crédités sur le compte du commerçant à la fin de chaque journée de travail, explique Binesh Mangar.

En effet, les cartes de paiement permettent aux utilisateurs de régler leurs achats en magasin mais aussi sur Internet et de faire des retraits d’espèces, sans pour autant devoir se déplacer avec de grosses sommes d’argent. L’utilisateur de ce fait court moins le risque de se faire voler tout en ayant un meilleur contrôle de ses dépenses, fait ressortir Ali Mamode de Bank One.

Un mode de paiement attrayant

«Les caractéristiques des cartes de paiement (portabilité, sécurité, contrôle des dépenses) font que ce mode de paiement reste toujours attractif de nos jours, plus de 100 ans après son invention par la Western Union», observe Ali Mamode. «Les dernières statistiques disponibles nous révèlent qu’actuellement plus de 1,6 million de cartes bancaires sont en circulation à Maurice, soit plus que la population du pays, dont 265 000 cartes de crédit. Pour vous donner un ordre d’idées, ces cartes représentent une moyenne de Rs 5,5 millions de transactions pour un volume total de transactions de Rs 11,7 milliards mensuellement», ajoute-t-il.

Binesh Mangar explique qu’à la famille de cartes de débit et de crédit sont aussi venues s’ajouter les cartes prépayées. Ce sont des cartes qui peuvent être émises en plusieurs monnaies, pour divers besoins : payer les frais voyages ou du salaire, offrir un cadeau, payer une assurance, faire des achats en ligne, etc. Le demandeur achète cette carte à un comptoir de banque sans même devoir être détenteur d’un compte bancaire. Il approvisionne la carte de la somme souhaitée pour une utilisation ultérieure. Il y a aussi les Petrol Cards, qui sont émises exclusivement pour l’achat de carburant et d’autres produits pétroliers aux stations-service, relève-t-il.

Et qu’en est-il de l’influence de l’avènement de l’ère numérique avec les alternatives que constitue le paiement en ligne? Le marché ne risque pas de se contracter de sitôt, avancent nos interlocuteurs. Pour Binesh Mangar, le succès du business model de la monétique et de la carte se transférera dans le monde virtuel de l’ère monétique. Le principe demeurera le même ; c’est-à-dire un mode de paiement pratique qu’utilise le consommateur pour payer le bien acheté auprès du commerçant. Le support ou la plateforme vont continuer à évoluer vers un monde plus virtuel. «Le plastique disparaîtra peut-être pour faire de la place à d’autres technologies mobiles comme le Cloud, etc. À la fin de la journée, ce sera toujours quelqu’un qui procédera à un paiement, en puisant de son compte en banque ou autre, auprès d’un commerçant qui recevra le règlement à son compte en banque, ou autre», soutient-il.

Un outil de marketing

Anand Babbea de Cim Finance abonde dans le même sens. Donnant son avis sur le fait que tout comme les cartes bancaires, les cartes de fidélité et autres prennent progressivement le pli digital en Europe et ailleurs avec des applications et des «portefeuilles» virtuels, il prévoit que ce sera bientôt une réalité à Maurice, avec le nombre grandissant de smartphones connectés à Internet qui sont utilisés dans l’île. «Cependant, il est bon de noter que les cartes seront toujours un des moyens préférés en complément du porte-monnaie électronique», maintient Anand Babbea.

Pour Mario Ah Tiane, directeur d’Ecostar Limited, une carte c’est avant tout un outil de marketing qui est présent dans le portefeuille d’un client à tout moment.

La technologie NFC, utilisée pour les paiements sans contact, présente sur les smartphones les plus évolués, prendra du temps à décoller car le coût des applications est encore assez onéreux, avance-t-il. Pour lui, l’avènement de l’ère numérique avec les alternatives de paiement viendra probablement remplacer les cartes mais ce ne sera pas de sitôt, observe Mario Ah Tiane.

Entre-temps, les cartes continuent d’avoir le vent en poupe et d’appâter les hackers et pirates informatiques, comme on peut le constater avec le nombre en hausse de cas de copie frauduleuse (card skimming) sur les guichets automatiques bancaires (ATM), ce qui pousse les banques à redoubler de vigilance. «Ces incidents ont permis aux banques de réagir promptement, de rectifier certaines pratiques et de revoir certaines mesures de sécurité. L’intégrité et la confidentialité des données des clients et, plus important encore, l’argent des clients sont le mandat prioritaire des banques», souligne Binesh Mangar.

Une chose est cependant sûre : le marché de la monétique a une belle carte à jouer et, avec l’ampleur que prend l’e-banking, il devrait continuer à croître de manière soutenue.