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Plastique : vers le nécessaire recyclage

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Plastique : vers le nécessaire recyclage | business-magazine.mu

Dans un souci de préservation de l’environnement, l’utilisation de sacs en plastique est désormais chose du passé. Malgré les contraintes qui ont surgi quelques mois après l’annonce de leur abandon, ce milieu s’est adapté à cette nouvelle réalité.

Bien que plusieurs opérateurs engagés dans la fabrication de produits en plastique se soient retrouvés dans l’obligation de revoir leur mode de fonctionnement, ils sont nombreux à avoir opté pour la diversification de leurs activités. La production de sacs en plastique est une des lignes d’activité qui ont disparu dans ce secteur mais le marché s’est repensé pour épouser d’autres tendances.

Pesant aujourd’hui entre 500 et 600 tonnes produites annuellement dans l’île, le marché du plastique comporte de nombreux domaines différents les uns des autres. Cela comprend les sachets en plastique (appelés sacs de caisse ou sacs bretelles) mais aussi les sachets en rouleau, les sacs poubelles, les films rétractables et étirables, les emballages textiles et alimentaires, les films agricoles et bien d’autres ; il ne s’agit là que du film en plastique.

Le marché du plastique comprend aussi des bouteilles et des jerrycans en polyéthylène qui sont fabriqués par soufflage, des conteneurs produits par injection, des bouteilles et conteneurs en PET, des tuyaux en polyéthylène et en PVC, des citernes et fosses septiques en polyéthylène rotomoulé. «Les sacs de caisse ne sont qu’une partie du marché du plastique», tient à faire ressortir Maurice Henri, le Managing Director d’Amro Chemicals, compagnie qui représente le géant italien de la matière compostable,
Novamont.

Catalysée par l’essor non-stop de diverses industries, à l’instar de l’emballage, l’utilisation de produits en plastique s’est accrue avec l’industrialisation et la sophistication de la société, ce qui a entraîné le réflexe du contenant à portée de main, l’abandon graduel mais prononcé du sac traditionnel, jugé trop encombrant. De plus, les composants en plastique toujours plus légers apportent des solutions en matière de sécurité d’économie des ressources.

Faisant désormais partie de notre quotidien, un des nombreux atouts du plastique est de pouvoir être façonné pour s’adapter tant aux besoins du commerçant que du consommateur. Pour répondre aux besoins diversifiés d’un marché qui s’est agrandi au fil des années, cette matière a fait l’objet d’une série d’innovations. Toutefois, souvent critiquée pour ses composants qui menacent l’environnement, le plastique a dû faire les frais de campagnes menées par les écologistes et autres défenseurs de la planète.

Et quid des sacs ‘Non Woven’ ?

Les fabricants de produits en plastique, souvent pointés du doigt, récusent l’accusation de pollueurs car, font-ils ressortir, dans la logique des choses, le plastique est un composant qui n’est pas censé se retrouver dans la nature. «Sachant qu’il y a certains produits qui sont facilement recyclables tandis que d’autres sont difficilement recyclables, le plastique est effectivement polluant mais ce ne sont pas les entreprises du plastique qui polluent», lance Éric Corson de Plastic Industry (Mtius), société disposant d’une division de recyclage en interne. «Il y a malheureusement un grand travail à faire et une campagne agressive à mener pour faire évoluer les mentalités», soutient, pour sa part, Steeve Batour, Sales Manager de Mascatrans, qui propose des produits biodégradables.

«L’entrée en vigueur de cette nouvelle loi, le 1er janvier 2016, a été relativement bien accueillie par les consommateurs. Beaucoup de clients ont trouvé des alternatives comme les sacs réutilisables lors de leur shopping. Ce que nous constatons après plus de six mois, c’est que la majorité des supermarchés jouent le jeu mais les sacs en plastique restent présents dans les foires et certains magasins. Les sacs ‘Non Woven’, formellement interdits, sont distribués ouvertement. Quelques importateurs osent même les faire passer pour du biodégradable. Les autorités concernées paraissent indifférentes ou impuissantes à ces pratiques, ce qui est dommage car le résultat à ce jour reste mitigé», avance ShahNawaz Shakhun, Operations Manager de Winner’s.

Opinion partagée par Maurice Henri, le Managing Director d’Amro Chemicals Ltd : «Le marché du sac en plastique est en évolution, et il est bon qu’il en soit ainsi. La nouvelle loi a le mérite d’être claire et concise. Les utilisateurs ont bien compris qu’il était temps de modifier leur comportement et cette fois, une alternative crédible leur est proposée sous la forme de sachets composables, clairement définis par le standard EN 13432. Nous attendons des autorités qu’elles se donnent les moyens de contrôler efficacement que les sacs en plastique mis sur le marché soient bien conformes à la norme EN 13432, et que les contrevenants soient sanctionnés.»

Les produits en plastique ne sont pas seulement fabriqués par des entreprises qui le font comme activité principale. Ils le sont aussi par d’autres groupes d’industries à titre d’activité secondaire, à la fois pour le commerce ou encore pour leurs besoins internes comme des bouteilles en plastique fabriquées sur place, des pochettes, entre autres.

Le biodégradable, à quel coût ?

Depuis que le sac en plastique conventionnel a tiré sa révérence, une multitude d’alternatives ont envahi le marché : sacs en tissu, en papier recyclé, en jute, entre autres. Toutefois, bien qu’il respecte l’environnement, le sac biodégradable importé fait l’objet de débat, en raison surtout de son rapport qualité-prix. Bien que l’avenir soit aux plastiques biodégradables car ils sont respectueux de l’environnement, le coût de fabrication des produits recyclables et biodégradables reste néanmoins élevé comparé au plastique classique.

«Le plastique biodégradable coûte extrêmement cher à fabriquer et je ne pense pas que les consommateurs sont prêts à mettre le prix. Tôt ou tard le coût va se répercuter sur le prix de vente», observe Éric Corson. «Les utilisateurs de sachets et de sacs en plastique, majoritairement les supermarchés, boutiques, restaurants et autres commerces dans la grande distribution ont connu des moments difficiles car un grand nombre de fabricants et de distributeurs n’étaient visiblement pas prêts à répondre à la demande croissante pour des sacs biodégradables. Bien que la situation se soit nettement améliorée, les consommateurs ont du mal à avaler la pilule avec le prix plus élevé et la qualité inférieure et une résistance qui est à déplorer», remarque, pour sa part, Steeve Batour, le Sales Manager de Mascatrans.

Les contrevenants risquent une amende pouvant aller jusqu’à Rs 10 000 en enfreignant les Environment Protection (banning of Plastic Bags) Regulations de 2015, qui exemptent, à ce jour, les sacs d’emballage où les produits sont scellés avant la vente sur le marché local et pour l’exportation, les sacs pour l’agriculture, les sacs servant à l’échantillonnage, les sacs transparents contenant les liquides, gels ou encore aérosols utilisés par les passagers transitant par l’aéroport, ainsi que les rouleaux de sacs transparents pour les besoins alimentaires, notamment la viande, les produits réfrigérés et les sacs poubelle.

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