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Polygreen souhaite répliquer le modèle du projet de ‘zero Waste Island’ de Ttilos à Maurice

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«Ce n’est pas les affaires le motif, c’est la vision : celle de faire de Maurice une île zéro déchets aussi vite qu’il serait possible», énonce Athanasios Polychronopoulos, CEO de Polygreen. L’homme d’affaires grec, de passage à Maurice en novembre 2021 pour la conférence nationale sur le bunkering, en a profité pour lancer officiellement son offre de solutions d’applications pour une économie circulaire.

Présente à Maurice depuis 2016, à travers Polyeco S.A Mauritius, filiale domestique du groupe d’origine grecque Polyeco S.A, et engagée dans la fourniture internationale de solutions environnementales, Polygreen a embrassé sa nouvelle appellation commerciale depuis. À l’échelle internationale, comme à Maurice depuis novembre dernier, Polygreen déploie trois pôles d’activités : gestion de déchets dangereux, solutions intégrées de convergence vers une économie circulaire et services d’intervention en cas d’urgences environnementales créées par des marées noires.

Transformer l’économie linéaire et compétitive mauricienne en une économie circulaire et inclusive est un projet sociétal. Il doit s’appuyer sur une approche holistique, estime Athanasios Polychronopoulos, CEO de Polygreen, et nécessite d’être mené sur un plan national avec le concours du gouvernement et «main dans la main avec plusieurs entreprises locales» évoluant dans différentes filières d’activités ‘vertes’ de ce nouveau modèle économique. «Vous devez trouver une alternative soutenable à votre génération de déchets, parce que Maurice est un pionnier. Comment Maurice est-il un pionnier ? Regardez ce que vous avez fait à La Chaumière : vous avez construit une installation pour le management et la valorisation des déchets dangereux, ce qui constitue un premier pas vers l’économie circulaire, et aujourd’hui d’autres pays africains veulent répliquer ce modèle… Ce qui m’amène à cette vision de Maurice devenant une île portée sur le zéro déchets.»

La transition vers une économie circulaire mauricienne repose sur cette vision, mais aussi, pense le CEO de Polygreen, sur la culture, par la participation des artistes à la valorisation de déchets en objets créatifs ou utilitaires, la formation et l’éducation, en empower les locaux dans l’acquisition de nouvelles compétences pour embrasser des métiers dans ce nouveau secteur d’activités, ou encore à activement collaborer à l’échelle individuelle à ce projet collectif et sociétal.

«Ce que nous croyons, c’est que les déchets devraient être considérés comme des matières recyclables et réutilisables. Raison pour laquelle nous croyons que nous devons nous hisser de l’économie linéaire vers une économie circulaire. Savez-vous ce dont nous avons besoin pour réaliser cela ? Une lettre grecque : le Pie, pour rendre l’économie linéaire circulaire, vous devez le multiplier par la lettre Pie, qui tient lieu de signification pour Polygreen», lâche-t-il taquin en ajoutant que «la philosophie 3.14», actuellement déployée en Grèce, Polygreen souhaite l’implanter ici. «Nous sommes en train d’implémenter cette philosophie en investissant en Grèce, guidée par la volonté du gouvernement, dans la transformation de l’économie d’un îlot grec en économie circulaire générant zéro déchet, dans l’optique d’en faire le ‘first zero waste island’ in the world.»

Se trouvant à côté de l’île de Rhodes, Tilos, nous détaille Athanasios Polychronopoulos, compte 600 habitants, et 15 000 – 20 000 visiteurs annuellement. Projet pilote, et à petite échelle, il peut être répliqué, soutient le CEO de Polygreen, à une île comptant un million à un million et demi d’habitants. «Le projet s’étendra sur une période totale de trois années, et le coût, qui est tout à mon compte, devrait s’élever jusqu’à Rs 80 millions. Étant un projet pilote, il s’articulera comme un trial and error test, qui sera amendé, peaufiné et adapté, au besoin, au fil de cette expérimentation.»

Modèle testé et éprouvé

Présente lors de cet entretien avec le CEO de Polygreen, sa Group Communications & Corporate Affairs Director, Elli Panagiotopoulou, ajoute que cette étude technique et empirique de ‘zero waste island’ déployé sur l’île de Tilos se découpera en une année de préparation, et deux ans d’opération. Polygreen inclut l’opérationnalisation sur site du modèle d’économie circulaire développée et proposée par ses soins.

C’est ce modèle testé et éprouvé sur Tilos que Polygreen entend ensuite répliquer à Maurice, tient à préciser Athanasios Polychronopoulos. «Nous devons, pour ce faire, initier en amont une étude pour comprendre les besoins de l’île, formuler le modèle en fonction de ses besoins, et déterminer le niveau d’investissement à consentir pour transformer son économie vers une qui soit plus soutenable». Prioritairement est que ce modèle est, rappelle-t-il, fidèle à sa vision sur l’éducation et le renforcement de capacités des habitants de Tilos. La cérémonie officielle de lancement de ce projet de ‘zero waste island’ se tiendra le 8 avril prochain en Grève, en présence des membres du gouvernement grec, qui invitera le gouvernement mauricien à venir assister au lancement, annonce l’homme d’affaires grec

navire antipollutionPolygreen ambitionne d’étendre sa présence à l’international dans l’optique de faire courber les émissions de gaz à effet de serre

Car, croit-il fermement, un tel projet doit être mené au niveau national, et avec le concours et partenariat d’autres entreprises locales, et l’inclusion de la population. «Je suis convaincu qu’à Maurice, les gens sont très portés par l’adoption de cette nouvelle manière de consommation, de production, et de vie axée sur l’adoption du recyclage et de la réutilisation des matériaux. Se convertir à une économie circulaire demande une approche holistique : vous avez à former, sensibiliser les gens, et créer constamment de nouvelles tendances…»

À l’échelle mondiale les déchets débarrassés dans les centres d’enfouissement sont responsables d’environ 15 % d’émissions de gaz à effet de serre. Une frange importante de ces émissions, d’ailleurs responsables du dérèglement du climat, peut être éliminée en réduisant la courbe de génération et de traitement classique de nos déchets, notamment ménagers. Ce que les solutions d’application pour un système d’économie circulaire sont amènes à réaliser, d’après le CEO de Polygreen. Vraisemblablement convaincus par cela, les Émirats arabes unis ont conclu un partenariat à hauteur de 50 % chacun dans un joint-venture (avec la famille royale des Émirats arabes unis) pour déployer des solutions d’économie circulaire dans la région, en transformant sur site les déchets dangereux en matériaux secondaires.

Cette présence dans la région constitue la plus importante de Polygreen à l’international, à travers son installation pour le traitement et la valorisation des déchets. Polygreen est présente à travers d’autres implantations au Moyen-Orient, présente dans les Balkans, en Europe et en Afrique, à travers son entreprise basée à Maurice. L’ambition du siège de Polygreen est d’ailleurs d’étendre sa présence à l’international dans l’optique de garantir de déployer des projets nationaux d’économie circulaire pour faire courber notamment les émissions de gaz à effet de serre.

Bunkering Hub : Un  navire  antipollution potentiellement posté à Maurice

Si Maurice décide d’aller de l’avant avec son projet de Bunkering Hub, Polygreen pourrait envisager de maintenir sur site Vasileios P., le navire antipollution polyvalent de Polygreen venu en démonstration en novembre dernier à Maurice dans le sillage de la conférence nationale sur le Bunkering. Il a soutenu l’équipe locale de Polygreen attelée à cette période au démantèlement de la poupe du MV Wakashio. D’ailleurs, une équipe mauricienne de Polygreen formée aux interventions d’urgence pour répondre aux marées noires a été envoyée aux Maldives dernièrement en prévision d’une marée noire.

Polygreen : presque 12 ans de relations avec Maurice

La présence de Polygreen (ex. Polyeco S.A) à Maurice commence en 2010 avec l’allocation d’un contrat par l’United Nations Development Programme (UNDP) pour que le fournisseur de services s’occupe de se débarrasser d’un volume de pesticides considéré comme ‘hasardous waste’ à l’hôpital de Pamplemousses. Suivra un deuxième contrat en 2013. Puis, suivant l’obtention d’un contrat du ministère de l’Environnement pour l’opération, la gestion et la maintenance d’une installation de stockage intérimaire de déchets dangereux à La Chaumière, Polygreen incorpore une compagnie à Maurice. «Quatre années de cela, sans que personne ne nous le requiert, nous avons procédé à un investissement et amené à Maurice des équipements de base pour répondre aux urgences environnementales dans le cas d’une marée noire : des booms, bumps, absorbants, entre autres matériels».

Quand le déversement d’hydrocarbures du MV Wakashio est survenu, les autorités sachant que Polygreen disposait localement des équipements nécessaires pour contrer ce désastre, elles ont dirigé le Japan P&I Club vers cette dernière, explique Athanasios Polychronopoulos. Ce qui explique que Polygreen a proposé ses services. «Et depuis cette date, et jusqu’à présent, nous proposons nos services d’intervention ici. Comme nous sommes un acteur du hazardous waste, et que nous disposons ici des équipements pour adresser les marées noires, nous avons lancé une troisième catégorie de projets tout aussi importants pour le futur que sont les solutions d’économie circulaire. Tout cela a mené à un changement de nom qui est aujourd’hui Polygreen

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