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Produits laitiers : la consommation se maintient

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Produits laitiers : la consommation se maintient | business-magazine.mu

La consommation de produits laitiers s’inscrit dans la liste des produits essentiels des ménages mauriciens et internationaux. Si le marché demeure hautement compétitif, l’émergence d’une industrie locale propre à elle peine à décoller.

La consommation de lait et de produits laitiers est une habitude alimentaire bien ancrée dans les modes de vie à travers le monde ; et cela depuis les plus anciennes civilisations. La consommation mondiale annuelle est estimée à 746 millions de tonnes. Plus de 90 % de la consommation laitière et produits dérivés mauricienne est importée, même si plusieurs initiatives entrepreneuriales ont vu le jour dans ce secteur au fil de ces dernières années.

Au total, 22 247 tonnes de produits laitiers ont été importées en 2015 alors que la production locale se chiffrait autour de 4 525 tonnes pendant la même année. Un Mauricien consomme en moyenne environ 5,58 kilos de lait frais et 10,09 kilos de lait en poudre annuellement, selon les chiffres de Statistics Mauritius. Le marché mauricien est dominé par une multitude de marques en provenance d’une vingtaine de pays : l’Australie, la Belgique, l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Irlande, Chypre, l’Inde, le Danemark, le Liberia, Malte, la Pologne, l’Afrique du Sud, les Pays-Bas, la Slovénie, le RoyaumeUni, l’Italie, la Malaisie ou encore Singapour.

Maurice a importé des produits laitiers pour une valeur totale de Rs 3,43 milliards en 2015. Une portion de la production locale est destinée à l’exportation, alors que certaines entreprises se sont engagées dans la réexportation de produits laitiers importés. Plusieurs marchés régional et international sont concernés ; l’île de La Réunion, les Seychelles, la France, les Comores, Madagascar, l’Allemagne, les Émirats arabes unis, l’Angola et même le Canada.

Incitations budgétaires

Le dernier exercice budgétaire 2016-17 a fait provision d’une somme de Rs 10 millions destinée à la mise sur pied d’une ferme pour les génisses par le ministère de l’Agro-industrie à Melrose. Une incitation financière de Rs 5 000 sera allouée aux agriculteurs pour chaque nouvelle génisse élevée jusqu’à la phase de lactation. Une enveloppe additionnelle de Rs 10 millions a également été mise de côté dans le but de fournir aux petits agriculteurs un soutien essentiel comprenant l’insémination artificielle, les services vétérinaires, la collecte de lait et l’élevage.

Les Mauriciens attachent de plus en plus de l’importance à une alimentation saine. Nos yaourts sont appréciés pour leur saveur, leur onctuosité et leur richesse en calcium, en vitamines et en probiotiques, fait ressortir Christina Sam See Moi, Senior Manager - Commercial d’Innodis. Il existe, à son avis, une très forte concurrence sur le marché : d’une part avec les produits importés, et, d’autre part, avec les autres nombreux produits de même type fabriqués localement.

Pour cette raison, il faut continuer d’innover pour satisfaire les goûts et les besoins des consommateurs et investir continuellement dans de nouvelles technologies, entre autres, dans le packaging. Cela explique, par exemple, la décision d’Innodis d’introduire sur le marché des sachets de lait caillé avec bouchon refermable, qui est très pratique pour la consommation, surtout si une personne ne veut pas consommer tout le contenu du sachet d’un seul coup.

«D’ailleurs, nous sommes les premiers à produire les yaourts aux probiotiques, connues pour leur contribution à une bonne santé, ainsi que le yaourt de style grec. Une autre innovation ces dernières années a été notre lait fermenté BeWell qui ne contient ni colorants ni arômes artificiels», indique Christina Sam See Moi.

La production laitière par Innodis comprend une large gamme de yaourts en pot (yaourt Nature, yaourt Nature Sucré, yaourts aux fruits, yaourts 0% de matière grasse), yaourt à boire et Lait Caillé ; qui sont tous commercialisés sous la marque DairyVale, qui inclut BeWell et DairyVale sont aussi produits localement des crèmes glacées sous la marque DairyMaid et du lait stérilisé aromatisé Olé.

S’agissant de l’importation, l’entreprise fait venir les crèmes glacées Nestlé d’Afrique du Sud, les marques de fromage La Vache qui rit, Boursin, Kiri, Leerdammer et Syrtos des Fromageries Bel, et sous la marque Emborg, Innodis importe et distribue le fromage et le beurre Emborg.

«De plus, au niveau de la marque Twin Cows, nous avons le lait en poudre entier eté crémé en provenance de la Nouvelle-Zélande et d’Australie respectivement, ainsi que les briques de lait UHT 100% frais importées de France et le fromage Twin Cows Cheddar. Nous distribuons aussi sur le marché les fromages Floridia, incluant les variétés parmesan et mozzarella, qui nous viennent d’Australie», ajoute Christina Sam.

En sus du marché mauricien, le groupe exporte ses produits, notamment yaourts, crèmes glacées et lait stérilisé, vers Madagascar, les Seychelles, le Kenya et des pays d’Asie, dont le Népal et le Pakistan. L’objectif futur est de continuer d’introduire de nouvelles catégories de produits et de nouvelles saveurs. «Le marché des produits laitiers devrait bien se porter à l’avenir», observe-t-elle. Face à la compétition féroce, la consommation laitière et des produits dérivés n’est plus une question de nécessité mais plutôt d’embarras du choix à Maurice. Les entreprises s’engagent dans des campagnes de marketing féroces afin de s’assurer une place dans le panier de la ménagère mauricienne.

Le véritable enjeu est cependant désormais de trouver un juste milieu entre les diverses options importées sur le marché et rendre dans le même souffle compétitive et attractive la production locale. Cette démarche s’inscrit aussi dans la logique de la sécurité alimentaire, de la création d’emplois de même qu’une impulsion à la culture entrepreneuriale.