Save a Sail: transformer les voiles de bateaux en produits artisanaux

Depuis deux ans, Save a Sail se spécialise dans la valorisation et la transformation des voiles de bateaux irréparables en divers accessoires. Cette microentreprise veut désormais étendre son champ d’influence.

Sauver une voile irrécupérable, puis lui redonner une seconde vie sous forme de sac, porte-clés, trousse, vide-poche, housse de coussin ou d’abat-jour. C’est le métier de la microentreprise Save a Sail qui est opérationnelle depuis décembre 2012. Dirigée par deux jeunes entrepreneurs écoresponsables, Marine Noël et Julien Cervello, cette fabrique recycle les voiles en fin de vie et les valorise en accessoires et objets décoratifs.

En ce début d’année, Save a Sail a fait preuve de réactivité afin d’améliorer sa visibilité. Ainsi, depuis le mois de janvier, sacs et accessoires sont disponibles dans les quatre branches de l’enseigne Espace Marin à Pailles, Ruisseau Créole, Grand-Baie et Forbach. En février, un espace expo-vente a été aménagé dans le loft de l’atelier de fabrication de Save a Sail à Arsenal. Et depuis mars, toutes ses créations sont en vente dans la boutique multimarques Libertie à Curepipe. De même, elle commercialise ses créations dans les boutiques-hôtels des groupes Veranda et Attitude. Par ailleurs, sa participation régulière à des foires artisanales et aux boutiques éphémères My Pop-Up Store contribue à améliorer sa visibilité.

Progression de 33 % des ventes

En 2014, la production d’accessoires et d’objets décoratifs fabriqués à partir de voile de bateau se limitait à 150 pièces par mois. Pour les mois de janvier et février 2015, la production a grimpé à 200 pièces, soit une progression de 33 %.

Save a Sail travaille de concert avec M.u sails, dont le directeur est Julien Cervello, qui est engagée dans la fabrication des voiles de bateau à Arsenal. Les voiles déposées par les plaisanciers et armateurs s’entassaient dans un coin du loft. Jusqu’au jour où Marine Noël et Julien Cervello décident de les recycler à des fins commerciales. C’est ainsi que Save a Sail voit le jour en décembre 2012. «Nous avons commencé par produire des sacs pour homme et femme, ainsi que des trousses. Nos créations se sont facilement écoulées. Mais c’était une production à petite échelle», relate Marine Noël.

Ce coup d’essai s’avérant concluant, Save a Sail diversifiera sa ligne de production. Aujourd’hui, elle a trouvé sa vitesse de croisière. Marine Noël s’occupe de l’activité de création, des ventes et de la communication. Tandis que Julien Cervello supervise la production qui est assurée par trois machinistes. À ce jour, Save a Sail est engagée dans la production d’une quinzaine de produits artisanaux.

«90 % de notre production comprend la réalisation de séries classiques. Quand nous avons des voiles différentes, nous nous lançons dans la fabrication d’éditions limitées (dont des abat-jour et des déclinaisons de sacs en voile de kitesurf et windsurf) et de pièces uniques», précise Marine Noël.

Outre la voile, Save a Sail utilise l’œillet, le cordage, l’erse et le nerf de chute pour la fabrication de produits artisanaux. Tout est récupéré ; on ne jette rien. C’est la devise de l’entreprise. «En s’offrant nos produits, les gens achètent également notre concept. Tous les intrants sont des matériels de voilier et se doivent d’être de très bonne qualité», ajoute Marine Noël. Par ailleurs, une étiquette à l’intérieur du produit retrace l’histoire de la voile qui a été utilisée pour sa confection. «Nous donnons des détails comme le propriétaire du bateau, les mers sur lesquelles le bateau a vogué», indique Marine Noël.

Toutes voiles dehors, Save a Sail est désormais dans une phase de consolidation. À court terme, l’entreprise compte augmenter sa force de frappe, notamment à travers une plus grande présence dans les foires artisanales et en utilisant Facebook comme plate-forme pour faire découvrir ses créations.