Service de livraison – Le courrier express embrasse la robotique

De par sa topographie offrant de larges espaces plats et la concentration localisée d’immeubles, Maurice présente des atouts pour le déploiement de services de livraison par drones. Ce n’est pas encore un sujet d’actualité, mais avec la construction des Smart cities, les choses pourraient évoluer très vite. Résolument tourné vers l’avenir, Sacha Lagesse, Transport and distribution Manager de Logidis, affirme que son entreprise vise la position de «leader de la distribution» à Maurice. Visionnaire, il évoque les avancées dans des pays comme Dubaï et la Corée du Sud. «Il y aura bientôt des voitures volantes dans certains pays, alors les nouveaux modes de livraison arriveront tôt ou tard sur le marché mauricien», ajoute-t-il. Entre-temps, en dépit des moyens de distribution traditionnels, la concurrence est âpre dans ce secteur. Faisant à peine plus de 2 040 km2 , Maurice abrite des grands noms de la distribution, dont DHL, Fedex, TNT Express, aux côtés d’acteurs locaux comme Velogic, Logidis et Delivery Plus.

La grande distribution s’y met

Se voulant à l’écoute de leur clientèle, les enseignes de grande distribution sont passées à l’offensive en proposant des services de livraison très flexibles. Réservée aux clients commandant en ligne pour l’heure, cette activité en est à ses débuts. Avec l’augmentation de la demande et la nécessité de la rentabilité de la flotte, ces services pourraient, dans le futur, prendre un autre essor et démultiplier leurs offres. Ainsi, une société américaine propose la livraison jusque dans le réfrigérateur du client. Le livreur est doté d’un code d’accès unique à la résidence ou l’appartement du client. Ce dernier peut visionner le déroulement de la livraison sur son Smartphone de son lieu de travail. Toutefois, cette offre est plus facilement déclinable dans les zones urbaines où les bâtiments résidentiels sont dotés de système de déverrouillage automatique. Dans la même veine, en Suède, c’est dans le coffre de la voiture que la livraison est proposée. Ainsi, le client est averti quand le livreur accède au coffre et verrouille celui-ci lorsque la livraison est complétée.

Pour sa part, André de Comarmond, Managing Director - Indian Ocean de Velogic, est d’avis que le secteur de la livraison express doit faire face à de nombreux défis humains, technologiques, environnementaux et économiques. «De par la propagation du commerce en ligne, le nombre d’acheteurs mauriciens ne fait qu’augmenter. Ce serait intéressant de lancer une campagne d’éducation sur les droits de douane et taxes qui sont applicables sur les achats en ligne car souvent, de par un manque d’informations sur les coûts qui sont engendrés à des tination, les acheteurs abandonnent leurs colis chez les prestataires de service express car ces derniers ne souhaitent pas honorer les frais payables à la douane», soutient-il.

Actuellement, les drones dédiés à la livraison sont munis d’une boîte rectangulaire. Le poids oscille entre 3 kg et 4 kg. La distance à parcourir reste ciblée sur une zone prédéterminée. Et la vitesse est variable selon les zones traversées. Pratique et efficace en temps clair, la livraison par drone reste sujette aux conditions climatiques. Les livraisons sont stoppées en cas de pluie. Dans d’autres pays, c’est le robot terrestre qui est en test. Pouvant porter des charges plus lourdes, il est doté de caméras pour dissuader les vols et pour permettre l’interaction entre un opérateur et le client ou un passant. Selon Sacha Lagesse de Logidis, ces modes de livraison innovants permettront de répondre à l’accroissement des commandes dématérialisées et de mitiger les retards dus à la congestion routière. Ainsi, d’autres solutions voient le jour comme la centrale de dépôt par drone ou d’entreposage avant envoi sur une zone spécifique. Logidis, qui compte offrir le plus vaste espace d’entreposage aux entreprises, sera peut-être l’un des pionniers à mettre en pratique des solutions innovantes.