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Solid Waste Recycling: vers la production d’électricité en 2017

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Solid Waste Recycling: vers la production d’électricité en 2017 | business-magazine.mu

Solid Waste Recycling se positionne comme un opérateur majeur dans la production de compost. L’entreprise vise une production de 8 000 - 9 000 tonnes de compost en 2015 et s’oriente vers la filière électrique d’ici à 2017.

Actuellement, environ 425 000 tonnes de déchets municipaux sont enfouis à Maurice, ce qui vient causer des dégâts considérables à l’environnement. La solution passe par le recyclage des déchets. Solid Waste Recycling, une entreprise opérant depuis janvier 2012 et se spécialisant dans la production de compost, s’engage dans cette voie. Sa mise en opération aura nécessité un investissement initial de Rs 400 millions.

Dans son usine à La Chaumière, Solid Waste Recycling utilise la technologie du groupe indien Exel Industries pour la production de compost. L’entreprise a l’exclusivité de vendre cette technologie indienne non seulement à Maurice, mais aussi dans la région de l’océan Indien et dans une partie de l’Afrique.

Étant donné la nature complexe du traitement des déchets, il a fallu un peu de temps avantque Solid Waste Recycling ne trouve sa vitesse de croisière.

« Notre première année d’opérationa été très difficile parce qu’il nous a fallu adapter l’usine aux conditions locales. À Maurice, le traitement des déchets est différent qu’en Inde. Là-bas, tous les déchets sont enfouis. Les gens sont tellement pauvres qu’ils viennent trier les déchets pour récupérer du verre, du plastique et des métaux. Ce sont uniquement les déchets organiques qui restent.Ceux-ci peuvent être facilement traités en usine. À Maurice, il n’y a pas de tri. Le processus est beaucoup plus complexe », explique Jean Cyril Monty, General Manager de Solid Waste Recycling. 

Solid Waste Recycling a dû s’adapter à ces conditions en modifiant son processus de production au fur et à mesure. Cela a pris environ 15 mois avant que l’entreprise n’obtienne des résultats satisfaisants. « Aujourd’hui, l’usine marche selon nos attentes. Produire du compost à partir de déchets municipaux n’est pas chose facile ; c’est un processus qui demande de la vigilance, une certaine connaissance et une parfaite maîtrise du sujet », poursuit Jean Cyril Monty. 

Pour produire du compost de très haute qualité, il faut avoir une gestion optimale des déchets à l’arrivée. Solid Waste Recycling reçoit environ 400 tonnes de déchets par jour venant principalement de Beau Bassin, Rose-Hill, Quatre-Bornes et de toute la région de Rivière-Noire. Une fois les déchets à l’usine, ils sont constitués en andain. Des bactéries y sont inoculées pour activer la décomposition.

Au début, les déchets prenaient environ 17 semaines pour se décomposer. Cette période a été réduite à quatre semaines grâce à une meilleure gestion. À l’usine, tout ce qui est non organique (plastique, bouteille, toile, bois) est bloqué par les tamis. Seuls les produits décomposés passent à travers les tamis et le compost est produit à partir de ces déchets décomposés.

Une fois le compost produit, il est traité en deux types : du « fine compost » destiné à la plantation de légumes et de fleurs et un compost plus grossier qui est physiquement différent mais chimiquement pareil, pour les besoins de l’industrie sucrière. Le compost portant la marque de Fer-Rich est vendu en sac de 5 kg, de 25 kg et en vrac. Ce compost contient entre 40 et45 % de matière organique. Ce n’est pas un fertilisant mais un « soil conditioner ». Il permet aux agriculteurs de réduire l’utilisation de fertilisants chimiquesd’aumoins 50 %.Ce compost répond aux critères du Mauritius Standards Bureau.

Lors de sa première année d’activité, Solid Waste Recycling a produit  1 450 tonnes de compost. En 2013, le chiffre est passé à 4 200 tonnes. Et en 2014, la production est de 6 600 tonnes. L’objectif de cette année est de produire entre 8 000 et 9 000 tonnes de compost. La première année, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de Rs 6 millions et l’année dernière, elle a vendu pour l’équivalent de Rs 32 millions de compost.

L’option de l’exportation

« Le compost est un produit très recherché et très demandé. Le gouvernement a voulu que le secteur agricole utilise moins de fertilisant et a donc encouragé les petits planteurs à se tourner vers l’utilisation de compost. Il y a un peu plus d’un an, le « Compost Subsidy Scheme » a été introduit. Le gouvernement vient ainsi accorder une subvention d’environ Rs 1 500 par tonne de compost vendu.Ce qui est une excellente initiative car cela permet justement aux planteurs d’utiliser davantage le compost », fait ressortir Jean Cyril Monty.

Solid Waste Recycling n’exporte pas encore son compost car la production locale ne suffit pas pour le marché. « Quand nous aurons satisfait totalement le marché local et aurons un surplus de production, nous viserons le marché d’exportation », précise Jean Cyril Monty.

En 2014, l’entreprise a réceptionné 80 000 tonnes de déchets,soit 10 % de tous les déchetsde l’île. Les déchets non dégradables sont retournés à Mare Chicose.

Solid Waste Recycling réceptionnera prochainement l’équivalent de 180 000 tonnes de déchets, soit 45 % de la production nationale de déchet.Cela va alléger et augmenter la durée de vie de Mare Chicose. « Les 80 000 tonnes de déchets que nous avons traitées en 2014 ont permis au gouvernement d’économiser Rs 60 millions. Quand nous allons atteindre 180 000 tonnes de déchet, cela permettra au gouvernement d’économiser l’équivalent de Rs 250 millions », précise Jean Cycil Monty.

Par ailleurs, Solid Waste Recycling est actuellement en discussion avec des partenaires étrangers pour mettre en place, d’ici à 2017, une unité de production d’électricité à partir de déchets non dégradables. Ce qui constituera une nouvelle étape dans l’évolution de l’entreprise.