Rentrée scolaire : Ruée annuelle pour équiper les écoliers et étudiants

À chaque début d’année, c’est la ruée sur les fournitures scolaires. cahiers, règles, trousses, stylos, gommes, sacs à dos, chaussures, uniformes et livres scolaires font partie des achats prioritaires des parents en cette période. Si certains ont profité des congés de fin d’année et de leur boni de fin d’année pour faire leurs achats, d’autres s’y sont attelés pendant les quelques jours qui précèdent la rentrée scolaire, prévue pour ce mercredi 10 janvier.

LA rentrée scolaire est une période de dépenses importantes pour les familles, et cette année, les prix ont grimpé. À l’échelle mondiale, NielsenIQ, une société d’intelligence économique, prévoit une augmentation moyenne de 6 % du prix des fournitures scolaires. Cette hausse est due à l’augmentation du coût des matières premières, notamment le papier et le plastique. Le prix du papier a augmenté de 10 % au cours de l’année écoulée, en raison de l’augmentation du coût de l’énergie nécessaire à sa production. Le prix du plastique a augmenté en raison des tensions sur les prix du pétrole en 2023.

Pour compenser les effets de l’inflation, certaines mesures clés du Budget 2023/2024 ont soulagé les parents. Raj Allagapen, directeur de Pelican Stationery, nous explique : «L’exonération par le gouvernement de la TVA de 15 % sur les cahiers, les crayons, les crayons de couleur et les gommes, considérés comme des articles essentiels à la consommation quotidienne, a apporté un soulagement bienvenu et des incitations aux parents. C’est pourquoi le prix des cahiers a baissé cette année par rapport à l’année dernière.»

Commentant la tendance d’achat de cette année, il ajoute que les ventes ont été peu dynamiques en début d’année par rapport au mois de décembre, quand les ventes ont été les plus fortes. «Sur la base de l’expérience des années précédentes, j’assure un stock suffisant de cahiers de toutes tailles et d’autres produits importants», nous dit-il.

Les livres scolaires sont un autre élément essentiel du cartable de l’élève. Comme chaque année, les librairies sont envahies par les parents. Ahmad Sulliman, directeur des Éditions Le Printemps (ELP), abonde dans le même sens. Pour rappel, les manuels scolaires des Grades 7 à 9 recommandés par le ministère de l’Éducation sont gratuits. Cependant, cette gratuité ne signifie pas une absence de défis et de fluctuations. Ahmad Sulliman indique qu’une légère augmentation a été observée chez certains éditeurs cette année, mais la majorité, notamment les ouvrages publiés par ELP, ont maintenu les prix de l’année dernière. Cependant, une hausse moyenne de 5 % est notée pour les manuels en provenance de France et d’Angleterre. Les bonnes nouvelles, selon lui, sont la stabilité de la roupie, la baisse du fret et l’espoir que ces conditions perdurent.

En ce qui concerne les défis liés à la distribution des manuels, le responsable d’ELP rassure : «Nous arrivons à gérer sans problème en raison du peu d’opportunités restantes pour les manuels, principalement pour les Grades 10 et 12».

LES UNIFORMES

Pour les uniformes scolaires, l’augmentation du prix des tissus et des accessoires a constitué un revers dont les parents feront les frais. Carla Prayag-Stäheli, directrice de School Shop Unlimited Uniforms de Quatre-Bornes, explique que la hausse des prix des tissus et des accessoires exerce une pression constante sur les budgets tout au long de l’année. «Bien que nous fournissions également d’autres uniformes (vêtements de travail, etc.) tout au long de l’année, notre activité principale est celle des uniformes scolaires et est donc saisonnière. Nous devons donc investir des capitaux importants et nous préparer tout au long de l’année à la saison la plus chargée, c’està- dire décembre et janvier, juste avant la rentrée scolaire, pour produire le stock nécessaire. Une augmentation des matières premières et des coûts de production se traduit certes par des coûts plus élevés pour l’acheteur, mais nous essayons dans la mesure du possible de les maintenir à un niveau minimum pour nos clients. Nous entretenons de très bonnes relations avec nos fournisseurs et essayons d’acheter de plus grandes quantités afin d’obtenir les meilleurs prix sans compromettre la qualité», nous dit-elle.

Josinah Venkatasami, responsable d’A II Z Uniforms, partage cet avis. Elle souligne le défi que représente le maintien d’une marge bénéficiaire viable. «Alors que les budgets de production augmentent, les prix de vente, basés sur les anciens coûts de production, restent inchangés. Cela a un impact énorme sur les marges, et nous n’avons pas d’autre choix que d’augmenter les prix des uniformes, car il est difficile de faire autrement», souligne-t-elle.

Carla Prayag-Stäheli constate que les parents ont de plus en plus tendance à acheterun plus grand nombre d’uniformes pour couvrir toute la semaine scolaire. Les parents sont très occupés et veulent pouvoir disposer des uniformes quand ils en ont besoin.

Lorsqu’il s’agit de l’achat des uniformes, les parents sont particulièrement attentifs à plusieurs critères. Tout d’abord, ils privilégient l’essayage, analysant le textile avant de finaliser leur achat. La qualité du textile et sa composition sont des aspects clés, avec une attention particulière portée au confort des enfants. Parmi les tenues les plus populaires, les polos et les pantalons se démarquent, avec une nette préférence pour les polos en 100 % coton, nous indique Josinah Venkatasami.

Un autre défi auquel sont confrontés les fournisseurs d’uniformes est la disponibilité des matières premières, qui entraîne souvent des variations de la qualité et des niveaux de stock. Les prévisions et une communication régulière avec les fournisseurs sont essentielles pour anticiper et résoudre ces problèmes, explique Carla Prayag-Stäheli.

«Nous planifions à l’avance et passons nos commandes, mais il arrive souvent que les fournisseurs internationaux ne livrent pas à temps ou que les articles arrivent avec de légères différences, ce qui nous oblige à nous adapter. Nous travaillons avec de petites usines locales qui ont besoin de temps pour préparer et livrer les articles. Nous commençons à stocker tôt pour pouvoir répondre à la demande. Nous commandons également les tissus et les accessoires aux fournisseurs le plus tôt possible afin d’avoir le temps de les recevoir à Maurice, de les fabriquer et de les stocker», ajoute-elle.

Ujjval Desai, directeur général d’A.B. Desai, réagit également à cette tendance d’achat de produits scolaires, en particulier de sacs à dos. Il souligne la demande croissante de produits durables et de qualité. «L’un de nos produits préférés pour l’école est le sac à dos des marques American Tourister et Samsonite. Il existe des sacs à dos, des sacoches pour ordinateurs portables, des sacs pour l’école maternelle et primaire. Nos clients préfèrent ces produits en raison de leur qualité et leur durabilité. Ils préfèrent acheter un sac qui leur durera de nombreuses années, plutôt que d’en acheter un nouveau chaque année. Nous constatons une augmentation significative de la demande pour des sacs à dos résistants et fonctionnels. Les parents sont de plus en plus conscients de l’importance d’investir dans des articles de qualité qui peuvent résister à l’usure quotidienne de l’école. Au début du mois de décembre, la frénésie des achats pour la rentrée scolaire avait commencé. Beaucoup l’ont acheté comme cadeau de Noël ou pour la rentrée scolaire », affirme-t-il.