Smart cities : Les chantiers passent à la vitesse supérieure

La crise sanitaire n’est aujourd’hui qu’un lointain souvenir. Il suffit, pour s’en convaincre, de voir les différents projets de construction qui ont repris de plus belle et avancent à une allure impressionnante. Il semblerait, en effet, que les équipes s’activent, portées par une énergie débordante et un sens aigu de l’urgence. Et pour cause : les promoteurs des différentes Smart Cities ont entrepris de mettre les bouchées doubles afin de rattraper les retards accumulés lors des confinements successifs.

LES nouvelles villes intelligentes émergent progressivement pour redessiner le paysage urbain de l’île. Conçues pour être durables et résilientes, ces agglomérations d’un nouveau genre représentent aujourd’hui non seulement un pôle économique de premier plan, mais ambitionnent également de révolutionner la façon dont seront pensées les villes de demain. Confrontés à une demande grandissante, les promoteurs, qui évoluent dans un marché très concurrentiel, s’appuient sur la singularité de leurs projets respectifs pour proposer une offre qui correspond aux attentes et aux besoins d’une clientèle toujours plus exigeante.

«Nous essayons de nous détacher de l’image “Smart city”. Cap Tamarin se veut le futur centre-ville de la future ville Tamarin – Rivière Noire», donne à penser Kian Jhuboo, CEO du groupe Trimetys. Plus qu’une ville intelligente, Cap Tamarin entend donc devenir le coeur de cette région de l’île en pleine mutation. Un positionnement qui a permis à cet ambitieux projet de connaître le succès malgré un contexte économique incertain. «La commercialisation de projets résidentiels est plus challenging dans un environnement concurrentiel important, mais nous sommes très sereins sur la qualité de l’emplacement Cap Tamarin, et de l’accueil du grand public lorsqu’ils auront pleinement conscience de la qualité de vie exceptionnelle à Cap Tamarin.»

La Smart City de Moka, compte, quant à elle, aujourd’hui pas moins de six quartiers : Bagatelle, Courchamps, Helvétia, L’Avenir, Telfair – le futur centre-ville de Moka – et Vivéa. «La Smart City de Moka place au coeur de sa stratégie la culture, l’événementiel au sens large, la technologie, l’urbanisme durable ainsi que l’accessibilité́ – des facteurs qui viennent aujourd’hui complémenter ces différents projets résidentiels et commerciaux et compléter cette vision de ville intelligente», développe Olaf Boullé, Land and Business Development Manager de la Smart City de Moka. Conçu dans le cadre d’un master plan il y a plus de quinze ans et revu en 2017 pour coller au plus près des besoins et des aspirations des résidents, la Smart City de Moka a fait de l’urbanisme durable l’un de ses piliers. «Un des piliers du développement de Moka est l’urbanisme durable. Cela se traduit par un aménagement urbain pensé sur le long terme, assurant l’utilisation raisonnée des ressources naturelles et diminuant l’impact environnemental de chaque citoyen tout en augmentant sa qualité de vie. Pour cela, nous avons misé sur six axes de durabilité́ environnementale : l’eau, la gestion des déchets, la transition énergétique, l’économie circulaire, la mobilité́ et l’aménagement territorial », poursuit Olaf Boullé.

CENTRÉ SUR LE BIEN-ÊTRE DES HABITANTS

Du côté de la Smart City de Beau Plan, l’on s’attelle à développer ce territoire de manière durable et qualitative pour les générations actuelles et futures. «L’ensemble de ces développements est soutenu par un respect de la promesse faite aux investisseurs : celle de pouvoir s’appuyer sur un développeur crédible, sérieux et respectant un réel niveau de qualité. Ainsi, les retours locatifs sur les biens bâtis ou la prise de valeur réalisée sur les projets de Beau Plan sont alignés avec nos attentes et reflètent le niveau d’attractivité de la région», souligne Nicolas Eynaud, directeur général de Novaterra.

Avec l’avènement des technologies de pointe telles que les objets connectés, aussi connus comme l’Internet des objets (IoT), et l’intelligence artificielle (IA), les urbanistes peuvent concevoir des villes susceptibles de répondre efficacement aux besoins des citoyens tout en minimisant leur impact sur l’environnement. «Le but est de créer une ville offrant des infrastructures aux normes internationales, où chaque citoyen se sentira engagé, et qui créera des opportunités économiques pour tous. Dans cet environnement stimulant et inspirant, les entreprises et les individus sont appelés à répondre aux problématiques de notre monde», avance Olaf Boullé. Un avis partagé par l’ensemble des promoteurs, qui s’attellent à créer un environnement propice à l’échange et à la créativité. «Nous avons la chance d’avoir une ville bâtie autour d’un environnement culturellement fort et d’une beauté naturelle époustouflante. Entre sa rivière, sa proximité avec la mer et son histoire, nous avons vu un réel potentiel dans Tamarin. Cap Tamarin est une smart city qui se développe autour de ce patrimoine naturel et culturel, en y ajoutant l’innovation, la connaissance, le loisir, la santé… Tout ce dont un habitant a finalement besoin pour vivre dans la sécurité et le confort», soutient de son côté Kian Jhuboo.

Si elles ont des ambitions différentes, les smart cities sont toutes axées sur la satisfaction des besoins des résidents et usagers. «Moka n’est pas notre smart city mais celle de ses habitants. Nous développons la ville en suivant les meilleures pratiques d’urbanisme avec pour objectif de satisfaire au mieux les besoins de ses résidents et usagers. Nos ambitions évoluent en fonction des avancées autour de nous», souligne Olaf Boullé. À Cap Tamarin, les ambitions sont également centrées sur le bien-être des habitants. Le groupe Trimetys souhaite faire de cette ville une référence en matière d’éducation et de santé. «Nos ambitions pour Cap Tamarin sont de devenir une référence pour les habitants de Maurice sur tous les points. Que ce soit dans l’éducation, avec un service d’enseignement de qualité, mais aussi dans la santé avec un centre médical qui sera apte à soigner l’ensemble de la population de façon optimale», fait ressortir le CEO du groupe Trimetys.

Au final, les villes intelligentes à Maurice ont certes des ambitions différentes, mais toutes cherchent à répondre aux besoins de la communauté et à améliorer la qualité de vie des habitants.

L’ENVIRONNEMENT AU COEUR DES PROJETS

La question environnementale est aujourd’hui centrale. C’est pourquoi les promoteurs ont pris en compte cette problématique en l’intégrant dans les fondements de leurs projets respectifs. Ainsi, ils ont adopté des mesures écologiques telles que la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la préservation de la biodiversité, la gestion efficace des déchets et l’utilisation d’énergies renouvelables, entre autres. «Nous espérons pouvoir inspirer d’autres promoteurs à aménager le territoire mauricien de façon harmonieuse et responsable. En termes d’innovation durable, nous installons pour nos résidents et nos clients des «smart meters» leur permettant de suivre leur consommation d’eau et d’électricité en temps réel sur l’application My Moka alors qu’un réseau d’éclairage public intelligent a été mis en place dans le but de réduire la consommation d’énergie de la ville», indique le Land and Business Development Manager de la Smart City de Moka. Du côté de Beau Plan, le promoteur a récemment choisi d’implémenter un projet de Tiny Forest dans le village de Bois Rouge, limitrophe à Beau Plan. Ce projet pilote, fait-il ressortir, permet de capter dix fois plus de CO2 qu’une forêt normale, régénère la faune et la flore endémique et les sols et ne nécessite pas énormément d’entretien et d’eau sur le moyen terme.

La mobilité douce, qui inclut des modes de transport tels que la marche à pied, le vélo ou les transports en commun, figure également parmi les priorités de nombreux projets. «Pour faciliter cette mobilité douce, nous avons pour projet de mettre en place 3 km de piste cyclable à travers la smart city. Nous avons mis à la disposition des habitants des poubelles de tri sélectif, visibles sur le parking de Super U mais aussi à l’intérieur du Mall. Notre but est d’inciter et de sensibiliser sur le recyclage et le tri, qui représentent un véritable enjeu pour le pays», explique ainsi Kian Jhuboo.