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Vins et cavistes, un marché en nette progression

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Le nombre de caves à vin est en croissance constante depuis quelques années. Il en est de même de la vente des vins, qui connaît également une amélioration. La raison : un intérêt grandissant des Mauriciens pour le vin et les conseils dont ils bénéficient en magasin lors des achats. Zoom.

Ce commerce de proximité caractérisé par la vente à emporter de vins et spiritueux gagne du terrain à Maurice. La vente se renforce au fil des années. Les raisons se multiplient. Stéphane Lenoir, le directeur général d’Eastern Trading, avance que beaucoup de Mauriciens montrent un intérêt grandissant pour le vin. «Les Mauriciens se documentent et s’intéressent de plus en plus au vin. Puis, il est tout à fait possible de conserver quelques bouteilles de vin sur une plus ou moins courte période dans une pièce tempérée. En général, les vins de consommation courante ne nécessitent pas d’être mis dans une cave.»

Olivia Aliphon concède que l’enseigne Nicolas mise sur l’éducation du consommateur. Le service personnalisé reçu en magasin est un facteur qui attire beaucoup d’amateurs de vins et de spiritueux. «La human touch à travers les conseils en magasin permet aux clients de se sentir en confiance et si pour une raison ou une autre le ‘divin nectar’ n’aura pas été apprécié, le client peut discuter librement avec le caviste et choisir un autre produit qui correspond mieux à son palais. Cet échange apporte une écoute qui est primordiale dans ce monde qui bouge à 100 à l’heure.»

Fabien Halbwachs, le directeur de Zakadi qui propose aussi une cave à vin, ajoute pour sa part qu’à l’origine, Maurice n’est pas culturellement un pays de vin, contrairement au rhum qui est bien ancré dans nos cultures. «Cela étant, le grand nombre de Mauriciens qui voyagent soit pour des vacances soit pour leurs études à l’étranger découvrent l’œnologie et ont à cœur de retrouver cette passion une fois rentrés au pays.»

Autant d’éléments qui font que le marché connaît une nouvelle dynamique. «Une bonne partie des consommateurs privilégient la qualité plutôt que la quantité. Déguster un vin est un moment de partage convivial qui se fait le plus souvent autour d’un repas. Aujourd’hui, les consommateurs sont de plus en plus intéressés par la gastronomie. Un récent sondage montrait que dans certains pays, 40 % des photos postées sur Instagram étaient liées à la gastronomie. Et comme celle-ci est souvent associée aux vins, on voit un intérêt grandissant pour la découverte du vin», dit Stéphane Lenoir. Fabien Halbwachs, directeur de Zakadi, et Olivia Aliphon, sommelière de Nicolas, abondent dans le même sens. C’est ce qu’ils constatent depuis quelques années. Tous les indicateurs démontrent un marché qui évolue positivement. Pour Fabien Halbwachs, il n’y a qu’à regarder la multiplication des nouveaux acteurs. «Dans tous les centres commerciaux aujourd’hui, nous retrouvons un ou plusieurs cavistes avec à la fois des marques locales et des franchises internationales qui sont représentées à Maurice.»

POUR TOUS LES BUDGETS

Ainsi, cela implique aussi le prix. Olivia Aliphon et Fabien Halbwachs soulignent que comme tous les produits importés, il y a des coûts additionnels, notamment le fret et les taxes, qui peuvent augmenter le prix des vins et par le même biais, impacter le budget des amateurs. «Dans le cas de Zakadi, on est une cave d’un restaurant. Et la plupart des achats sont réalisés pour consommer sur place. Notre entreprise a fait le pari de choisir une stratégie de faible marge pour faire de notre cave à vin plutôt un argument commercial qu’une source de profit financier.» Son objectif : valoriser à la fois la bonne cuisine mais aussi les bons vins qui peuvent s’y associer et les rendre accessibles à tous. «Nous n’incitons pas une consommation excessive mais au moins rendre le produit plus accessible au plus grand nombre de nos clients.»

Pour sa part, Stéphane Lenoir précise : «On peut dire que le rapport qualité/prix ne cesse de s’améliorer sur le vin». Olivia Aliphon souligne, elle, que les frais de production sont dépendants des augmentations liées à la Covid. «L’alcool est effectivement coûteux à Maurice en raison de ces phénomènes économiques mondiaux, dont le transport maritime et aérien. Mais les clients trouveront dans nos magasins des vins pour tous les budgets. Nous proposons exclusivement des produits importés à des tarifs très intéressants qui méritent vraiment d’être découverts.»

Somme toute, pour continuer à attirer la clientèle, les trois enseignes innovent en proposant plusieurs choix et des soirées de dégustation, entre autres. «Nous sommes là depuis plusieurs années. C’est beaucoup de bouche-à-oreille. Nous avons un système de fidélisation de nos clientèles dans nos magasins. Nous organisons des soirées privées et des clubs de dégustation», explique Stéphane Lenoir. Fabien Halbwachs renchérit en mentionnant qu’il propose des activités comme le blind test. «Cela consiste à goûter les vins tout en essayant de deviner leur origine – une façon ludique d’apprendre le vin. Nous sommes aussi en partenariat avec des solutions de transport – Motaxi qui permet à nos clients de boire de manière responsable.»

Olivia Aliphon de Nicolas termine en expliquant que la marque s’attelle à proposer des gammes diverses et des évènements divertissants pour découvrir leurs produits. «Nous respectons la confiance des clients une fois qu’ils traversent la porte de notre magasin. Nous travaillons dur à proposer des vins en prenant en compte le rapport qualité-prix… La communication fréquente avec notre clientèle est aussi un point important. Nous sommes présents pour eux… Nous révisons constamment notre offre afin de répondre à la demande de notre clientèle fidèle.»


LE MARCHÉ REPREND DES COULEURS

En sus des craintes économiques, le marché reprend des couleurs. «Définitivement, il y a une progression de la vente depuis la reprise ; d’une part avec le marché des expatriés qui s’installe à Maurice et de l’autre, le marché mauricien qui se développe», poursuit Stéphane Lenoir. Le directeur de Zakadi constate également une hausse. «Nous retrouvons la clientèle dans nos restaurants. Nous avons le sentiment que nos clients souhaitent oublier ces deux années difficiles en profitant des plaisirs simples de la vie, notamment avec un bon verre de vin.» Olivia Aliphon de Nicolas admet, pour sa part, que la reprise est bonne. La tendance pour la fin de 2022 l’est aussi. «Nous restons confiants que nous allons clôturer ce dernier trimestre avec brio.»

LE VIN, PARTIE INTÉGRANTE DU REPAS GASTRONOMIQUE

«Chez Zakadi, le vin fait partie intégrante de la gastronomie. C’est à travers la nourriture que beaucoup s’intéressent au vin. Donc, nous mettons tous nos efforts dans le conseil», dit Fabien Halbwachs de Zakadi. L’entreprise propose une offre spécifique d’accords mets et vins, dont quatre menus accompagnés d’un vin spécifique. «Notre salle à vin privée peut accueillir jusqu’à dix personnes pour le dîner.» Du côté de Nicolas, Olivia Aliphon, la sommelière, explique toutefois que c’est un art de pouvoir sélectionner les bons vins avec les bons plats, «mais le meilleur guide reste votre palais.» C’est un atout qui attire certainement le client en magasin, le conseil d’accords mets et vins. «Toutefois, en ce qui concerne notre enseigne, ce n’est pas seulement cet aspect. Nous allons au-delà pour proposer à notre client une vraie expérience. Cela commence depuis notre vitrine, en passant par notre organisation en rayon et évidemment notre service conseil.»

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