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COVID-19 ] Aisha Allee, une confinée plus que jamais active

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COVID-19 ] Aisha Allee

«Revoir son mode de fonctionnement. S’adapter. Se réinventer… Se retrouver confinée chez soi du jour au lendemain implique un peu tout cela en même temps. Sauf peut-être professionnellement. Le fait que l’équipe de Blast s’était préparée en amont au télétravail a largement facilité nos vies, ma vie. Qui depuis un certain 20 mars a quand même quelque peu changé…

 

Sauf pour mon rituel du matin. Je suis une vraie lève-tôt. Cela n’a pas changé. Et ma journée commence invariablement par une séance de méditation suivie de la prise d’un petit-déjeuner léger. Une fois douchée, place au briefing avec tous les collaborateurs. Un point de rencontre essentiel qui permet à Lekha (Seebaluck) et moi-même de faire un survol du cycle de l’information dans les médias, mais aussi de bien cerner les tâches importantes et urgentes pour nos clients à Maurice comme dans la région. La réunion, durant laquelle on se répartit les responsabilités, dure environ une heure.

 

Après, je m’attelle à répondre aux nombreux mails et d’établir ma ‘to-do-list’. Une fois les grandes lignes de ma journée esquissées, place à une série de coups de fil jusqu’à 11 heures. Il faut bien prendre les nouvelles des clients. Avec pour résultat que je me retrouve bien souvent à ré-agencer mon emploi du temps car il existe toujours quelque chose d’urgent qui tombe ou une crise à gérer. À ce chapitre, je dois avouer qu’on en a eu pas mal ces derniers temps, ce qui a forcément gardé les équipes en haleine jusqu’à fort tard…

 

Ce qui, cela dit, ne m’empêche de caler le ménage vers midi. Comme je suis une vraie maniaque plutôt organisée, je balaie, passe la serpillère, frotte, récure tous les jours. Sacrée corvée, hein ! Mais je ne peux fonctionner autrement, sinon c’est le ‘big’ stress assuré.

 

Aux alentours de 14 heures, c’est petite douche et déjeuner. Là encore, léger ; il faut se rationner. Après c’est reparti pour des réunions clients au téléphone, mettre en place des stratégies, coordonner avec les diverses équipes ou encore gérer les médias.

 

J’essaie en général de faire un break vers 17 h 30. Qui dit break, dit sport ! Et qui dit sport, dit une heure de course quotidienne en moyenne. C’est aussi le moment de surfer le Net pour trouver les bonnes adresses pour commander et me faire livrer des denrées de base. Eh oui, même si les commerces ont recommencé à opérer, je préfère ne pas m’aventurer dehors car j’appréhende les mouvements de foule et les risques associés.

 

Après tout ça, c’est re-douche avant de m’attaquer à la préparation du dîner. Rien de fou : j’essaie en fait de faire simple en faisant au mieux avec ce que j’ai dans le frigo.

 

Une fois la vaisselle terminée, je prends les nouvelles des proches et amis. Avant de lire les dernières nouvelles dans la presse locale comme internationale et inévitablement je  me désole des derniers décès recensés et du nombre sans cesse grandissant de cas confirmés de Covid-19 dans l’île.

 

23 heures. C’est le moment de se coucher, d’oublier, l’espace d’une nuit, tous les drames humains qui se jouent. Mais avant, j’appelle mon fils aux US pour prendre de ses nouvelles. Heureuse parenthèse…

 

Avant de m’endormir, je me dis que tout compte fait je travaille beaucoup plus pendant ce confinement qu’en période normale. Car comme bon nombre de mes collègues, je me vois jongler avec le travail et les tâches ménagères. Est-ce dû au fait qu’on finit par perdre la notion du temps ? Ou est-ce cette quête permanente de l’information qui nous anime et qui nous incite à passer trop de temps sur les réseaux sociaux ? Toujours est-il que j’ai le sentiment d’être toujours en train de bosser... Une chose est sûre : on vit des moments difficiles. Mais je me dis qu’on devrait être reconnaissant pour ce qu’on a malgré tout...»

 

 

BIO

 

Aisha Allee est la fondatrice et présidente de Blast Burson Cohn & Wolfe. Elle débute sa carrière professionnelle comme hôtesse de l’air. Entre deux vols, elle se marie et donne naissance à Hashmi, son fils. Ce qui ne l’empêche pas de reprendre ses études et de changer de cap. La voilà Sales Manager à Mauritius Telecom. Avant de faire une escale à la radio.

 

L’année 2004 marque un tournant décisif pour la jeune femme. Aisha imagine et lance Blast Communications. Trois ans plus tard, elle rencontre Lekha Seebaluck. Les deux femmes, qui partagent une même vision, voient grand et elles ont raison.

 

En 2014, leur société rafle le prix SABRE (Superior Achievement in Branding & Reputation Excellence). Parallèlement, Aisha devient la première femme à remporter l’AfrAsia Tecoma Award. Un an plus tard, elle se voit attribuer le titre d’Africa’s Most Influential Woman in Business and Government par CEO Mag South Africa.

 

Poussée par sa fibre entrepreneuriale, elle crée Point of View Ltd, spécialisé dans la création de contenus et de vidéos. Aujourd’hui, Blast compte des antennes aux Seychelles et à La Réunion. Son cheval de bataille : la lutte contre la discrimination envers les femmes au travail.