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Covid-19 ] Journal d’une Mauricienne confinée, J-17

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Covid-19 ] Journal d’une Mauricienne confinée

Le réveil. Je ne sais pas quelle heure il est. Je suis encore sous le choc de la soirée d’hier. Oui, j’ai binge-watché La Casa de Papel jusqu’à 3 heures du mat. Huit épisodes sans faire de pause. Pas de panique, ‘No spoiler alert’ à l’horizon ! J’essaie juste de reprendre mes esprits. Un bon café va sûrement faire l’affaire...

Pour la première fois depuis le confinement, je n’ai pas à ouvrir mon ordinateur portable pour travailler. Pas mal, hein ! Mais en même temps, que faire de tout ce temps libre. J’ai déjà maté la série que j’attendais depuis plus d’un an. J’ai complété Friends pour la énième fois. Encore affalée dans le lit, je me demande quelle aurait été ma vie sans le confinement.

Deux heures plus tard. Il faut vraiment que je me reprenne. Je ne dois pas me laisser aller à ce genre de délires. Les flashbacks en boucle, à éviter à tout prix. Ressaisis-toi, C ! Je saute du lit. Direction la salle de bains : ravalement de façade terminant par un masque, shampooing et douche. Hop, je brille comme un sou neuf. Et si je me maquillais un peu : un p’tit gloss par-ci, un coup de fard à joues par là. Tout ça me rappelle tellement de bons souvenirs. Bah quoi, on peut aussi se maquiller un tout p’tit peu à la maison !

Opération relooking terminée. Parée de mes chaussures à talons, de ma petite robe noire et maquillée légèrement, j’admire mon reflet dans le miroir. Pas mal comme résultat. Toute contente, je décide de partager ma joie avec mes parents. Bon, j’enlève quand même les talons pour ne pas faire too much. Et là, surprise ! «Mais où vas-tu habillée comme ça ?», me lancent-ils avec le sourire le plus moqueur qui soit.

J’ai envie de leur dire de me laisser vivre bon sang ! J’étais d’ailleurs sur le point de leur sortir mon discours de «Hey, on se fait belle pour soi avant tout et non pas pour les autres !» Mais je me suis ravisée. Inutile de se lancer dans ce genre de débat-là. Allez, calme-toi et retourne tranquillement dans ta chambre.

À peine le dos tourné, j’entends mon père qui me lance : «Dis, comme tu t’es fait belle et tout, tu pourrais en profiter pour sortir les poubelles». J’ai vraiment failli craquer… Mais j’ai tenu bon. Et c’est la tête haute que j’ai quitté le séjour.

L’après. Petit conseil d’amie : si l’envie vous prend de vous maquiller et de vous vêtir de votre plus belle tenue, faites-le ! Ce n’est pas parce qu’on est cloîtrée chez soi qu’on ne peut pas se faire belle. Qu’on doit être en télétravail vêtue d’un pyjama. Après tout, ce n’est pas un confinement à la con qui va nous pourrir la vie !