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84,3 % du FDI injecté dans l’immobilier

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Les chiffres publiés par la Banque centrale sur le Foreign direct investment (FDI) sont éloquents à plus d’un titre. D’abord, ils mettent en lumière la dégringolade de l’investissement étranger dans le pays : une baisse de 48 % pour être précis. Ensuite, ils témoignent d’une dépendance accrue des investissements non productifs.

Premier constat : pour la première fois depuis cinq ans, le FDI n’a même pas franchi la barre des Rs 10 milliards, et cela même si fin septembre dernier, l’ancien ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, annonçait que le FDI atteindrait Rs 12 milliards en 2015. Au final, l’investissement étranger ne s’est élevé qu’à Rs 9,6 milliards.

Deuxième constat : la forte dépendance du FDI sur l’immobilier s’accroît. Ces chiffres qui viennent d’être rendus publics font écho à la déclaration du Premier ministre, il y a quelques semaines, selon laquelle il encourageait le secteur privé local à privilégier l’investissement productif. Mais force est de constater que les étrangers continuent d’investir massivement dans l’immobilier plutôt que dans des secteurs capables de générer des emplois et davantage de richesses pour le pays.  Ainsi, en 2015, sur Rs 9,6 milliards de FDI, pas moins de Rs 8,1 milliards ont été injectées dans l’immobilier (dont la grosse majorité – Rs 6,8 milliards – dans les résidences IRS-RES-IHS). Au total, cela représente 84,3 % du FDI qui a été canalisé dans l’immobilier. Et ce pourcentage a augmenté massivement en 2015, comparé aux années précédentes. Il convient de rappeler qu’en 2014, il était à 33,4 %, 44,4 % en 2013 et 37 % en 2012. Au premier trimestre 2016, la même tendance s’est dessinée avec 79,3 % du FDI consacré à l’immobilier.

Les secteurs productifs n’attirent pas

Cette forte dépendance des investissements directs étrangers non productifs fait se poser des questions sur l’intérêt des étrangers pour les secteurs productifs du pays. Ceux-ci n’ont récolté que des miettes en 2015: Rs 860 millions de FDI pour le secteur hôtelier, soit à peine 8,9 % du FDI total, Rs 332 millions pour la construction et Rs 229 millions pour les services financiers, soit un modeste 2,3 % du FDI total. «Il faut se poser des questions fondamentales. Les secteurs productifs n’attirent pas les investisseurs étrangers. Pourquoi ?Est-ce qu’ils ne trouvent pas la main-d’œuvre adéquate à Maurice pour réaliser leurs projets ? Est-ce que les autorités ne les promeuvent pas suffisamment ? Est-ce que les procédures pour l’obtention de permis sont encore trop longues et contraignantes ?  Il y a définitivement un ou plusieurs problèmes quelque part et il faut absolument trouver ce qui cloche afin d’y remédier. Espérons que Pravind Jugnauth  pourra trouver la clé de ce mystère et annoncer les mesures palliatives dans son prochain Budget, car sans investissements étrangers, ce sera difficile de relancer la croissance», observe un opérateur privé.

Les autorités sont conscientes de cette sur-dépendance du FDI sur les investissements non productifs. Récemment, le conseiller au ministère des Finances, et également président du Board of Investment, Gérard Sanspeur, soulignait lui-même que «l’erreur des années précédentes a été de se focaliser sur les investissements en lien avec l’immobilier». Et cela s’est fait malheureusement au détriment des autres secteurs économiques.