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Dur, dur d’être parents !

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Apprendre à gérer et apaiser la colère des enfants est essentiel pour favoriser leur bien-être émotionnel et celui de la famille. Le point avec Julien Quenette, docteur en psychologie du développement à la Clinique Bon Pasteur.

Pleurs, cris, crises de colère chez l’enfant peuvent être des moments difficiles pour les parents. Julien Quenette, docteur en psychologie du développement à la Clinique Bon Pasteur et qui a pour mission d’aider les parents à comprendre les colères de l’enfant et de l’adolescent, explique qu’il faut tout d’abord comprendre que la colère est une émotion comme une autre. «Elle a le droit d’exister. Toutefois, tout dépend de la manière dont nous la gérons. Certaines émotions sont agréables, alors que d’autres ne le sont pas. Quoiqu’il en soit, l’émotion est normale et derrière chacune d’elles, il y a un besoin qui n’est peut-être pas respecté ou entendu.»

Il explique que chez les enfants, une crise de colère est souvent le résultat d’un ressenti très intense. Dans ces moments-là, ils vont peut-être réagir de manière complètement disproportionnée. Il est important de comprendre que cette réaction face à la colère est normale pour eux. Cela est lié au développement cérébral qui ne s’opère pas au même rythme dans toutes les zones. Il y a deux périodes clés où cela intervient. «Entre 0 et 5 ans, le circuit des émotions se développe beaucoup plus rapidement que la partie frontale du cerveau qui est responsable du contrôle et de la gestion de nos émotions. La deuxième période correspond à l’adolescence, où nous sommes également moins bien équipés. Pendant ces périodes, les enfants ont souvent besoin d’un adulte pour pouvoir prendre du recul par rapport à certaines situations», explique le docteur en psychologie. Mais comment gérer les colères incontrôlées des jeunes enfants ? Julien Quenette souligne l’importance, en tant qu’adulte, de savoir comment se positionner face à la colère des enfants. Il explique que notre cerveau possède des «neurones miroirs» dans sa partie frontale. Ces neuron neurones nous permettent de nous mettre à la place de l’autre, de ressentir les mêmes émotions. Ainsi, la colère des enfants peut également nous affecter en tant qu’adulte, et nous pouvons réagir de manière disproportionnée et inadaptée à la situation.

«La première chose à faire est de prendre du recul pour essayer de comprendre ce qu’on ressent nousmême. Parfois, il faut juste les laisser se calmer. Il faut que la crise passe par elle-même. Mais il est important d’y revenir pour explorer ce qu’ils ont ressenti et discuter de ce qu’ils ont fait et de ce qu’ils auraient pu faire pour éviter d’être pris par cette colère. Mais l’approche à adopter dépend aussi de l’intensité de l’émotion. Si elle est très élevée et peut représenter un danger pour lui-même ou pour son entourage, il faut essayer de lui renvoyer une émotion oppose de la même intensité, voire plus forte. En détournant l’attention de l’enfant sur quelque chose qu’il aime beaucoup pour essayer de faire un shift émotionnel. Mais une fois la crise passée, il est important de pouvoir en parler avec lui et de le questioner sur la cause de cette colère. Cela lui permettra de mieux la gérer à l’avenir. »

Un cadre clair

Julien Quenette souligne que les crises sont inévitables. Il faut juste accompagner l’enfant pour qu’il puisse apprendre à mieux les gérer Pour favoriser la croissance et l’épanouissement de l’enfant dans un environnement sécurisant, il est essentiel de lui fournir un cadre clair. Ce cadre peut être considéré comme des règles établies dans le respect et la bienveillance, en collaboration avec l’enfant. «Ce cadre est important puisqu’il fixe des limites sur ce qui est acceptable ou non, et il définit également les sanctions en cas de non-respect des règles. Les enfants doivent aussi être capables d’accepter les frustrations, notamment lorsque les adultes leur refusent certaines choses», soutient l’expert.

L’objectif principal est donc de guider les enfants dans la comprehension des règles et des limites, tout en encourageant leur acceptation et leur éveloppement émotionnel. Cela contribuera à leur épanouissement global et à leur capacité à s’adapter aux situations et aux interactions sociales. Cependant, dans les situations où le dialogue est rompu et où la communication avec l’enfant deviant difficile, il peut être utile de rechercher un avis extérieur pour aider les parents à mieux accompagner leur enfant. Consulter un professionnel est particulièrement important lorsque les parents se sentent dépassés par la situation. Cette demarche vise principalement à guider les parents, car l’enfant lui-même n’a pas nécessairement besoin d’un suivi spécifique. C’est plutôt un accompagnement familial qui est mis en place, visant à soutenir et orienter les parents dans leur rôle éducatif.

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