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Salon de la Maison: engager le visiteur dans le développement durable

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Salon de la Maison: engager le visiteur dans le développement durable | business-magazine.mu

Du 22 au 26 avril, le Grand Salon de la Maison et du Jardin investit une fois de plus les quelque 10 000 m² fonctionnels du centre international Swami Vivekananda de Pailles. Pour cette première édition de 2015, le salon s’inscrit dans le nouvel élan d’optimisme du pays sur les bases d’un dynamisme retrouvé.

« Nous souhaitons montrer que nous privilégions la jeunesse, l’a� et le dynamisme avec un nouvel invité d’honneur en la personne du député Adrien Duval», précise Didier de Senneville, initiateur de l’événement. Depuis la première édition en 1991, le Salon est une plateforme incontournable pour les acteurs de la construction à Maurice : pépinières, piscines, salles de bains, robinetterie et sanitaires, carreaux céramiques et bien d’autres composantes de l’habitat seront au rendez-vous. L’événement revêt cependant cette année un enjeu d’autant plus important que le nouveau pouvoir en place a annoncé sa volonté d’aller vers les innovations éco-responsables dans le cadre des gros projets de développement à venir.

Un toit solide

Le foyer, la maison : ce concept s’est véritablement ancré dans les préoccupations de la famille mauricienne à la suite du cyclone Carol, dans les années soixante. «Les habitations avaient accusé le coup et se loger de manière fonctionnelle était alors devenu une priorité. C’est à partir de là que les familles mauriciennes privilégient la sécurité et la solidité de l’habitat. Il fallait trouver un toit solide pour toutes les familles. Ce n’est qu’avec le développement économique des années quatre-vingt qu’on a commencé à dépasser la notion d’un abri pour glisser vers le confort et l’esthétique de l’habitat», se souvient Didier de Senneville, directeur de Publi Promo Ltd, compagnie chargée de l’organisation du Salon.

«Depuis sa création, le Salon contribue à la réussite du Mauricien qui prend en considération son habitat. Des préoccupations qui ne sont pas superflues car le foyer est à la base du bonheur de la famille. Nous sommes un peu des marchands de bonheur», lance Didier avec humour.

Promouvoir les acteurs de l’habitat, offrir aux visiteurs qui envisagent de construire ou en cours d’aménagement le loisir de faire de bonnes affaires. Ce sont en somme les opportunités qu’offre le Grand salon de la Maison et du Jardin. Cependant, le fer de lance de la croisade des organisateurs reste le développement durable et la promotion de l’écologie dans les habitudes mauriciennes. «Le Salon est une plateforme d’échanges entre visiteurs et exposants mais aussi et surtout, entre les exposants eux-mêmes, et entre exposants et organisateurs. D’édition en édition, ces relations motivent des innovations constantes qui sont la clé du succès de l’événement. Nous ne travaillons pas seuls et, dans le cadre de cette collaboration avec les 120 exposants, nous assurons un rôle crucial : les pousser, les exciter, les stimuler, les influencer pour motiver l’arrivée de produits toujours plus innovants», explique Didier de Senneville. Par les effets de la concurrence, les exposants sont contraints à se mettre à la page. «C’est un effort collectif qui nous amène tous à nous surpasser», ajoute-t-il.

Un urbanisme mieux contrôlé

D’aucuns pourraient émettre la critique d’une redondance d’année en année, mais les collections changent tout le temps et «le Salon met toujours en lumière de petites innovations qui font la différence», souligne le directeur de Publi Promo. Outre la thématique constante autour des énergies renouvelables et du développement durable, le Grand Salon de la Maison et du Jardin encourage, dans le sillage de l’éco-responsabilité citoyenne, un urbanisme mieux contrôlé. «Nous œuvrons pour le développement de villes et de villages colorés, pratiques, confortables et avec une véritable conscience écologique. L’idée est de définir une architecture typique qui participe à notre identité de Mauriciens», confie Didier de Senneville.

Le Grand Salon de la Maison et du Jardin est l’occasion pour les professionnels de la construction de jauger les différentes prestations locales désormais à disposition. Une grogne récurrente de différents acteurs du secteur fait état d’une concurrence déloyale sur les gros projets de prestataires étrangers. À l’annonce des smart cities et des technopoles, le secteur retient son souffle entre espoir de relance et prudence. «Petits et gros constructeurs souffrent du ralentissement de la construction et si le pouvoir en place abonde dans leur sens, le secteur redémarrera automatiquement. Il est vrai que les projets d’envergure mobilisent l’expertise étrangère mais même si nous devons privilégier les acteurs locaux, nous sommes un petit pays isolé et nous devons nous ouvrir aux autres dans un cadre de mondialisation et pour trouver des formules et produits innovants. Au Salon, nous avons 120 exposants, importateurs et fabricants locaux, pour présenter aux professionnels et particuliers une offre générale. Si on regarde nos origines, nous sommes un peuple d’immigrés, et c’est ce bouillon de culture qui nous caractérise, chacun contribuant par son influence à dessiner le visage de notre nation. En tant que patriotes et citoyens, nous travaillons de concert avec ‘Made in Moris’ pour faire du Salon une vitrine du savoir-faire local et promouvoir les produits verts», met en relief Didier de Senneville.

L’organisateur revient aussi sur le paradoxe de la main-d’œuvre mauricienne. «Aujourd’hui, la main-d’œuvre mauricienne rechigne à certaines tâches dans différents secteurs, tandis que d’autres pays proposent des offres compétitives en la matière. Je crois que nous devons faire la part des choses dans notre approche et trouver le juste équilibre entre ouverture et valorisation des potentiels locaux», remarque-t-il.

Par ailleurs, au niveau de la consommation, le climat d’optimisme poindrait aussi doucement mais sûrement. «Le succès commercial du Salon de la Maison dépend aussi du pouvoir d’achat du visiteur et les dispositions proposées par le Budget paraissent favorables à une amélioration à ce niveau. Les initiatives concernant le ‘hire purchase’, l’augmentation des pensions, retraites et salaires, par exemple, devraient apporter une meilleure disposition à débourser», constate Didier de Senneville. Pour lui, «le vent de changement et de légèreté qui souffle en ce moment sur le pays est propice à une bonne ambiance».

Des facilités mises en place

«Le Grand Salon de la Maison et du Jardin est un lieu de rencontre et de connaissance où l’on peut découvrir, comparer, choisir. Il s’inscrit dans la volonté générale de transparence et de méritocratie», soutient Didier de Senneville. Si le Salon fait des efforts pour s’ajuster aux orientations intelligibles du pays, les organisateurs attendent toujours un encouragement des autorités au pouvoir. «Pour le moment, les règlements sont toujours restrictifs en ce qui concerne l’organisation de salons à Maurice. Nous croyons fermement que l’activité économique est une entité vivante. Sur un marché libre et en constante évolution, qui encourage la recrudescence des nouvelles tendances et innovations, le Salon révèle à chaque édition de nouveaux clients et de nouvelles sociétés, promouvant le dynamisme. Nous espérons sincèrement que les régulations au niveau des salons seront amendées car ce genre d’événement va dans le sens du progrès économique, du plein emploi et de l’activité pour tous», souligne Didier de Senneville.

Côté logistique, le système de parking a fait ses preuves à la dernière édition de l’événement et participera certainement au succès du Salon cette fois encore. «Tout est mis en œuvre pour optimiser l’aire de stationnement et fluidifier la circulation, avec les accès vers Pailles et la Ring Road. Après tout, l’adage nous met en garde : ‘No parking, no business’», annonce Didier de Senneville. Par ailleurs, fidèles à son postulat éco-responsable en encourageant les transports en commun, une navette gratuite est proposée de la gare Victoria au centre Vivekananda.