Air Austral poursuit son redressement malgré les zones de turbulences

Air Austral affiche un optimisme prudent. Durement éprouvée ces dernières années par la crise dans l’industrie du voyage, la compagnie aérienne réunionnaise a retrouvé le chemin de la profitabilité. Pour maintenir le cap, elle renouvelle sa flotte d’avions et revoit ses dessertes ainsi que ses prestations.

Après un état de faillite pour les exercices de 2011 à 2013 (-86 millions d’euros en 2011-2012, et -52 millions d’euros en 2012-13), Air Austral est sur le chemin de la durabilité après son redressement. Pour la période 2013-14, la compagnie aérienne affiche des résultats nets de 4,3 millions d’euros. Même si elle semble aller mieux, avec des résultats positifs attendus à fin mars 2015 malgré un trafic en légère baisse, un taux d’occupation amélioré et une activité fret qui se maintient, «sa santé financière reste fragile et elle doit être vigilante. D’ici à fin 2016, l’environnement restera morose», observe Marie-Joseph Malé, président directeur général d’Air Austral.

Arrivée de deux Boeing en 2016

Il faut dire que la conjoncture économique actuelle est peu favorable à Air Austral : une concurrence exacerbée, notamment avec le rachat de Corsair par Air Caraïbes,
un contexte économique et commercial morose dû au renchérissement du dollar, une crise économique persistante ou encore la baisse du pouvoir d’achat.

Pour réussir à tirer son épingle du jeu, Air Austral se fixe ainsi comme objectifs de maintenir et d’améliorer une rentabilité durable dans un contexte économique tendu, d’adapter son plan de développement aux contraintes et aux nouvelles opportunités et d’optimiser son exploitation tout en continuant à développer sa nouvelle image (lancée fin 2014) par le biais de nouveaux produits, comme dernièrement le choix des plats sur les vols long-courriers.

La compagnie locale entend aussi étoffer sa flotte composée actuellement de trois Boeing 777-300 ER, deux Boeing 737-800 et deux ATR 72-500, par l’arrivée en 2016 de deux Boeing B787-800 d’une capacité de 262 sièges.

Outre le fait que ces deux Boeing sont issus de ce que les Américains qualifient de «Terrible teens», «ces avions nouvelle génération à haute performance offrent la flexibilité attendue par la compagnie», selon le PDG d’Air Austral. Équipés bi-classe (Affaires et Économique), ces deux appareils permettront à la compagnie aérienne réunionnaise de renforcer ses dessertes dans l’océan Indien. Elle contribuera de fait à améliorer les conditions de dessertes, d’envisager de nouveaux axes de développement sur l’Asie, mais aussi de poursuivre le désenclavement de Mayotte. D’ailleurs, le premier Boeing, qui sera livré en mai 2016, assurera la liaison Réunion - Mayotte et Mayotte - Paris à raison de deux vols par semaine. Tandis que le second, livré en octobre 2016, sera mobilisé sur les deux vols directs hebdomadaires entre La Réunion et Bangkok (Thaïlande) et renforcera la desserte entre l’île et Chennai (Inde). Il pourra également supplanter les trois B777-300 ER en transportant les Réunionnais vers Paris en période creuse. Enfin, des liaisons saisonnières entre Pierrefonds et Rodrigues seront lancées dès mai 2015 au prix forfaitaire de 342 euros à raison de deux fréquences par semaine pendant les vacances scolaires, renforçant ainsi l’activité UU au départ de la ville du Sud.

Cette flotte de Boeing bien moins chère que les Airbus et ses nouveaux axes de déve-loppement démontrent, pour Marie-Joseph Malé, qu’Air Austral «renaît de ses cendres». Et d’ajouter que «la compagnie est résolument tournée vers un objectif de rentabilité durable et enclenche aujourd’hui une nouvelle dynamique de développement.»