Air Madagascar redéploie ses ailes

Le président Hery Rajaonarimampianina a réussi son pari : sortir Air Madagascar de l’Annexe B de la liste noire de l’Union européenne. Il était président du conseil d’administration de la compagnie aérienne nationale quand les sanctions lourdes de conséquences sont tombées. C’est en sa présence que la décision de l’Union européenne a été dévoilée lors d’une réunion consacrée à la sécurité aérienne. Cette levée des restrictions n’obligera plus Air Madagascar à affréter des appareils des autres compagnies pour survoler l’espace aérien européen. Ce qui lui a coûté des pertes d’exploitation colossales. Mais la reprise des vols vers l’Europe ne se fera pas du jour au lendemain, selon le directeur général d’Air Madagascar, Gilles Filiatreault.

Une requalification du personnel est nécessaire et tout sera en place d’ici à trois mois, selon ses prévisions. Cette sortie de la zone de turbulences a été acquise grâce aux efforts notables effectués par l’Aviation civile de Madagascar pour répondre aux exigences requises par l’Organisation de l’aviation civile internationale. Mais il faudra désormais renforcer ses acquis pour ne pas tomber dans l’Annexe A, prévient James Andrianalisoa, directeur de l’Aviation civile de Madagascar. Cela étant, cette nouvelle a déjà donné des ailes à Air Madagascar. Elle assurera le transport des hôtes du Sommet de la francophonie, en étant le transporteur officiel. Son directeur général envisage de renouveler la flotte mais cette option, selon lui, ne se fera pas avant l’automne pour ne pas perturber la haute saison touristique de Madagascar. Il va aussi concrétiser la compression du personnel. 400 employés sous contrat à durée déterminée doivent partir à l’expiration de leur engagement. Air Madagascar, décimée sur le plan financier, aura-t-elle la capacité de rebondir ?