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Groupe Secodis : le rassembleur de l’immobilier

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Groupe Secodis : le rassembleur de l’immobilier | business-magazine.mu

Présent depuis 1982 à La Réunion,le groupe Secodis décline ses marques comme autant de pages de son histoire. Il en écrit aujourd’hui une nouvelle. Digitale cette fois.

Secodis, PRMI, Loger, LBB, Samalex… Évidemment, pour le néophyte, il y a un peu de quoi se perdre à tenter de décoder les différentes marques et enseignes sur une vitrine ou une plaquette commerciale du groupe. La faute sans doute au choix du patron, André Ladeveze, qui judicieusement veille à distinguer les métiers et préserver la mémoire d’un groupe dont l’histoire s’est écrit page à page au gré des créations d’entreprises.

L’aventure a démarré en 1982 pour cet entrepreneur audacieux avec la naissance des Bâtisseurs de Bourbon (LBB). Une société duale, créée en association avec le groupe du fondateur du Quotidien, Maximin Chane Ki Chune, et spécialisée dans la construction d’immeubles neufs vendus en défiscalisation à une époque où les dispositifs Malraux et Pons battaient leur plein. LBB construisait, PRMI commercialisait. Une troisième enseigne, Loger, a vu le jour quelques années plus tard avec pour mission d’assurer la gestion des logements mis en location et «d’apporter ainsi des garanties aux investisseurs», précise Jean-Michel Gaillard, chargé du développement chez Secodis.

Vingt ans plus tard, en 2002, André Ladeveze décide de dissocier les activités de gestion locative et d’investissement. Il crée à cette fin la marque Samalex, en charge des problématiques d’investissement, à La Réunion comme en métropole. PRMI devenant dès lors une agence immobilière classique. Dernière étape en 2013, la mort d’Alain Bailly, principal associé du fondateur du Quotidien, entraîne la disparition de l’entreprise originelle LBB. Le logo figure toujours comme un hommage sur les plaquettes commerciales du groupe, rebaptisé depuis Secodis.

Une année d’attente

Fort d’une belle histoire à épisodes qui se déroule comme un feuilleton à succès, le groupe Secodis peut aujourd’hui se targuer d’être l’une des seules entreprises réunionnaises à regrouper l’ensemble des métiers de l’immobilier. Dernière acquisition en date : la marque «prestige immobilier», histoire de diversifier encore l’offre de services. «En 30 ans, le groupe a su se doter d’un savoir-faire dans toutes les activités de l’immobilier et a développé un réseau unique», assure Jean-Michel Gaillard. Lui a intégré le groupe en 2006. Il a connu les dernières étapes de l’essor de l’entreprise. La crise aussi. «Un véritable coup d’arrêt dont on commence juste à se relever. Avant la crise, on construisait 6 000 logements neufs par an à La Réunion. Aujourd’hui, on en produit un millier, hors logements sociaux».

Depuis 2008, les métropolitains qui investissaient à La Réunion ont levé le pied. Et la loi Scellier, promulguée sous Sarkozy pour relancer l’investissement, a paradoxalement pénalisé les DOM. «Contrairement aux précédents dispositifs, la loi Scellier permettait de bénéficier de défiscalisation sur des investissements en métropole», explique Jean-Michel Gaillard.«Nos investisseurs habituels se sont donc logiquement détournés de La Réunion pour investir plus près de chez eux».

Offensive sur le digital

Si la crise est désormais dans le rétroviseur, c’est aujourd’hui l’attentisme qui prévaut tant chez les investisseurs que les constructeurs. «On parle beaucoup de la loi Pinel qui s’arrête à la fin de l’année, mais en fait, ce sont tous les dispositifs d’incitation à l’investissement qui prennent fin le 31 décembre 2017», précise Jean-Michel Gaillard. Sans que l’on sache ce que décidera le gouvernement d’Edouard Philippe. «Nous sommes tous dans l’attente et l’incertitude. Le problème est que, du coup, tout est bloqué. Sur 45 programmes que nous commercialisons, avec livraison en 2018, nous n’avons quasiment plus de disponibilité.» Et aucun nouveau programme encore à l’horizon.

Dans ce contexte de «flottement», doublé d’une raréfaction du foncier sur l’île, l’immobilier réunionnais neuf risque de voir flamber des prix déjà élevés (entre 3 000 € et 5 000 €/m², l’équivalent d’une agglomération comme Toulouse). D’autant que les projections démographiques incitent les spécialistes à tabler sur un besoin de 5 000 logements neufs par an hors habitat social d’ici à 2030. On en est loin. En attendant les décisions du gouvernement en matière de défiscalisation, le groupe Secodis vient de lancer une nouvelle offensive, sur le digital cette fois, en créant le portail www.immobilier-neuf-la-reunion.com.