Jean Ravelonarivo : «Restaurer un climat de confiance»

Le Premier ministre malgache, Jean Ravelonarivo, était en visite officielle à Maurice du 29 avril au 3 mai en vue  de relancer la coopération Maurice-Madagascar. Business Magazine océan Indien en a profité pour lui poser quelques questions.

BUSINESSMAG. Quel est but de votre visite à Maurice ?

Le but de notre visite à Maurice s’insère dans le cadre d’un partenariat stratégique, qui sera bénéfique aux deux pays. Nous souhaitons raffermir les relations bilatérales, commerciales, sociales et politiques qui existent entre Madagascar et Maurice. Il y a toujours eu un lien historique entre nos deux pays. Je profite de l’occasion pour remercier le Premier ministre mauricien pour son soutien dans la relance du développement économique de la Grande île.

BUSINESSMAG. Le gouvernement malgache a sollicité le gouvernement mauricien en vue de développer des zones économiques spéciales. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Le projet de zones économiques spéciales est un souhait commun des gouvernements malgache et mauricien qui a germé il y a quelques années, mais exprimé récemment. Madagascar est prête à mettre en place cette zone économique spéciale. Nous avons déjà identifié les sites et un chronogramme sera établi prochainement par les techniciens pour faire aboutir ce projet.

BUSINESSMAG. À votre prise de fonction, vous avez déclaré que «c’est fini le temps des rêves, il faut maintenant travailler». Que voulez-vous dire ?

Il est temps de passer à l’action, de mettre en pratique les projets qui vont contribuer à la relance de l’économie du pays et permettre des développements concrets et palpables dans les différents secteurs. Les discussions politiques stériles ne doivent pas compromettre le développement socio-économique du pays.

BUSINESSMAG. Les crises politiques successives depuis 1972 ont mis à mal le développement économique de Madagascar. N’est-il pas temps pour un nouveau départ ?

Les crises ont effectivement perturbé le développement économique du pays sous de nombreux aspects. Mais nous avons su tirer des leçons et repenser notre modèle de développement économique pour un nouveau départ. Définitivement, le gouvernement s’attelle à des chantiers de développement économique sous la conduite de notre président Hery Rajaonarimampianina, à travers le Plan National de Développement (PND) et son programme de mise en œuvre récemment validé.

BUSINESSMAG. Quelles sont les priorités pour redresser l’économie malgache ? Et quels seront les moteurs de la croissance économique ?

Il s’agira d’instaurer la bonne gouvernance, l’État de droit et les bonnes pratiques politiques de manière à rassurer les investisseurs étrangers. Il va de soi que l’amélioration du climat des affaires qui demeure en chantier suit son cours. Nous comptons beaucoup sur l’apport du secteur privé pour aider à relancer la croissance économique. Le gouvernement s’engage à son niveau à faciliter et encourager le secteur privé dans cette démarche.

BUSINESSMAG. Il y a actuellement de nombreuses initiatives en faveur d’une réconciliation nationale. Où en sont les choses ?

La réconciliation nationale est une réalité et est un processus qui suit son cours.

BUSINESSMAG. L’investissement est la clé de la relance économique. Madagascar est-elle aujourd’hui suffisamment stable pour attirer les investisseurs ?

Madagascar commence effectivement à retrouver sa stabilité grâce à une politique de transparence et de bonne gouvernance soutenue par divers projets ambitieux qui devraient aider à réinstaurer un climat de confiance tant sur le plan national qu’international.

BUSINESSMAG. Quelle est la situation politique actuelle à Madagascar ?

Il y a un climat de stabilité depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement. Comme je l’ai souligné, nous nous attelons à la mise en place d’un État de droit ; de la démocratie comme mentionné dans l’axe 1 du PND. Mais tout cela doit se faire dans le strict respect de la loi et avec une grande rigueur.

BUSINESSMAG. Quelles sont les mesures prises pour freiner la corruption ?

Mon gouvernement s’est engagé à combattre les crimes liés à la corruption à travers le durcissement des lois existantes et de nouvelles mesures contre l’impunité. Ces dernières se manifestent concrètement par des changements de têtes à chaque niveau de décision administrative de l’appareil étatique, la mise en place d’une chaîne spéciale contre les trafics de bois de rose, les autres ressources naturelles et minières.

BUSINESSMAG. Quels sont vos objectifs en termes de croissance économique pour cette année ?

Nous nous attelons à une croissance soutenue, laquelle est construite sur une participation active et accrue de tous les acteurs du développement économique.