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La reprise de l’économie malgache tarde à se matérialiser

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La reprise de l’économie malgache tarde à se matérialiser | business-magazine.mu

La nouvelle administration avait placé la barre haute lors de la présentation de la loi de finances. Or, à ce jour, les indicateurs économiques sont loin de s’améliorer.

C'est le moment d’évaluer la performance des membres du gouvernement. Les cent jours fixés par le Premier ministre, Jean Ravelonarivo, pour que chacun fasse ses preuves se sont écoulées.

À la présentation des bilans devant le président de la République, Hery Rajaonarimampianina, et en présence des représentants des bailleurs de fonds, les conclusions sur les acquis du gouvernement ont été mitigées. Ont-ils travaillé sur les réelles préoccupations des Malgaches ou se sont-ils contentés d’expédier les affaires courantes ?s’interroge le chef de l’État. Des questions qui revêtent toute leur importance quand on sait que les nouvelles sur l’évolution macro-économique ont été plutôt mauvaises ces derniers jours.

La mission d’évaluation du Fonds monétaire international (FMI) a déduit que les recettes fiscales et douanières sont en-deçà des prévisions de la loi de finances. Pourtant, c’est l’un des critères de performance auxquels le gouvernement est soumis.

Un second semestre décisif

Valeur du jour, les conditions de vie des Malgaches ne s’améliorent guère : les routes nationales et rues des villes sont en piteux état, les ordures ménagères s’entassent une fois les lampions éteints, les coûts des médicaments et l’accès aux soins deviennent un luxe pour les nantis de la société, les services offerts par les transporteurs sont inversement proportionnels aux tarifs exigés, le délestage persiste, l’éducation des enfants n’est pas encore gratuite, l’insécurité reste une gangrène de la vie communautaire.

Le recours à la subvention, quelle que soit sa nature, étant interdite par les bailleurs de fonds, le second semestre sera décisif pour jauger la capacité du gouvernement à prendre et appliquer des mesures impopulaires, mais salutaires pour la suite des programmes avec le FMI, dont l’accord rassurerait quant à la crédibilité du gouvernement et inciterait les investisseurs sérieux à venir. À moins que la grève à Air Madagascar ne les en dissuade. Elle a déjà affecté la haute saison du tourisme. Elle a aussi mis à mal des entreprises franches du textile qui font venir leurs matières premières par les airs et envoient leurs produits finis par les cargos. Elles ont lancé un appel de détresse pour que ce conflit social cesse avant que l’irréparable ne se produise. De son côté, Ambatovy qu’on pensait indestructible compte tenu des investissements engloutis dans cet important projet, soit $7 milliards, a été contraint de mettre au chômage technique une partie de son personnel par l’effet conjugué de la baisse du cours du nickel sur le marché international et l’arrêt du travail d’une vingtaine de jours des employés à la mine de Moramanga.

Par ailleurs, les grands chantiers routiers et aéroportuaires, censés être le fer de lance de la croissance économique de 5,5 % tardent à se mettre en branle.