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Liberty Shoes : la petite entreprise de fabrication de chaussures tisse sa toile

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Liberty Shoes : la petite entreprise de fabrication de chaussures tisse sa toile | business-magazine.mu
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Liberty Shoes est dans sa deuxième année d’opération. La petite entreprise a pu jusqu’ici constituer un portefeuille de clients en faisant son marketing sur Facebook.

A Madagascar, l’industrie de la chaussure progresse timidement. Elle reste à un stade artisanal. Liberty Shoes, gagnante du concours startupper organisé par Total, fait partie de ces petites entreprises qui incarnent l’avenir du secteur.

Liberty Shoes a démarré ses activités en janvier 2015. Elle se spécialise à la fois dans la confection et la réparation de chaussures. À ses débuts, l’atelier confectionnait trois paires de chaussures par semaine. Aujourd’hui, il reçoit en moyenne 25 commandes pour des chaussures sur mesure par semaine, et emploie sept artisans.

«Nous ne pouvons pas aller au-delà de cette quantité pour assurer la qualité de nos produits», souligne Mparany Ratsimbazafy, gérant de Liberty Shoes. Les activités de la petite entreprise ont vraiment décollé suivant une campagne de marketing et de communication sur Facebook.

«J’ai personnellement joué le rôle de commercial pour présenter nos produits et proposer nos services de confection et de réparation. Dans le même temps, nous avons créé notre page Facebook qui nous permet d’avoir de la visibilité et d’attirer le gros de notre clientèle. Au début, il était surtout question de fidéliser une clientèle. Pour cette deuxième année, nous allons miser sur le professionnalisme», fait remarquer Mparany Ratsimbazafy.

Selon l’entrepreneur, les chaussures fabriquées localement n’ont rien à envier sur le plan de la qualité aux produits importés. C’est surtout au niveau des prix que se situe la différence. S’agissant des chaussures importées de premier choix, leurs prix s’envolent.

«À Liberty Shoes, les modèles les plus chers ne dépassent pas 100 000 ariary. De plus, si besoin est, nous sommes là pour procéder à des
réparations
», soutient-il.

Rude concurrence

Bien que démontrant des perspectives de croissance intéressantes, l’industrie de la chaussure est minée par une concurrence de plus en plus rude, surtout avec l’envahissement des friperies et des produits chinois. Avec 0 % de dédouanement, surtout pour les friperies qui proviennent d’Europe, cela peut représenter un risque pour le développement des petites et moyennes entreprises engagées dans ce créneau.

Autre difficulté rencontrée par les opérateurs : le manque de matières premières, surtout pour les semelles. Ils doivent ainsi se contenter de ce qu’ils trouvent sur le marché. Avec pour résultat que le produit fini en pâtit.

«Le manque de matériel rend l’activité difficile. Chaque étape se fait généralement à la main. Nous ne sommes pas encore capables de produire en grande quantité actuellement», soutient-il.

Ajouté à cela, Liberty Shoes doit composer avec une absence de main-d’œuvre qualifiée qui limite son expansion. C’est grâce au bouche-à-oreille que l’entreprise a pu jusqu’ici recruter des artisans. «Rares sont les personnes capables de confectionner des chaussures vu que les formations dans ce domaine sont quasi inexistantes. Les ouvriers ne courent pas les rues. Les artisans que nous avons recrutés ont travaillé principalement pour des entreprises évoluant dans l’industrie de la chaussure à Madagascar. Mais suite à divers problèmes, la majorité d’entre elles ont dû fermer leurs portes. Nous avons pu rassembler ces professionnels», ajoute Mparany Ratsimbazafy.

Il lance par ailleurs un appel aux autorités pour qu’elles donnent un coup de pouce aux opérateurs en leur accordant des incitations fiscales afin qu’elles puissent concurrencer les produits importés.