Madagascar – Électricité : hausse des prix à l’horizon

Les abonnés devraient faire les frais des réformes structurelles de la Jirama, société nationale d’eau et d’électricité. Une refonte des systèmes tarifaires de la Jirama devrait être effective d’ici à la fin de l’année, a annoncé l’ancien ministre de l’Énergie et des hydrocarbures, Gatien Horace, qui a été remercié lors du remaniement ministériel. Il a lancé ce pavé dans la mare à l’issue d’une cérémonie de signature sur l’engagement de la Banque mondiale à hauteur de 65 millions de dollars.

Une question se pose : est-il alors allé trop vite dans ses déclarations ? Car, lors de l’inauguration de la centrale thermique devant mettre un terme au délestage dans la capitale et ses environs, Hery Rajaonarimampianina a expliqué que la Jirama vend à perte l’électricité, soit un écart de 20 cents par kilowatt, mais que l’augmentation des tarifs pénalisera les foyers à faibles revenus. Il a prévu que l’État, actionnaire principal de la Jirama, comblera le déficit financier à travers des subventions. Une augmentation du tarif au kilowatt est envisagée pour améliorer la gestion de la Jirama, financer la réhabilitation de ses installations vétustes et l’acquisition d’équipements techniques pour qu’elle puisse offrir des services de qualité. Entre-temps, un vaste projet de panneaux solaires a été présenté. Selon ses promoteurs, il constitue la meilleure solution pour répondre aux besoins exponentiels à venir de la population.

La question d’un réajustement tarifaire à la Jirama est l’une des exigences de la dernière mission d’évaluation du programme de référence, au mois de mars, conduite par Marshall Mills. Les technocrates du FMI ont insisté sur la nécessité pour la Jirama de rentabiliser ses opérations et de ne plus dépendre des subventions de l’État pour sa survie. Durant la Transition, sans le moindre contrôle des partenaires financiers étrangers, les transferts pour la Jirama via le Trésor public ont atteint le pic de 2 000 milliards d’ariary. Cela n’a pas été suffisant pour remettre à flot la trésorerie de la Jirama, toujours dans le rouge. Pire, les coupures de courant à travers le pays ont gagné en intensité.

Il va sans dire qu’une hausse des tarifs d’électricité impactera la compétitivité des entreprises industrielles dont les produits sont déjà mis à mal par l’invasion des produits importés. Elle pourrait aussi alimenter l’inflation que le gouvernement a promis de maintenir en dessous de 8 %.