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Madagascar : jeu de chaises musicales à la tête du gouvernement

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Madagascar : jeu de chaises musicales à la tête du gouvernement | business-magazine.mu

Après la démission de Jean Ravelonarivo, c’est Olivier Mahafaly qui assume depuis le 10 avril les fonctions de Premier ministre.

La Grande île compte un troisième chef du gouvernement depuis l’accession au pouvoir du président Hery Rajaonarimampianina en janvier 2014. Après Kolo Roger, c’est au tour de Jean Ravelonarivo de démissionner. Le 10 avril, la présidence annonçait la nomination d’Olivier Mahafaly comme Premier ministre.

Cumulant les fonctions de ministère de l’Intérieur et de la décentralisation, Olivier Mahafaly aurait pour principale mission de préparer la réélection de Hery Rajaonarimampianina pour un second mandat. Ce à quoi, le nouveau Premier ministre répond que «cette échéance invoquée et évoquée avec insistance par une frange de l’opinion publique n’a aucun fondement», ajoutant qu’il va travailler pour le bien du peuple malgache.

Les portefeuilles de l’Aménagement du territoire, de l’équipement et des projets présidentiels sont confiés désormais à Narson Rafidimanana qui vient de l’Industrie. Il remplace Rivo Rakotovao, président du parti HVM  au pouvoir, devenu ministre de l’Agriculture et de l’élevage. Enfin, les portefeuilles des Mines et du pétrole reviennent à Ying Vah Zafilahy qui remplace Joelli Valérien Lalaharisaina. Ces trois départements sont placés sous la tutelle directe du staff du chef de l’État.

Par contre, le ministre des Finances et du budget, Gervais Rakotoarimanana a été reconduit à son poste, cela alors qu’il était annoncé sur le départ durant le remue-ménage à la tête de l’exécutif. Il est actuellement l’interlocuteur principal du gouvernement malgache auprès des bailleurs de fonds, notamment les experts du Fonds monétaire international (FMI). Certes, Madagascar n’a pas encore rempli toutes les conditions requises pour obtenir les Facilités élargies de crédit, mais des avancées notables ont été ressenties depuis l’arrivée de Gervais Rakotoarimanana à la Trésorerie.

Il sera attendu à l’Assemblée nationale, en session ordinaire, pour la présentation du projet de loi de finances rectificatives. La reconduction de Gervais Rakotoarimanana signifie un minimum de stabilité et de continuité dans les actions gouvernementales. Mais tout cela doit se concrétiser par un programme cohérent dans ses objectifs et réaliste sur les moyens à mettre en œuvre, dont les rectifications à apporter à la loi de finances initiales. Il s’agit alors du premier vrai test pour le gouvernement sur ses réelles intentions. Cela suffirait-il à faire taire les critiques à son encontre ?

Pour sa part, l’ex-directeur général des impôts, Armand Tazafy, limogé par l’actuel régime, a eu une promotion inattendue. Il est catapulté ministre du Commerce et de la consommation !  Et sa première décision a été d’annuler les contrôles sur les commerçants-grossistes. Comme l’utilisation obligatoire des factures. Une mesure qu’il a lui-même imposée quand il était directeur général des impôts pour répondre aux souhaits du FMI d’augmenter le taux de pression fiscale, l’éternelle faiblesse de l’économie malgache.