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Tourisme à Madagascar: grise mine après des résultats en demi-teinte

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Tourisme à Madagascar: grise mine après des résultats en demi-teinte | business-magazine.mu

S’il y a eu une progression des arrivées, les résultats sont toutefois en-deçà des attentes des opérateurs touristiques. Il faudrait une stratégie de promotion plus agressive pour donner un coup de fouet au tourisme malgache.

Les acteurs touristiques s’attendaient à uneannée 2014 florissante avec le retour à l’ordre constitutionnel qui a marqué la fin de la crise politique. Leurs espoirs ont été déçus. En 2014, la progression des arrivées touristiques se situe entre 5 et 8 %, selon Eric Koller, président du Conseil d’administration de l’Office national du Tourisme de Madagascar.

Les performances enregistrées durant les neuf premiers mois de l’année avec une progression de 16 % n’ont pas suffi à rendre la saison fructueuse. C’est le tourisme local qui a sauvé la saison pour certains hôteliers. «Les touristes locaux représentaient 80 % de nos occupants pendant l’année 2014», confirme un opérateur hôtelier à Foulpointe, une localité de l’Est qui attire les vacanciers de la capitale.

De nombreuses contraintes seraient à l’origine de cette situation. Le problème de flotte de la compagnie nationale aérienne Air Madagascar en estune. En effet, les contrats des deux Boeing de la compagnie ont expiré en décembre. Depuis, il n’y a pas eu de remplacement. Une situation qui est demeurée au statu quo jusqu’à présent. De sources autorisées, il nous revient qu’un ATR 72-600 avec une cabine de bagages plus large est attendu dans les deux prochains mois.

L’apparition de la peste dans plusieurs localités du pays et l’épidémied’Ebola qui frappe le continent africain ont dissuadé les visiteurs étrangers à venir à Madagascar. «On doit faire des efforts dans la communication car Madagascar est souvent associée à l’Afrique. Pourtant, nous sommes une île et ce positionnement géographique constitue un avantage en termes de richesse naturelle et de la protection dont on on jouit face à la prolifération des épidémies», souligne Eric Koller. Il insiste toutefois que des mesures doivent être prises pour éviter que le virus de l’Ebola ne touche le pays. Le cas échéant, ce serait une catastrophe pour le tourisme et le pays en général.

Promotion : budget de 4 millions d’euros

Face au besoin d’améliorer la communication et de dynamiser les activités de promotion, l’Office national du Tourisme de Madagascar a mis au point un plan de travail moyennant un budget de 4 millions d’euros. Une rencontre avec les partenaires techniques et financiers a eu lieu le 15 janvier, au cours de laquelle ce plan a étéprésenté.

L’Office national du Tourisme ne dispose que de 500 000 euros. Il compte sur le soutien des bailleurs de fonds pour réunir les 4 millions d’euros nécessaires pour vendre la destination malgache.

Dans le cadre de sa stratégie de promotion, l’Office national du Tourisme a notamment prévu de produire un film sur Madagascar. Un appel au soutien de l’État pour faciliter la participation d’officiels malgaches à des salons à l’étranger a également été lancé.

Par ailleurs, des mesures adéquates seront adoptées afin de pérenniser les moyens financiers alloués aux activités de promotion de la destination. Un décret qui fixe un plafond de 10 % de taux de remplissage pour les hôteliers est aussi en préparation. Cette disposition permettra de lutter contre les opérateurs du secteur informel et d’augmenter le volume de la vignette touristique de 23 %. Actuellement, les recettes de la vignette touristique s’élèvent à 300 000 euros avec un taux de recouvrement de 45 %. Une étude sur la restauration du visa d’entrée est également en cours. Celui-ci devrait être fixé entre 35 et40 euros. L’Office national du Tourisme s’attend à bénéficier d’une partie des recettes qui seront ainsi générées.