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Réunion – Déficience visuelle: Chevillard s’associe à AVH pour lancer MyEye

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Réunion - Déficience visuelle: Chevillard s’associe à AVH pour lancer MyEye | business-magazine.mu

«Je suis plus autonome maintenant, je peux m’orienter seule dans la rue, choisir mon menu au restaurant et lire mon journal. C’est la lecture qui me manquait le plus», s’exclame Alexandra Ifanouanga, malvoyante depuis 2010 et première utilisatrice du dispositif MyEye à La Réunion. Rester autonome dans la vie quotidienne reste la principale demande des personnes malvoyantes. Pierre Reynaud, non-voyant et président du comité de l’Association Valentin Hauy de la Réunion et de l’océan Indien (AVH), précise que l’accessibilité au numérique joue un rôle capital dans l’amélioration du quotidien des personnes atteintes de déficience visuelle.

Pour lancer MyEye, Chevillard, qui se spécialise dans l’optique depuis 70 ans, s’est associé à AVH. Ce dispositif numérique discret équipé d’une caméra, d’un écouteur et d’un boîtier est un système nomade qui s’adapte à tous types de montures. Telle une souris d’ordinateur, il permet de reconnaître et de lire tout ce que l’utilisateur pointe du doigt. Avec une autonomie de batterie d’une journée, MyEye reconnaît une centaine de visages et environ 150 objets grâce à son intelligence artificielle.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, il faut s’attendre à ce que le nombre de déficients visuels double d’ici à 2050. La cécité et la malvoyance vont devenir, avec la maladie d’Alzheimer, les fléaux du grand âge. À La Réunion, la basse vision touche 1 à 2 % de la population. François Rahmani, médecin ophtalmologue à la clinique Horus du Port, insiste sur l’importance de la prise en charge des déficients visuels. «Il faut en parler, être hors du fénoir malgré le handicap», soutient-il.

Pour Jean-Michel Baudin et Antoine Demongeot, respectivement président et directeur de Chevillard, MyEye est un système révolutionnaire haut de gamme. Il peut ainsi coûter jusqu’à 3 000 euros.

Souhaitant trouver un mécanisme de financement, Chevillard s’est engagé, en signant une convention de partenariat technique, à verser 1 euro à AVH pour chaque paire de lunettes vendue en magasin. Par ailleurs, la Fondation Chevillard a remis un chèque de 30 000 euros à l’association avec pour seule exigence que cette somme soit uniquement utilisée sur le territoire réunionnais.