Réunion _ Marché de l’emploi CNARM : encourager la mobilité pour faciliter l’insertion des jeunes

Le Comité National d’Accueil et d’Actions pour les Réunionnais en Mobilité (CNARM) a conservé son ambition première intacte : faire de la mobilité une opportunité professionnelle.

Créé en 1965 par Michel Debré et financé par le Conseil départemental de La Réunion à hauteur de 60 % et le Fonds social européen à 40 %, le Comité National d’Accueil et d’Actions pour les Réunionnais en Mobilité (CNARM) a pour vocation de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes Réunionnais par la migration en métropole et à l’étranger.

Depuis 2008, le CNARM est présidé par Ibrahim Dindar. Son plan d’action actuel a été adopté par le Conseil départemental en mars 2009. À l’heure où le taux de chômage, notamment chez les jeunes, se situe à un niveau inacceptable, où les carrières professionnelles ne se font plus au sein d’une seule et même entreprise, s’ouvrir sur l’extérieur est devenu incontournable. La mobilité professionnelle est désormais une priorité fondamentale de la politique d’insertion de la structure en portant notamment ses efforts sur les départs des demandeurs d’emploi ayant signé un contrat de travail ou obtenu une promesse d’embauche.

Écoute active des besoins des jeunes

Cheville ouvrière de la mobilité professionnelle, le CNRAM dispose d’un budget plus ou moins stable ces dernières années (11,3 millions d’euros en 2014). Afin d’optimiser ses résultats, le CNARM a revu intégralement son organisation entre 2008 et 2014. Il ne compte désormais que cinq agences dans l’île (Saint-Denis, Saint-André, Saint-Pierre, Saint-Paul et Le Port) offrant un service de proximité à toute personne désireuse de débuter une nouvelle aventure professionnelle outre-mer. Il compte trois antennes relais dans l’Hexagone (Paris, Lyon et Marseille) contre 12 agences auparavant avec pour mission de faciliter l’intégration des candidats dans le monde du travail et leur installation dans leur région d’adoption.

Toutefois, la rationalisation des coûts fixes s’est révélée sans incidence dans l’accompagnement des candidats en mobilité professionnelle. La part allouée à l’aide financière a pu être ainsi revue à la hausse et de nouveaux outils d’accompagnement ont vu le jour, comme Job in Live qui utilise les dernières technologies pour des entraînements à l’entretien d’embauche. La structure a également mis au point une charte de qualité qui l’engage et engage les candidats sur l’accueil et la confiance mutuelle, ainsi que sur la mise à disposition des ressources matérielles et immatérielles. Au quotidien, elle propose une écoute active à l’intention des personnes rencontrant des difficultés d’intégration. Résultat de ce travail mené en interne, les candidats partent mieux préparés et leurs profils sont mieux cernés par les conseillers du CNARM et son réseau de partenaires :tous les acteurs institutionnels de la formation et de l’emploi tels que Pôle emploi, l’Académie et l’Université de La Réunion, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, les missions locales, les communautés de communes, le Régiment du service militaire adapté de La Réunion (RSMAR) et plus d’une centaine d’entreprises aux quatre coins de l’Hexagone. De nouveaux dispositifs ont été installés afin de permettre aux candidats de mieux vivre leur mobilité géographique : le billet prime-vacances, l’indemnité complémentaire pour les contrats en alternance, notamment. Un partenariat a également vu le jour avec Via Humanis qui participe à faciliter l’accès au logement en métropole.

Avec l’expérience acquise au fil des ans, l’équipe du CNARM souhaite désormais accélérer sa vitesse de croisière et porter à 5 000 son objectif de départs annuels contre 2 000 actuellement (35 % via le dispositif DEAC – Demandeur d’emploi avec contrat de travail –, 61 % à travers DEEP – Demandeur d’emploi en prospection –, et 4 % en vue du Rapprochement familial), et ce tout en conservant un aussi bon taux de placement. Le CNARM entend ainsi intensifier ses efforts dans l’Hexagone et investir davantage la zone de l’océan Indien. Fédérer davantage les Réunionnais vivant à l’extérieur de l’île constitue parallèlement une ambition de l’institution afin de faire vivre la culture réunionnaise ailleurs dans le monde.