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Réunion-Philippe Jean-Pierre: «L’année 2015 devrait être meilleure que 2014 »

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Réunion-Philippe Jean-Pierre: «L’année 2015 devrait être meilleure que 2014 » | business-magazine.mu

Philippe Jean-Pierre en est convaincu: 2015 ne pourra pas être pire que l’année qui vient de s’achever. Selon l’économiste, la nouvelle route du littoral portée par la Région Réunion, mais également les efforts consentis par tout le tissu industriel réunionnais impactera positivement sur l’économie réunionnaise. À condition quand mêmeque la stabilité politique soit au rendez-vous.

BUSINESSMAG. Quelles sont les perspectives économiques pour La Réunion en 2015 ?

2015 ne pourra être pire que la réalité ayant caractérisé 2014 où La Réunion est restée enlisée dans cette recherche de sortie de crise économique. Dès lors, 2015, avec la reprise de plusieurs moteurs alimentant la demande, et notamment le grand chantier de la nouvelle route du littoral entrant dans sa phase de croisière, devrait amorcer cette reprise. De même, l’entrée en vigueur de la nouvelle programmation européenne soutiendra ce réamorçage.

Du côté de l’offre, il convient de rester optimiste sur la traduction des efforts employés par de nombreuses entreprises pour accroître l’efficacité de leur appareil de production. Cette conjonction des deux dimensions devrait soutenir ce redémarrage tant attendu qui demeurera néanmoins lent.

BUSINESSMAG. Quels sont les principaux enjeux pour l’économie réunionnaise ?

Sur le court terme, La Réunion ne doit pas rater les vagues favorables à la reprise. Notre économie ne peut se payer le luxe d’une remise en cause de décisions publiques sur tel ou tel chantier. La Réunion doit aller de l’avant. Sur les moyen et long termes, 2015 doit permettre à l’île d’accélérer ses nouveaux moteurs de croissance articulés autour de l’innovation, des secteurs à haute valeur ajoutée et de l’ouverture de l’économie réunionnaise sur les marchés du grand océan Indien.

BUSINESSMAG. Dans quelle mesure les échéances électorales prévues en 2015 auront-elles des conséquences sur l’activité économique ?

Pour La Réunion, ces élections locales sont des échéances importantestant le poids et le caractère stratégique de ces collectivités a augmenté ces dernières années. Là encore, il nous faut « upgrade » le niveau d’intelligence territorial afin que ces évolutions dans la gouvernance publique ne brisent pas la dynamique des moteurs en marche et des efforts enclenchés par la Région Réunion depuis cinq ans.

BUSINESSMAG. Malgré toutes les campagnes développées par l’IRT tant à La Réunion qu’en Europe, le tourisme ne décolle pas dans notre département. Pour quellesr aisons ? Pensez-vous qu’il faille une autre approche ?

Indépendamment des problèmes de coûts (aérien et main-d’œuvre), des risques (qui concernent aussi beaucoup d’autres destinations), La Réunion doit se fixer un objectif clair de différenciation à l’échelle du monde.

Les atouts dont dispose La Réunion sont nombreux mais pas uniques. En revanche, c’est la combinaison de ces atouts, avec les partenariats des îlesVanille, qui peut engendrer des solutions touristiques uniques. La stratégie de communication doit alors être la déclinaison de ces solutions. Sans différenciation forte, nous plafonnerons.

Un autre levier essentiel, par comparaison avec les économies voisines, est de travailler sur une gouvernance forte autour de l’industrie de services qu’est le tourisme. Le temps de la balkanisation des acteurs est révolu. Il nous faut arrêter cette dissipation d’énergie inutile.

BUSINESSMAG. Pensez-vous que 2015 nous permettra de poursuivre les efforts engagés dans divers horizons pour atteindre l’autonomie énergétique prévue initialement en 2030 ?

Au-delà de la question de la date, La Réunion est fondamentalement engagée sur la double voie d’une maximisation des productions d’énergie propres ou renouvelables et d’une diminution de sa consommation énergétique traditionnelle.

2015 et les années à venir doivent accélérer l’enclenchement de deux chantiers fondamentaux pour tendre vers cette « économie sobre» : celui des bâtiments à basse consommation et un second concernant les déplacements afin de diminuer la facture énergétique liée à la consommation de carburant. Le grand enjeu de la ville intelligente, riche en innovations de toutes sortes et en emplois nouveaux est donc là.