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Réunion – Rachat de SPHB par Lesieur : Partenariat renforcé entre deux leaders des huiles alimentaires

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Réunion - Rachat de SPHB par Lesieur : Partenariat renforcé entre deux leaders des huiles alimentaires | business-magazine.mu

Le 19 juillet dernier, Lesieur, filiale du groupe Avril, a pris une participation majoritaire dans le capital de la Société de Production des Huiles de Bourbon (69,28 %) en rachetant  les parts du groupe Marbour, des établissements et successions Isautier et de Cogedal. Le numéro 1 français des huiles alimentaires marque ainsi sa volonté d’étendre son rayonnement dans la zone.

C’est dans les années quatre-vingt-dix que la Société de Production des Huiles de Bourbon (SPHB) a lancé la fabrication sous contrat de licence pour Lesieur la marque Lesieur Tournesol. Ce contrat s’est par la suite enrichi de produits de plus en plus complexes : Lesieur Maïs, Lesieur Frial, et depuis 2009 l’un des produits phares de la marque Lesieur : Isio 4. «À l’époque, la SPHB produisait des bouteillesen PVC», rappelle Roland Villain, nouveau directeur général de la SPHB, avant de poursuivre : «Le cahier des charges a été revu afin de passer à des bouteilles en polyéthylènetéréphtalate (PET) et produire une huile combinée de manière optimale».

En acquérant 69,28% du capital, Lesieur est devenu l’actionnaire majoritaire de la SPHB. Plus de quinze ans après, la SPHB et le géant français Lesieur, filiale du groupe Avril, écrivent donc une nouvelle page de leur histoire commune à travers cette opération de rachat faite dans un «excellent état d’esprit» avec Marbour et les autres actionnaires. Signe de cette proximité intacte, la force de vente mutualisée entre SPHB et Soboriz a été conservée.

Aujourd’hui, en termes de capacité de production, la SPHB – seul embouteilleur d’huile à La Réunion – peut raffiner 25 000 tonnes d’huile de graines importées. S’agissant de la partie conditionnement, la capacité atteint 10 millions de litres. Sur son site historique situé à Saint-Pierre, la Société de Production des Huiles de Bourbon, qui a brassé en 2014 un chiffre d’affaires de 17 millions d’euros, dispose également d’un atelier de conditionnement de sauces où sont fabriqués les produits de la gamme Corbeille d’Or. La capacité atteint pour cette activité 500 tonnes. Sur ce segment, la SPHB a déjà conquis25 % de parts de marché.

Miser sur une croissance de 2 à 3 %

La stratégie de conquête de la SPHB et du groupe Lesieur se décline selon plusieurs axes. Il s’agit d’abord de donner plus de visibilité et de valeur aux marques et d’accroître la part de marché en local. Pour renforcer sa position de leader sur le marché réunionnais, SPHB ne changera pas la recette de son succès et tablera sur «des produits de qualité irréprochable, innovants, des produits à goût et nutritionnellement intéressants,  signes distinctifs de Lesieur», insiste Roland Villain.

L’essentiel de la gamme est produit localement. Lesieur veut bénéficier de la vitrine apportée par les produits déjà implantés sur le marché réunionnais pour lancer ses nouveautés dès la fin de cette année. Autre enjeu : adapter les produits aux particularités de la zone. Corbeille d’Or, marque qui a un fort ancrage local, fait ainsi pleinement partie de la stratégie de conquête de la SPHB. «On veut appuyer sur cet accélérateur pour avoir des positionnements de gamme différents entre Corbeille d’Or et Lesieur et continuer à toucher plusieurs populations», poursuit Roland Villain. Le marché  de l’huile alimentaire à La Réunion étant stable, l’ambition affichée de la SPHB pour les cinq prochaines années est de progresser sur le marché local de 2 à 3 %.

L’autre grand volet du développement concerne l’exportation. Dans ce domaine, cesont Mayotte et Madagascar que Lesieur et la SPHB ont placées dans leur viseur. L’objectif fixé : vendre 100 000 litres à l’export à l’horizon 2016. Un objectif «réaliste et prudent» estime Roland Villain, anciennement patron des ventes de Lesieur à l’international et qui compte d’ailleurs s’appuyer sur sa longue expérience et grande connaissance  des marchés pour développer cette activité dans la zone océan Indien. Dans un second temps, l’attention sera portée sur les marchés comorien, seychellois et celui de l’Afrique de l’Est, dans le cadre du développement du groupe Avril à l’international.