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Traitement de déchets: RVE, une entreprise florissante dans l’est de La Réunion

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Traitement de déchets: RVE

Réunion Valorisation Environnement fait partie de ces entreprises implantées dans l’Est qui tournent à plein régime. Elle compte sur les futurs grands projets pour gagner davantage en visibilité et optimiser ses capacités de production.

«Je me souviens de lui à ses débuts. Avec sa camionnette, il ressemblait plus à un forain qu’à un industriel». Le souvenir lointain du maire de Saint-André, Jean-Paul Virapoullé, relaté avec humour et amitié par l’édile n’a plus rien à voir avec la réalité de 2015. Paul Soubaya, qui a créé sa société de traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques en 2006, a su faire grandir son bébé.

Le chef d’entreprise réunionnais peut se targuer de diriger l’unique société française où l’ensemble des déchets électriques et électroniques (fours, machines à laver, téléphone, ordinateurs, réfrigérateurs, entre autres) sont traités sur un seul et même site avant d’être envoyés en Inde, en Europe et en Chine pour la partie recyclage. Une référence nationale en somme. «C’est la réussite d’un projet commun porté par un dirigeant et ses employés», souligne modestement le responsable des lieux.

Réunion Valorisation Environnement (RVE), c’étaient 300 tonnes de matériels traités pour le premier exercice. En 2014, ce même volume de production atteignait 6 000 tonnes. Une croissance exponentielle qui illustre bien la montée en puissance de la société. Aux difficultés qui sont le lot de chaque patron, Paul Soubaya s’était rajouté un défi supplémentaire : implanter son activité dans l’Est, à Saint-André. Autrement dit, sur une zone souvent présentée comme mal aimée des investisseurs, avec laquelle développement économique ne rime pas toujours dans l’imaginaire des financiers.

En osant, le chef d’entreprise a pourtant gagné. Il a conquis des parts de marché, gagné la consolidation de sa société et son expansion. Aujourd’hui, le modèle de RVE inspire, semble-il, les Guadeloupéens. Neuf ans après le démarrage de cette activité, l’avenir se présente sous les meilleurs auspices pour RVE. Et la logique économique s’associe ici à la logique sociale, à travers l’emploi de personnes en situation d’illettrisme ou porteuses de handicap.

Un pôle économique comme tremplin

Des efforts restent pourtant à faire. «On travaille avec des groupes électrogènes pour offrir toute la puissance nécessaire à nos outils de travail. Être raccordés au réseau nous faciliterait grandement la tâche». Petit appel de Paul Soubaya lancé au maire de sa commune et au président de la CCI Réunion. Pour Ibrahim Patel, RVE constitue un exemple de réussite économique sur un territoire qui regorge de ressources, mais qui demeure encore trop peu attractif.

C’est d’ailleurs dans cette optique de développement que la chambre consulaire, en concertation avec ses partenaires et les acteurs économiques installés dans l’Est, œuvre à permettre la création du pôle économique de Bois Rouge. «Tout est centralisé dans l’Ouest et le Nord. Nous avons le souci de rapprocher l’Est des secteurs les plus dynamiques, de créer de l’activité dans cette zone géographique où les attentes, en termes d’emplois notamment, sont extrêmement fortes», ambitionne Ibrahim Patel.

Et comme l’argent reste le nerf de la guerre, parlons du coût de l’affaire. Le projet relatif à la création du pôle économique de Bois Rouge nécessitera ainsi un budget d’un milliard d’euros. «La création d’entreprise est devenue un art en plus d’être un risque. La Réunion a les moyens de devenir précurseur dans plusieurs domaines d’activité. L’Est, pour ne citer que ce secteur, pourrait à terme devenir une plateforme pour le stockage de gaz naturel liquide. Il faut donc assurer aux porteurs de projets innovants un accompagnement de qualité», insiste le président de la chambre consulaire.

S’agissant du pôle économique de Bois Rouge, une étude de faisabilité a été lancée. Cette étape s’accompagnera de la recherche de financements supplémentaires pour une concrétisation annoncée à l’horizon 2018-2019.

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