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Interview Rencontre

Dharam Naugah: « BPML gère des actifs d’environ Rs 7 milliards »

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Dharam Naugah: « BPML gère des actifs d’environ Rs 7 milliards » | business-magazine.mu

Le Chairman de Business Parks of Mauritius Ltd (BPML) affiche la satisfaction quant à l’évolution de la cybercité d’Ébène dont la société assure la gérance. Dans un contexte économique difficile, le taux de remplissage des bâtiments du parc d’affaires est en effet de plus de 80 %.

BUSINESSMAG. Dans quel but Business Parks of Mauritius Ltd (BPML) a-t-elle été créée ?

BPML est une société gouvernementale fondée en 2001 dans le but de développer les parcs d’affaires de l’île et le secteur des technologies de l’information et de la communication (Tic). L’avènement de la cybercité d’Ébène, par exemple, à l’initiative de BPML, fait partie intégrante du projet de transformation de Maurice en cyberîle.

Il faut avouer que ce projet a démarré lentement, les promoteurs étant peu intéressés au départ. Il a fallu revoir la stratégie de la compagnie et mettre en place des conditions plus souples pour attirer les entreprises.  Graduellement, l’offshore, le secteur financier et les banques y ont trouvé leur compte alors qu’un Knowledge Hub a émergé avec l’installation de centres de formation destinés aux études supérieures. Aujourd’hui, le succès de la cybercité est indéniable et BPML est stable et profitable.

BUSINESSMAG. Pouvez-vous nous en dire davantage sur la situation financière de la société ?

Depuis six ans maintenant, la compagnie est devenue profitable et les profits vont croissant. En 2013, le groupe BPML a réalisé des profits de Rs 158 millions et 2014 s’annonce encore meilleur avec des profits estimés à Rs 170 millions. La société gère aussi des actifs d’environ Rs 7 milliards. Une telle performance aurait été impossible sans l’efficience de l’équipe de management. Il s’agit maintenant de maintenir un « cash flow » confortable afin de préserver une situation financière saine.

BUSINESSMAG. La cybercité, vous l’avez dit, est un succès. Quelles en sont, selon vous, les raisons ?

En parlant de succès, j’aimeraisd’abord rappeler que BPML a remporté le trophée de Best Business Hub-Africa 2014 décerné par The New Economy de Londres. Cette réussite est due à deux principaux facteurs.

En premier lieu, la cybercité offre tous les avantages requis pour opérer dans des conditions optimales. Idéalement située, au centre de l’île, avec un accès facile à l’autoroute, elle comporte des infrastructures de niveau international. Celles-ci répondent parfaitement aux exigences des opérateurs de Business Process Outsourcing (BPO), Knowledge Process Outsourcing (KPO) et des développeurs de logiciels. En effet, sur le site d’Ébène, la fourniture électrique et les bandes passantes sont très fiables. De grosses pointures internationales telles Accenture, TNT, Huawei, Ceridian, Microsoft et Orange ont vu juste en portant leur choix sur la cybercité ; c’est aujourd’hui une adresse incontournable à Maurice, à l’instar de Bangalore en Inde.

En deuxième lieu, le succès de la cybercité est le fruit d’une gestion saine des actifs de la société impliquant un plan d’action solide et bien détaillé.

BUSINESSMAG. Qu’en est-il du taux d’occupation des cybertours de BPML et des autres bâtiments d’Ébène ? 

Les Cyber Towers 1 et 2 de BPML affichent pratiquement complet, ce qui est très encourageant. Elles représentent à elles seules 60 000 m2 d’espaces bureaux et sont occupées par une soixantaine d’entreprises. Autrement, la cybercité compte une quarantaine de bâtiments, de construction récente. Leur taux de remplissage est supérieur à 80 %. Enfin, la construction de sept bâtiments supplémentaires, de plus de dix niveaux chacun, s’achèvera en 2015.

BUSINESSMAG. Pensez-vous qu’à terme, Ébène pourrait supplanter Port-Louis comme capitale de Maurice ?

Il est certain qu’Ébène se développe rapidement et devient de plus en plus « business friendly ». Le nombre de gens qui y travaillent ne cesse d’augmenter, de même que celui des firmes y opérant en mode 24/7. Néanmoins, je pense que Port-Louis restera encore longtemps la capitale administrative de Maurice.

BUSINESSMAG. Ne craignez-vous pas qu’à un certain moment, la demande surpasse l’offre en termes d’espaces bureaux disponibles, à la cybercité ?

Je ne nierai pas que la demande d’espaces bureaux à Ébène n’arrête pas de grimper. De dix entreprises en 2005, la cybercité en abrite désormais plus de 300. Pas moins de 20 000 personnes y travaillent tandis que les estimations initiales s’élevaient à un maximum de 30 000. Mais ce chiffre devrait être une réalité avec l’achèvement des sept projets annoncés pour 2015 et qui représentent une surface additionnelle de 100 000 m2 pour les espaces bureaux. Ces travaux constituent un défi que BPML compte relever.

BUSINESSMAG. La circulation à Ébène demeure un vrai problème. Dans quelle mesure le projet de Parking Tower, en cours de réalisation, pourra-t-il le résoudre ?

En effet, la construction d’une Parking Tower de six niveaux au coût de Rs 370 millions a déjà démarré. Elle sera prête dans dix mois et mettra en location 900 parkings couverts et sécurisés. À ce moment-là, les 400 automobilistes qui refusent pour l’instant de se servir des aires de stationnement réglementaires auront à « déménager » pour assainir la circulation.

BUSINESSMAG. BPML a-t-elle prévu de mettre en place d’autres infrastructures à la cybercité pour offrir un cadre plus agréable à ceux qui la fréquentent ?

Un contrat de Rs 22 millions a été octroyé à la firme Gamma Construction pour mener à bien une série de travaux à la cybercité. Ainsi, la construction de ronds-points, de drains, de trottoirs et d’abribus de même que la réfection du système de signalisation sont à l’ordre du jour. Des espaces verts seront également aménagés et les employés de bureau auront bientôt à leur disposition un centre de remise en forme.

BUSINESSMAG. La cybercité fait la part belle aux entreprises du secteur des Tic-BPO. Quelle est votre analyse de leur performance ?

Si notre performance est honorable dans le secteur touristique et dans celui du textile et de l’habillement, je suis d’avis que nous avons encore du chemin à faire pour ce qui est des Tic et du Seafood Hub, par exemple. Dans le textile, nous avons évolué vers le haut de gamme, mais tel n’a pas été le cas dans d’autres secteurs. Il est impératif de viser l’excellence et pour ce faire, aider à l’émergence de business leaders en ayant recours à des formateurs qualifiés.

BUSINESSMAG. Qu’en est-il du rôle de la recherche et du développement dans cette quête d’excellence ?

La recherche et l’innovation sont considérées comme des atouts dans la perspective d’une économie à revenu élevé. Toutefois, j’estime qu’il est plus important d’importer les nouvelles technologies et les idées novatrices qui ont fait leurs preuves ailleurs et de les adapter localement. Une nouvelle génération d’entrepreneurs pourra mettre en valeur ces idées. 

BUSINESSMAG. Le partage de connaissances peut se faire dans l’autre sens également…

Effectivement, les réalisations de BPML pour ce qui est des infrastructures nécessaires aux activités du secteur des Tic-BPO ont contribué à la faire connaître au-delà des côtes mauriciennes. Aussi, une dizaine de pays d’Afrique ont déjà fait appel à notre expertise dans le passé et plus récemment, nous avons accueilli des délégations du Kenya, de la Namibie, du Ghana et de Madagascar. Celles-ci n’ont pas manqué de saluer notre savoir-faire et notre professionnalisme. BPML espère accompagner ces pays dans le développement de leurs propres infrastructures liées aux Tic-BPO à l’avenir.

BUSINESSMAG. BPML  a-t-elle d’autres projets en vue ?

Nous en avons plusieurs. Premièrement, à Rose-Belle, nous venons d’allouer un contrat de Rs 330 millions pour la construction d’un bâtiment de 6 800 m2 dédié aux Tic et au hi-tech manufacturier. Ce projet sera achevé en novembre 2015.

Puis, à Solitude, BPML développe un mini-business park sur un terrain de 12 000 m2. Un projet de bâtiment de 2 500 m2 y afférent est à l’étude en ce moment. Il constituera la première phase d’un développement industriel dans ce lieu prisé.

Enfin, nous songeons – pourquoi pas ! – à ériger une troisième cybertour à Ébène.