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Interview Rencontre

François Georges : «Le projet Les Jardins d’Arcadie coûtera Rs 350 millions»

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François Georges : «Le projet Les Jardins d’Arcadie coûtera Rs 350 millions» | business-magazine.mu

Acapace s’est associé à GML pour lancer la marque Les Jardins d’Arcadie à Maurice. Cette résidence pour seniors pourrait constituer la première mouture de la Silver Economy. Le point avec son président François Georges.

BUSINESSMAG. Pouvez-vous dresser le profil du groupe Acapace ?

Acapace est un groupe français. Il appartient majoritairement aux membres de ma famille. Les 20 % restants sont détenus par les principaux dirigeants du groupe. Acapace investit principalement dans trois domaines d’activités : les résidences pour personnes âgées autonomes et semi-autonomes sous la marque Les Jardins d’Arcadie ; l’hôtellerie de plein air, sous la marque Sandaya ; et l’hôtellerie. Le groupe Acapace est à la fois promoteur, constructeur et gestionnaire.

BUSINESSMAG. Vos résidences seniors sont commercialisées sous la marque Les Jardins d’Arcadie en France. Pouvez-vous nous en dire plus là-dessus ?

Nous avons acquis la marque Les Jardins d’Arcadie il y a huit ans. Celle-ci existe depuis quarante ans et s’impose aujourd’hui comme un acteur incontournable dans le développement des résidences services seniors en France et véhicule des valeurs de sérieux et de qualité sur le marché français.

Depuis, nous avons lancé une trentaine de nouvelles résidences, sachant que nous construisons les résidences que nous gérons. Au début de 2015, nous avons signé un partenariat avec Bouygues Immobilier pour accélérer le développement du groupe et augmenter le nombre de résidences services seniors à 15 par an.

BUSINESSMAG. Les résidences seniors sont souvent qualifiées de résidences avec services pour seniors. En quoi consistent ces services et comment sont-ils proposés aux résidents ?

En France, on distingue entre les résidences pour personnes âgées autonomes et semi-autonomes non médicalisées et les établissements pour personnes âgées dépendantes qui sont médicalisés. Les Jardins d’Arcadie appartiennent à la première catégorie. Nous délivrons à nos résidents des services non individualisés (la conciergerie, l’animation au sein de la résidence, la surveillance 24h/24, l’appel malade) et des services individualisés (la restauration, les services à la personne, la coiffure, la pédicure, etc.). Les premiers services sont payés par tous les résidents et les seconds le sont exclusivement par les résidents qui les consomment. Il s’agit d’une offre de services à la  carte.

BUSINESSMAG. Peut-on dire que les résidences services seniors constituent la porte d’entrée de la Silver Economy ?

Les résidences services seniors sont partie prenante de la Silver Economy. Nous sommes très attentifs à tout développement qui pourrait intervenir en matière de domotique, de communication et de suivi paramédical. Nous allons ouvrir, en 2017, une résidence service seniors dans l’ouest de la France, à Laval, qui offrira un programme de domotique très élaboré.

BUSINESSMAG. Quel modèle de développement privilégiera le groupe Acapace pour le projet Les Jardins d’Arcadie à Maurice ?

Le projet des Jardins d’Arcadie à Maurice est né d’une rencontre avec les équipes de GML. Nous réfléchissions depuis un certain temps au développement de la marque à l’étranger et au nom sous lequel ce projet sera commercialisé à Maurice. Nous pensons que ce premier projet à Maurice nous permettra d’en réaliser, éventuellement, un second et facilitera le développement de la marque à La Réunion.

Le projet des Jardins d’Arcadie à Maurice tient compte de la législation à Maurice qui est différente de celle en vigueur en France. La future résidence s’adressera pour moitié à des personnes âgées dépendantes qui seront accueillies dans des suites adaptées à leurs besoins et, pour moitié, à des personnes âgées autonomes ou semi-autonomes qui seront logées dans des appartements dotés de prestation de type hôtelier.

Les moyens seront regroupés, mais les personnes autonomes et celles qui sont dépendantes disposeront chacune d’espaces communs spécifiques répondant à leurs besoins. La résidence pourra accueillir environ 130 personnes âgées et créera une quarantaine d’emplois.

BUSINESSMAG. Quel est l’investissement requis pour ce projet ?

L’investissement sera de l’ordre de Rs 350 millions.

BUSINESSMAG. Comment se développera le partenariat entre Acapace et GML ?

À travers ce partenariat, Acapace souhaite développer la marque Les Jardins d’Arcadia au-delà du seul territoire français vers d’autres pays. Les premiers pays concernés seront vraisemblablement la Belgique, la Pologne et Maurice.

BUSINESSMAG. Assistons-nous à l’émergence d’une nouvelle catégorie de seniors ?

Pas exactement ! En fait, nous pouvons considérer qu’il existe trois catégories de seniors.

La première est composée de jeunes seniors complètement autonomes, libérés de leurs obligations familiales et en bonne santé. Les jeunes seniors sont des consommateurs qui font tourner l’économie.

La deuxième est composée de seniors fragilisés, qui ont dû faire face à des incidents de vie (maladie, décès du conjoint, etc.). Ces personnes âgées souhaitent retrouver un hébergement adapté, éventuellement rompre avec la solitude, retrouver un hébergement plus confortable, disposer de services à la carte. Ces personnes constituent les clients types des Jardins d’Arcadie.

La troisième regroupe les personnes âgées dépendantes. Très clairement, le projet imaginé avec GML s’adresse plus particulièrement aux personnes des deux dernières catégories.

BUSINESSMAG. Est-ce que ces seniors, qui ont des besoins bien précis, viendront favoriser le développement d’une offre immobilière spécialisée à Maurice ?

Il est clair que le vieillissement de la population, constaté en Europe et à Maurice, se traduit par des besoins nouveaux en matière d’immobilier : adaptation des maisons et des appartements pour les rendre accessibles, création de résidences pour personnes âgées autonomes, création d’établissements médicalisés pour personnes âgées dépendantes, soins de suite et gérontologiques, entre autres.

BUSINESSMAG. Quel segment du marché des seniors ciblez-vous à Maurice ?

Il faut savoir que les résidences pour seniors ne sont pas réservées aux personnes aisées. La majorité de nos résidents en France sont issus de la classe moyenne et disposent de ressources légèrement supérieures à la moyenne nationale. Le résident est essentiellement une personne âgée issue de la fonction publique et des collectivités locales, ainsi que du secteur commercial. Les personnes âgées représentent une clientèle qui est en hausse. Nous nous adressons aussi àleurs proches qui sont soucieux du bien vieillir de leurs parents.

BUSINESSMAG. En France, on enregistre une croissance du nombre de résidences seniors qui sont en exploitation. Celles-ci devraient atteindre 550 à fin 2015. Cela dit, y a-t-il une clientèle pour ce type de développement à Maurice où les mœurs sont différentes ?

En Europe, nous pensons que, plus encore que les problèmes de santé ou la dépendance, le premier mal dont souffrent les personnes âgées est la solitude liée à l’éclatement de la cellule familiale constaté depuis maintenant 50 ans. À Maurice, avec l’ouverture au monde et malgré l’attachement des Mauriciens à la cellule familiale, il est clair que nous allons assister à la même tendance et à une augmentation du nombre de personnes âgées souffrant de solitude, qui est le premier ferment d’accélération de la dépendance.

BUSINESSMAG. La Silver Economy touchera plusieurs domaines que ce soit le logement, les loisirs, le transport, le bien-être, la sécurité, l’alimentation, les télécommunications, entre autres. Quels sont les segments à plus fort potentiel qui devraient alimenter cette industrie ?

Tous ces secteurs vont être impactés par le vieillissement de la population. En France, depuis la mise en place dans les années 2 000 des dispositions législatives en faveur des personnes âgées, ces services ont explosé et sont générateurs d’emplois.

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