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Interview Rencontre

Liu Xin (DEPUTY GENERAL MANAGER DE JIN FEI SMART CITY) – “Nous voulons stimuler l’économie mauricienne avec une zone spéciale”

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Liu Xin (DEPUTY GENERAL MANAGER DE JIN FEI SMART CITY) - "Nous voulons stimuler l’économie mauricienne avec une zone spéciale" | business-magazine.mu

La première phase de la Jin Fei Smart City a été inaugurée en septembre, soit neuf ans après la pose de la première pierre de la Mauritius Jin Fei Economic Trade and Cooperation Zone. Pourquoi toutes ces années d’attente ?

Nous avons succédé à Tianli en 2009. Il nous fallait nous focaliser sur les travaux souterrains. Cela requiert beaucoup de temps. Avant d’entamer les travaux de fondations, il fallait connaître la nature des terrains.


Quel est le délai pour compléter les différentes phases de la Jin Fei Smart City ?

Cela va prendre du temps, car il y a beaucoup de projets dans les deux phases. Nous ne pouvons pas le faire d’un coup. Un projet majeur prend environ deux ans. Je pense que l’intégralité du projet prendra environ six à huit ans pour être complété.


À quel hauteur s’élèvent les investissements dans la première phase ?

À ce jour, nous avons déjà injecté Rs 100 millions. La première phase consiste en un immeuble de bureaux intégré et compte déjà des locataires. Il faut dire que 70 % des bureaux sont aujourd’hui occupés par des entreprises de Chine, d’Afrique du Sud et de Maurice, qui opèrent dans différents secteurs, la finance, la logistique ou encore les assurances.

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Quelle est la motivation derrière un tel investissement ?

Cette réalisation est le fruit d’une très bonne relation et surtout de longue date entre la Chine et Maurice. D’ailleurs, Maurice accueille beaucoup de touristes chinois chaque année. Cela amplifie la notoriété de l’île et améliore la cote de popularité de Maurice en Chine. Il faut dire que l’environnement de l’île est très favorable aux affaires. C’est la raison principale de notre souhait de créer une zone spéciale à Maurice. Nous voulons stimuler l’économie pour le gouvernement local ainsi que pour le peuple chinois. Pour faire des affaires, nous devons avoir cet environnement favorable. Maurice permet, de plus, d’avoir un accès direct au continent africain. Nous pensons que le marché final ne peut pas être Maurice car il s’agit d’une petite île, qui est limitée, bien que certaines entreprises veulent simplement rester ici et ne pas utiliser Maurice comme porte d’entrée pour le continent africain. Leur business est de nature différente. La Jin Fei Smart City prône une attitude ouverte, accueillant toutes les entreprises, qu’importe leur pays d’origine.


Le président chinois Xi Jinping était récemment à Maurice. Cette visite marque une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays. La Chine voit-elle un intérêt particulier pour le projet Jin Fei à Maurice ?

Comme je l’ai mentionné, il s’agit d’une plateforme. Les entreprises chinoises sont prêtes à opérer ici. La Jin Fei Smart City est un endroit où ces sociétés pourront facilement se retrouver. En s’externalisant ou en s’implantant dans la zone spéciale, elles éviteront la barrière de la langue, une difficulté que les entreprises chinoises peuvent rencontrer ailleurs à Maurice. Nous nous assurons qu’elles obtiennent non seulement des informations essentielles sur Maurice, mais dans la mesure du possible sur le continent.


Quel est le rôle du gouvernement mauricien dans ce projet ?

Le gouvernement mauricien partage la même vision que nous. Lors d’une réunion avec le Premier ministre, celui-ci a mentionné que Maurice est un pont entre la Chine et le continent africain. Nous avons besoin de l’appui du gouvernement local et des gens d’ici. Ces projets regroupent de nombreux départements et autorités locales. Sans leur soutien, nous ne pouvons rien faire.


La première phase de la Smart city comprendra un appart-hôtel de cinq étoiles. Ce projet vise-t-il à attirer plus de touristes chinois à Maurice ?

Nous ne visons pas seulement les touristes chinois pour cet hôtel. Le nombre de touristes se rendant à Maurice a augmenté depuis 2009. L’on fait souvent référence à la voie aérienne pour calculer le nombre de voyageurs qui viennent de Chine. Ils ne peuvent pas prendre un navire pour venir ici. Parallèlement, une hausse du nombre de vols en provenance de Chine aura un impact direct sur la quantité de touristes chinois à Maurice. Cela ne dépend pas seulement du peuple chinois mais de la connectivité. En fait, nous ne pouvons rien prédire. Toutefois, la tendance est à la hausse et c’est la raison pour laquelle nous voulons avoir ce projet.


Parlez-nous de votre projet de Gateway pour relier deux parties de la plage à Baie-du Tombeau.

C’est en effet un projet Jin Fei. Nous allons acquérir le terrain auprès du gouvernement. La limitation à la mer est pour le moment un inconvénient. Différents designers internationaux et instituts chinois travaillent actuellement sur ce projet. Il y a beaucoup d’étapes avant que ce projet ne soit mis en œuvre. Nous devons le traduire en chinois et en anglais. Nous devons obtenir l’approbation de la Chine avant d’enclencher quoi que ce soit. Les travaux commenceront vraisemblablement l’année prochaine. Le projet de Cliff Top Restaurant se concrétisera sur la falaise. Maurice est réputé pour son climat agréable, son soleil et son eau de mer. Toutefois, si nous sommes limités en termes d’accès à la mer, ce sera un gros inconvénient pour nous. La région sera une zone industrielle et commerciale, et une bonne connexion avec la mer est importante.