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Interview Rencontre

Philippe d’Arifat: «Le Caudan Waterfront est un front de mer, pas un centre commercial»

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Philippe d’Arifat: «Le Caudan Waterfront est un front de mer

Face à la concurrence, Le Caudan Waterfront revisite son offre. Il a récemment procédé à l’ouverture de son nouvel espace de restauration. D’ici à deux ans, il accueillera une grande surface. À terme, l’objectif est d’attirer une clientèle de nuit. Le point avec son Centre Manager, Philippe d’Arifat.

BUSINESSMAG. Le Caudan Waterfront a procédé au lancement officiel de L’Observatoire, le 16 décembre dernier. Comment le public accueille-t-il ce nouvel espace de restauration ?

Jesuis satisfait de l’accueil. La particularité du Caudan, c’est qu’on y trouve des enseignes qu’on ne voit pas ailleurs. Notre objectif n’est pas de reproduire les mêmes points de restauration qui s’agglutinent dans les centres commerciaux. Notre spécialité est d’être un front de mer, pas un centre commercial. De plus, tous les points d’alimentation de l’espace restauration ne servent pas des boissons alcoolisées.

Nous avons choisi de baptiser le food court L’Observatoire, parce que c’était le nom d’origine du lieu où se trouve actuellement notre espace de restauration. Dans le même temps, nous nous sommes départis de l’appellation food court, associée à une restauration trop rapide. Nous voulions de nouveaux prestataires pour ce lieu de restauration. À ce jour, nous disposons de 13 points de vente offrant des cuisines variées et de diverses origines, et qui sont adaptées au public mauricien et aux touristes.

Cela a l’air de bien démarrer pour L’Observatoire. C’est dans la continuité qu’on pourra juger de son succès d’affluence. Le lancement de L’Observatoire signe un renouveau pour Le Caudan. C’est un espace très aéré, avec des pièces d’eau, qui est très agréable, frais et joli. Il jouxte une aire de jeux pour enfants en bas âge. Le but était d’ouvrir un lieu de restauration avec un accès sur la mer. Avec cinq mètres additionnels en largeur, L’Observatoire donne sur un espace de mer que le client aime beaucoup. À terme, L’Observatoire sera doté de 15 points d’alimentation. Hors de l’espace de restauration, nous envisageons d’installer une charrette où l’on vendra des douceurs indiennes et musulmanes. Cela ajoutera au cachet authentique de l’espace kiosque. Quand l’on ajoute les points d’alimentation de L’Observatoire, les restaurants, cafés et pubs, la pâtisserie et glacerie Mamma Mia, on en arrive à peu près à 25 espaces de restauration. Le Caudan doit être le lieu avec la carte de restauration la plus étoffée.

BUSINESSMAG. Quelles sont vos attentes avec l’ouverture de  L’Observatoire?

Nous voulons qu’il fonctionne. L’objectif de L’Observatoire est d’apporter un ensemble varié de cuisines du monde sous le même toit à la clientèle des lieux. Nous avons démarré avec le lancement du nouvel espace de restauration, dont la rénovation nous a coûté Rs 50 millions. Nous poursuivrons la rénovation de l’espace cinéma et de celui hébergeant les magasins. Nous avons démarré la deuxième phase du Caudan en ajoutant de nouvelles enseignes pour remplacer et rehausser les magasins qui ont fait leur temps. Celle-ci sera complétée dans deux ans. Nous enclencherons ensuite la troisième phase qui inclura un espace urbain avec des appartements sur la péninsule, un espace supermarché, des espaces bureaux, six étages de parking et un gymnase.

BUSINESSMAG. Avec cette nouvelle carte de restauration, Caudan Waterfront entend-elle se remettre dans la course des autres centres commerciaux qui ont également tablé sur une offre de restauration dynamique ?

Je ne pense pas que nous nous sommes arrêtés. C’est sûr qu’avec la naissance de cette multiplicité de centres commerciaux, il faut constamment attirer sa cible en offrant quelque chose de différent et de nouveau.

Nous nous retrouvons avec un phénomène nouveau : nous sommes dans un contexte social caractérisé par une population avec un pouvoir d’achat plus élevé, une offre de restauration abondante avec même une offre de restauration à bord d’un autobus. Les gens aiment sortir, se retrouver dehors pour manger. C’est un new trend, similaire aux pays développés. Par exemple, les bars à sushi prennent de l’essor.

BUSINESSMAG. Quels sont les défis que les complexes commerciaux seront appelés à relever ?

L’enjeu principal est un surplus d’offres de location qui prendra des années à être absorbé. Cela exerce une pression sur le prix actuel de la location des bureaux et emplacements commerciaux. Dans ce contexte, il faut adapter son produit à la demande et afficher des prix compétitifs.  Le paysage a changé, ces trois dernières années. Il y a eu une hausse des marques de prêt-à-porter importé qui a fait du mal aux opérateurs locaux.

Dans l’espace magasin, l’un des enjeux est de se spécialiser dans les enseignes qu’on ne retrouve pas à la chaîne dans les autres complexes. Ces dernières années, nous avons ramené au Caudan des enseignes comme Hammer, Pandora, Les Gâteaux de Maya (qui ouvrira fin mars 2015), Citadel, Entrez, Face Shop (qui ouvrira bientôt). Un grand espace a été alloué à Cerruti Sport.

BUSINESSMAG. Comment le Caudan s’adapte-t-il à la concurrence surtout qu’il est désavantagé du fait que Port-Louis se vide à partir de 17 heures.

De 9 heures à 17 h 30, nous avons un public captif de Port-Louis. Avec l’ouverture d’un supermarché dans environ deux ans – prévue dans la troisième phase de développement du Caudan –, nous aurons une clientèle de nuit. C’est important aussi dans le sillage de la mise sur pied de ce projet que L’Observatoire ouvre jusqu’à 22 heures, que des magasins s’adaptent à cette heure d’ouverture, en adéquation avec les attentes du public mauricien.

Vu que le Mauricien est d’un naturel assez classique, pour qu’il se déplace la nuit, il lui faudrait des attractions et des facilités comme un espace de restauration et un supermarché. Actuellement, les heures de pointe se situent entre 10 et 15 heures.

BUSINESSMAG. En quoi l’offre du Caudan Waterfront se différencie-t-elle de ses concurrents ?

Avec le nouvel espace de restauration, nous avons des animations de nuit en fin de semaine, démarrant le jeudi et s’échelonnant jusqu’à dimanche. Nous disposons d’un budget de plus de Rs 500 000 pour l’animation du soir gravitant autour de l’espace de restauration avec un calendrier de soirées à thème, dont des soirées karaoké, des projections live de films, des sessions musicales. Notre compagnie mère, Caudan Development, a d’ailleurs alloué des fonds au développement culturel du Caudan. C’est dans cette optique que nous avons apporté notre soutien à la pièce Porgy ek Bess et au lancement du premier album de Zulu.

BUSINESSMAG. Combien de touristes visitent le Caudan Waterfront chaque année ?

Je dirais que nous accueillons entre 400 000 et 500 000 touristes par an. Ce qui, à mon avis, est une bonne performance. Nous constatons la présence d’une nouvelle clientèle touristique, soit des Indiens et des Chinois. Nous devons ajuster nos produits et notre offre par rapport à cette clientèle dont nous n’avons pas encore bien cerné les besoins et les attentes. C’est la raison pour laquelle nous avons offert un cours de mandarin aux responsables de ventes des boutiques du Caudan.