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Raoul Gufflet : « L’économie malgache devrait progresser sur les deux prochaines années »

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Raoul Gufflet : « L’économie malgache devrait progresser sur les deux prochaines années » | business-magazine.mu

Le retour à l’ordre constitutionnel aura un effet catalyseur sur l’économie de Madagascar, estime Raoul Gufflet, Head of International SBU à la MCB. Commentant la situation dans le secteur bancaire malgache, il reconnaît que la concurrence a gagné en intensité ces dernières années, mais qu’elle permet de tirer l’industrie vers le haut.

BUSINESSMAG. Quel bilan faites-vous de votre présence dans la Grande île à ce jour ?

Cela fait maintenant vingt-deux ans que la MCB est présente dans la Grande île. L’objectif premier de cette installation était d’accompagner les délocalisations d’industries mauriciennes vers Madagascar. A partir de cette situation, la MCB a su, au cours des dernières années, diversifier son activité et se faire une place dans le paysage économique de Madagascar. La MCB est aujourd’hui représentée à travers six agences dans l’île et offre non seulement des solutions adaptées aux besoins de sa clientèle, mais aussi un service efficace et professionnel. Au fil des années, la MCB a su promouvoir la marque à Madagascar en étant à l’écoute de ses clients et en développant un savoir-faire et une certaine expertise.

BUSINESSMAG. Que représente Madagascar pour la MCB dans le cadre de sa stratégie internationale ?

Madagascar est et restera un des points d’ancrage de notre réseau dans la région océan Indien-Afrique de l’Est pour nos opérations à l’étranger. Nos clients qui opèrent dans la région bénéficient de l’apport de MCB Madagascar et aussi de l’assistance du groupe. On peut dire que MCB Madagascar nous permet de complémenter l’offre MCB en mettant à la disposition des opérateurs sa proximité, sa réactivité, sa connaissance du marché et les compétences acquises au sein du groupe, en particulier dans le domaine des opérations internationales.

BUSINESSMAG. Quels types de services y offrez-vous et quel est le profil de votre clientèle ?

La MCB à Madagascar est originellement axée sur la clientèle des entreprises et offre des solutions surtout adaptées aux besoins de sa clientèle. Elle dessert aussi un segment de clients individuels qui sont souvent des cadres ou chefs d’entreprise. Nous offrons un éventail de produits et services, allant du financement simple, au financement structuré, aux services de paiements, et cela à travers nos différents canaux de distribution. Bien évidemment, vu notre taille à Madagascar, nous misons énormément sur nos compétences, notre agilité, notre rapidité de prise de décision et notre service sur mesure pour faire la différence.

BUSINESSMAG. En quoi la règlementation bancaire à Madagascar diffère-t-elle de celle de Maurice ?

La différence essentielle réside dans l’existence à Madagascar d’une réglementation des changes relativement stricte, conséquence logique de la non-convertibilité de la monnaie malgache (ariary).

BUSINESSMAG. Qu’en est-il de la concurrence sur le marché bancaire malgache et comment voyez-vous l’arrivée de Ciel Ltd dans le paysage bancaire malgache suite au rachat de 51 % du capital de BNI Madagascar ?

La concurrence est de plus en plus vive avec l’arrivée de quatre nouveaux établissements au cours des dernières années pour porter le total à dix banques territoriales, dont deux établissements de micro-crédit. Toute concurrence saine est bonne car elle vous permet de vous tirer toujours vers le haut.

BUSINESSMAG. Comment voyez-vous évoluer la situation à Madagascar maintenant qu’il y a eu une certaine normalisation suite aux élections ? Conseillerez-vous aux entrepreneurs mauriciens d’aller y investir ?

Les choses vont certainement dans la bonne direction et la normalisation progressive de la situation politique du pays, aujourd’hui largement engagée, doit permettre le retour effectif de la coopération internationale et des investissements étrangers. Les perspectives de croissance sont de nouveau favorables et les fortes potentialités de ce pays devraient pouvoir de nouveau être exploitées de manière rationnelle. Cependant, ce redémarrage de l’économie ne saurait être que progressif. Les premiers résultats concrets ne seront pas observables avant quelques mois.

Je pense que Madagascar a beaucoup à offrir aux entrepreneurs mauriciens. Il faut bien évidemment faire des études préliminaires sérieuses et approfondies avant de se lancer, car l’environnement économique, juridique, administratif de ce pays présente de nombreuses spécificités. Il est également fondamental de s’assurer des conseils et de l’assistance sur place d’intervenants compétents ayant une bonne connaissance des rouages de l’économie malgache. Notre filiale sur place, et à travers elle, tous les services du Groupe MCB, sont à même d’offrir un accompagnement et une expertise aux investisseurs mauriciens qui envisagent une implantation à Madagascar.

BUSINESSMAG. Comment se porte l’économie malgache et quelles sont ses perspectives de croissance ?

Madagascar a franchi une étape vers la sortie de la crise politique qui dure depuis cinq ans avec l’organisation de l’élection présidentielle et des législatives au dernier trimestre de 2013. La reconnaissance internationale devrait permettre la relance de l’économie et tendre vers une amélioration des conditions sociales.

En dépit de ses ressources naturelles, touristiques, minières et autres, Madagascar a un apport marginal à l’économie mondiale, à l’exception de la production de la vanille qui représente presque 65 % de la production mondiale.

La croissance, faible mais positive de 2012, semble en amélioration en 2013 aux alentours de 2,6 %. Cette croissance est tirée essentiellement par le secteur minier. Avec le retour à l’ordre constitutionnel, elle devrait encore progresser sur les deux prochaines années.

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