Rester dans la course des pays performants

Nous avons une belle histoire. Celle d’un peuple dynamique qui a su tirer parti d’un petit territoire pour devenir un modèle économique et social aux yeux des plus grands grâce à son agilité et son adaptabilité. La force de l’économie mauricienne réside sans nul doute dans sa diversification, mais surtout dans sa capacité à se réinventer.

Nous avons une tradition industrielle solide. Au fil des années, les entrepreneurs locaux ont monté ou fondé des industries, créant ainsi des emplois et soutenant l’indépendance du pays. Il s’agit aujourd’hui de les consolider en leur donnant les moyens d’avancer, de définir clairement une stratégie nationale afin de renforcer le tissu industriel local. À l’échelle internationale, on voit nettement que les pays comme l’Allemagne qui ont fait le choix (gagnant) de maintenir, soutenir, voire renforcer le secteur industriel sont ceux qui ont réussi à maintenir la tête hors de l’eau pendant la crise.

À ce titre, le ton donné par le nouveau ministre des Finances sur l’importance des PME/PMI dans l’économie du pays est encourageant. Non seulement cette stratégie s’avère particulièrement efficace dans la lutte contre le chômage, mais elle est également un excellent moyen de développement du tissu industriel.

Au-delà de leur capacité à répondre à la consommation locale ou internationale dans certains cas, ces petites entreprises peuvent également créer des ponts avec de grosses compagnies pour leur proposer des produits «intermédiaires». Une sous-traitance qui permettrait certainement aux PME de se développer davantage.

Cela dit, qu’elles soient grandes ou petites, les entreprises ne pourraient espérer avancer sans des investissements colossaux dans la recherche et l’innovation. À l’échelle de notre groupe, par exemple, nous investissons chaque année pas moins de Rs 700 millions dans la modernisation et la remise à niveau de nos équipements : une condition sine qua non pour rester compétitifs et continuer d’offrir des produits et services de qualité à nos clients. Il en va de même pour le pays.

Mais comment rêver d’une île moderne sans amélioration durable des infrastructures publiques ? Plusieurs chantiers s’ouvrent désormais devant nous, dont l’objectif se mesure en gains de productivité et de compétitivité. Les travaux de décongestion routière, la modernisation de notre zone portuaire ou l’optimisation de la vitesse de connexion Internet sont autant d’initiatives qui amèneront de réels gains de productivité. C’est la direction à suivre pour rester dans la course des pays performants.

Depuis notre indépendance politique en 1968, nous n’avons cessé d’œuvrer vers plus d’indépendance économique. Dans les années 60’, Maurice avait tout à prouver et à construire. Aujourd’hui, le challenge n’est plus le même : il s’agit désormais de continuer d’avancer dans un monde de plus en plus globalisé, donc compétitif, avec des outils d’avant-garde. Avec la même a�, la même envie de réussir, et la même foi dans l’avenir de notre île.

Nous devons utiliser au mieux ce que ce monde globalisé nous offre. Les choix d’ouverture, notamment en matière de talents et de compétences, sont bons dans la mesure où ils permettent l’appropriation et la consolidation locale du savoir.

Les jeunes générations ne demandent qu’à être formées, afin de répondre aux challenges de demain. Donnons-leur les moyens et le cadre pour y arriver. La participation majoritaire du groupe dans l’actionnariat de Charles Telfair Institute témoigne de son ambition de contribuer encore plus activement au secteur éducatif mauricien. Car en donnant toutes ses chances à la génération de demain, c’est au pays tout entier que nous donnons espoir.