Type to search

Parole d'experts Rencontre

Sécurité au travail, la responsabilité du conseil d’administration

Share
Sécurité au travail

Avec un nouveau gouvernementà la tête du pays, tous les espoirs sont permis pour une île Maurice meilleure. Contrairement aux idées reçues, c’est la responsabilité du conseil d’administration d’une compagnie de protéger la santé et la sécurité des employés ou des membres du public qui peuvent être concernés par les activités de la compagnie.

L’article 5 duReport on Corporate Governance for Mauritiuspublié en 2004 souligne que la responsabilité du conseil d’administration est de gérer tous les risques liés à la finance, l’environnement, la santé, la sécurité, voire la réputation de l’entreprise. La gestion des risques passe par des audits réguliers en interne ou en externe, l’identification des dangers et consiste à prendre les actions nécessaires pour éliminer ou réduire au minimum les risques. Le fait d’omettre la santé et la sécurité comme un risque lié aux affaires dans les décisions du conseil d’administration peut donner lieu à des catastrophes, voire des décès.

Récemment, un feu a éclaté dans une station-service à Rodrigues et deux touristes français ont perdu la vie tragiquement en mer. Cela nous montre qu’il nous faut être sur nos gardes à tout moment. Un moment d’inattention ou une petite négligence et les résultats peuvent être catastrophiques pour l’entreprise.

Récemment, le réveil a été brutal pour certaines entreprises. Elles ont été prises en contravention pour avoir fait fi des normes de sécurité sur le lieu de travail. Des directeurs ont été arrêtés suite à des accidents graves ou fatals. Certains ont pensé qu’avec un bon système en place en interne, ils pouvaient s’endormir sur leurs lauriers. C’est essentiel que ces systèmes soient audités par des personnes externes et neutres pour éviter une certaine forme de complaisance.

La profession de Health and Safety Officer nécessite une capacité d’écoute. Il faut être capable de prévoir, d’émettre des critiques constructives et de donner des recommandations précises, valables et viables. Malheureusement, parfois certains membres de la direction et du management se montrent frileux à ces critiques. Pour eux, le Safety and Health Officer est un oiseau de mauvais augure.

La responsabilité de la santé et la sécurité au travail ne doit pas être considérées comme un fardeau réglementaire parce qu’elles offrent des opportunités intéressantes comme la réduction des coûts et des risques, un taux d’absentéisme inférieur, des employés en meilleure santé, motivés, plus heureux et un chiffre d’affaires supérieur, ainsi qu’une bonne réputation auprès des investisseurs, des clients et de la communauté.

Il est temps de reconnaître la contribution de la profession  avec la constitution d’un Health and Safety Officer Council neutre et comptant parmi ses membres des professionnels dans le gouvernement et le privé. Cela va redorer le blason de la profession.

Il est primordial d’inculquer la notion de santé et de sécurité à travers des séances d’information, d’éducation et des formations pour tous les groupes d’âge. Les centres de formation pour les métiers, de même que les universités doivent obligatoirement inclure dans leur cursus un module sur ce sujet. Étant un observateur averti, je suggère au nouveau gouvernement de relancer et  de revaloriser les différents corps de métier qui pourraient apporter un nouveau souffle à notre économie.

Finalement, je voudrais lancer le débat sur les axes d’intervention du Fonds National de Pension. Actuellement, les employés qui se retrouvent en congé suite à des accidents de travail ou pour cause de maladie prolongée sont dans une véritable impasse. Il faudrait que l’entreprise puisse payer directement les «Injury leaves». Elle en réclamera ensuite le remboursement au Fonds National de Pension. Je suggère aussi qu’une partie des contributions parte dans un fonds pour être utilisée en cas de maladie grave ou de congé prolongé.