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Brian Dean – Un dandy laborieux

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Brian Dean - Un dandy laborieux | business-magazine.mu

«Ne laissez pas la voix de l’opinion des autres noyer votre voix intérieure» disait Steve Jobs. Cette citation du fondateur de la marque Apple sied à la perfection à Brian Dean, cofondateur de Panda & Wolf. Celui-ci s’est d’ailleurs battu bec et ongles afin de pouvoir vivre pleinement son rêve d’entrepreneur. C’est niché dans la capitale mauricienne, plus précisément à l’espace coworking de Port-Louis, qu’on le rencontre au milieu d’une décoration de style colonial. Cela fait maintenant deux ans que sa société, Panda & Wolf, est incubée. Partageant cet emplacement avec d’autres start-up, ces murs ont vu évoluer son entreprise.

8 h 30 sur le cadran. Nous arrivons au lieu de rendezvous. Veda Dean, cofondatrice et femme de Brian Dean, nous accueille. Tous deux sont matinaux. «Nous arrivons tous les jours à 7 h 30. Ça nous évite le trafic du matin et nous permet d’accueillir les employés», explique-t-elle. Brian Dean, lui, est assis sur une chaise dans le jardin et discute du programme de la journée. Il nous accueille le sourire aux lèvres et après quelques échanges informels, nous débutons l’entretien.

Toutefois, avant de parler de lui, il nous décrit sommairement Panda & Wolf, une start-up développant des applications mobiles qui ambitionne de devenir un acteur majeur dans le secteur de la technologie à Maurice.

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Du haut de ses 31 ans, Brian Dean est passionné par la mode. Ayant un fort penchant pour les costumes, cet univers n’est pas inconnu pour lui. Pour cause, il a travaillé pour le groupe médiatique international Condé Nast.

Toutefois, avant d’aborder cette partie de son parcours, nous devons remonter le temps afin de connaître son histoire.

«Je suis né à la Clinique Bon Pasteur à Rose-Hill», ditil, avant d’ajouter qu’il ne peut être plus précis. Après une enfance heureuse passée en grande partie auprès de ses grands-parents, les quatre premières années de sa vie se sont déroulées à Rose-Belle. «Je suis très proche de mon grand-père et de ma grand-mère. Ils me racontaient beaucoup d’histoires», se remémore-til. Né d’une mère institutrice et d’un père évoluant dans la construction, il s’est beaucoup inspiré de leurs personnalités et de leurs parcours. D’ailleurs, son père a commencé comme chef de chantier dès son plus jeune âge ; aujourd’hui celui-ci est responsable d’une mine de cuivre au Panama. A contrario, sa mère, elle est aujourd’hui devenue une PhD à l’université après un parcours dans le professorat. «Mon père m’a appris à m’accrocher à mes rêves et ma mère m’a appris que le travail porte toujours des fruits», ajoute-t-il. Dès son plus jeune âge, ses parents l’ont inculqué l’importance de la littérature. «Depuis tout petit, je suis un passionné de bande dessinée. Je passais mes week-ends à dévorer les illustrations de Maurice de Bevere, créateur de Lucky Luke», raconte Brian Dean.

Lorsqu’il atteint l’âge de 5 ans, il entre à l’école primaire Notre Dame de la Confiance. Il déménage alors avec ses parents à Curepipe, plus précisément à Cité L’Oiseau. Au début des années 2000, Brian Dean entre au Collège Saint-Joseph où il obtient son HSC en Computer et langues en 2008. C’est d’ailleurs pendant cette même période que l’habitant de Curepipe nourrit secrètement l’envie d’être entrepreneur. Sa première expérience est d’ailleurs peu ordinaire. «Aujourd’hui je le regrette. Mais il est vrai qu’à l’époque avec des amis, on gravait de la musique sur CD qu’on revendait aux autres étudiants», relate-t-il. Après ses études, il prend de l’emploi en 2009 à Outremer Telecom. Parallèlement, il commence un BA en Advertising et Graphic Design à Charles Telfair Institute. Cette situation a poussé l’étudiant à se forger un caractère de travailleur acharné, cumulant le travail et les études. «Je travaillais de 16 heures à 3 heure du matin. Je rentrais à la maison à 4 heures du matin et je dormais jusqu’à 8 heures. À 9 heures, j’étais en cours que je terminais à 13 heures, avant de reprendre le chemin du travail à 16 heures», dit-il. Cependant, ce surmenage le conduit au bout de six mois à un burn out. Il fait alors le choix de poursuivre ses études et d’arrêter de travailler. Brian Dean ne valide néanmoins qu’un an de son BA, car il voulait se lancer dans le monde professionnel en faisant des stages.

Passionné par l’industrie de la mode, notamment par la relation qu’il y a entre la photographie, le mannequin et le vêtement porté, il décide d’envoyer une centaine de CV à des médias internationaux. Il reçoit une réponse favorable du groupe américain Condé Nast, qui détient GQ et Vogue. Vogue accepte de le prendre en stage pendant six mois dans sa filiale française, à Paris. En 2010, il apprend alors les ficelles du métier.

Au terme de son contrat et muni d’une lettre de recommandation de Condé Nast, il reçoit une proposition d’embauche de Vogue India. En 2011, il s’envole alors pour Mumbai et assiste le Photo Editor. Huit mois plus tard, Vogue lui propose d’occuper un poste de cadre. Cependant, la politique de la société stipule que ceux occupant ce poste doivent détenir un Master. C’est ce qui Brian Dean à reprendre ses études.

Il décide alors de poursuivre son cursus universitaire dans la ville de Pune.

En 2012, âgé de 22 ans, il convertit son année validée à CTI afin de pouvoir entrer en deuxième année de Business Administration. La même année, il fait la rencontre de sa future femme et associée. En 2014, il décide d’entamer un Master en Multimédia et en 2015, il fonde avec Veda Dean Panda & Wolf Inde. «Peu de gens le savent : Panda & Wolf est née dans la Grande Péninsule. Avec Veda, nous avons voulu monter une société publicitaire qui utilise les nouvelles technologies», préciset-il. Avant de rappeler avoir travaillé avec le gouvernement local pour promouvoir l’image touristique de la province de Maharashtra. En fin d’année 2016, le jeune couple décide de venir passer quelques semaines de vacances à Maurice. Tous les deux réalisent alors que l’île a du potentiel à exploiter au niveau technologique. Le jeune couple décide alors de venir s’installer à Maurice et de lancer Panda & Wolf Maurice. L’objectif est alors d’apporter les nouvelles technologies dans le monde de la publicité à Maurice. En 2019, le jeune couple restructure la société afin de pouvoir évoluer dans un secteur plus large, celui de la collection de données à travers la création d’applications.

Outre le travail, Brian Dean est un passionné de jeux vidéo, notamment des jeux de stratégie, tels que Warcraft ou encore Civilisation. Ancien sportif, il a dû mettre de côté sa passion pour le sport. «J’ai fait beaucoup de sport quand j’étais jeune, dont la natation et le karaté. Pendant mes années au collège, je détenais le record du 250 mètres à Maurice et étais handballeur de l’équipe du Curepipe Starlight», rappelle le jeune entrepreneur. Aujourd’hui, il passe son temps libre en compagnie de sa femme et de son chien Franck.

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