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Catherine Dubreuil-Mitaine : maillon fort des relations d’affaires France-Maurice

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Catherine Dubreuil-Mitaine : maillon fort des relations d’affaires France-Maurice | business-magazine.mu

Première femme présidente de la Chambre de Commerce et d’Industrie France-Maurice, Catherine Dubreuil-Mitaine inspire par sa force de caractère et la somme de ses compétences, acquises à l’international. Rencontre avec une passionnée de la finance et de l’entrepreneuriat.

Catherine Dubreuil-Mitaine a été élue en mars à la présidence de la Chambre de Commerce et d’Industrie France-Maurice (CCIFM). Une association qu’elle connaît bien pour en avoir assuré jusque-là la vice-présidence tout en étant en charge de la Commission Relations régionales/internationales. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne craint pas les responsabilités mais au contraire, assume avec aisance celles qui lui incombent au quotidien. À la CCI France-Maurice, d’une part et de l’autre, en tant que cofondatrice et codirectrice de M&S Capital Partners ou encore de la plateforme digitale de fusion-acquisition InvestPlace.

Le sens des responsabilités et de la discipline, Catherine Dubreuil-Mitaine l’a acquis grâce à ses parents, qui ont mené leur carrière avec succès dans leurs domaines respectifs et élevé, en parallèle, leurs trois enfants dont Catherine est l’aînée. Sa mère, nous dit-elle, est aujourd’hui interprète de conférence après avoir travaillé au sein de l’United Nations Relief and Works Agency — agence des Nations unies qui apporte assistance et protection aux réfugiés palestiniens — et fondé sa propre entreprise de traduction. Quant à son père, docteur en physique nucléaire, il a été inspecteur à l’Agence internationale pour l’énergie atomique et également diplomate.

D’origine franco-américaine, Catherine Dubreuil-Mitaine grandira à Vienne, en Autriche, avant de partir étudier aux États-Unis, au Mexique, en Allemagne et en France. Elle est détentrice, entre autres, d’un Master, International Relations/Law de l’Institut d’études politiques de Lyon et d’un Master, European Business, Marketing & Finance d’ESCP Europe. Au début de sa carrière, à Paris, elle fait plus ample connaissance avec le système bancaire et s’occupe, notamment, de relations interbancaires nationales ainsi que de la gestion de projets dans le domaine des paiements et de la conformité, pour le groupe Société Générale.

Un tournant important survient dans la carrière mais aussi dans la vie de la jeune femme quand elle suit son époux à l’île La Réunion, où il a à charge de coordonner la création d’un cabinet d’expertise-comptable. Catherine Dubreuil-Mitaine gère, elle, un portefeuille d’entreprises à la BRED Banque Populaire de Saint-Denis. Si elle qualifie cette expérience d’«enrichissante», elle ressent toutefois le besoin de se mettre à son compte, afin d’avoir la liberté de «fournir des conseils sur mesure aux entrepreneurs à La Réunion et Madagascar, plus particulièrement en matière d’ingénierie financière».

D’un naturel fonceur, Catherine Dubreuil-Mitaine poursuit ses études à l’île Maurice – où son mari et elle sont désormais installés – auprès de l’université Paris Dauphine de 2011 à 2012 et décroche ainsi une maîtrise en administration des affaires (MBA). Cette expérience d’une année lui permet aussi de faire une rencontre marquante, celle de Vanndana Sungkur, passionnée, comme elle, par l’univers des affaires internationales et la finance. Convaincues par le dynamisme de notre île en tant que hub pour l’Afrique, les deux condisciples présentent leur projet d’entreprise, soit la création de M&S Partners, à la fin de leur MBA. «Ce projet a reçu le prix Océan Indien du meilleur projet professionnel et nous avons eu la chance de démarrer notre société avec l’introduction en Bourse de l’un de nos clients», relate Catherine Dubreuil-Mitaine.

M&S Capital Partners se positionne aujourd’hui sur la zone océan Indien et Afrique comme un cabinet de conseil en implantation et investissement. L’entreprise se charge aussi de montages financiers, de la coordination de projets d’implantation, d’audits et de levées de fonds. Par la suite, Catherine Dubreuil-Mitaine et Vanndana Sungkur ont diversifié leur offre lorsqu’elles ont été rejointes par un nouvel associé, Augustin De Sèze. Le trio propose InvestPlace, une plateforme numérique destinée à faciliter la mise en relation des entrepreneurs et des investisseurs sur la zone océan Indien et Afrique pour des opérations engageant des capitaux d’au moins $ 100 000.

Les trois associés sont également très actifs au niveau du coaching, du «mentoring» et de l’encadrement des start-up. «Nous avons été présents lors des ‘Start-up week-ends’ à Maurice et à La Réunion et avons eu l’occasion de coacher des start-up en Afrique», fait ressortir notre interlocutrice. Dans la foulée, elle annonce : «Nous lançons actuellement un ‘Investment Road trip’ en Afrique du Sud. L’idée est de faire découvrir l’écosystème d’affaires sud-africain aux entrepreneurs et investisseurs».

Forte de ses convictions et d’une collection d’expériences tant professionnelles qu’humaines, Catherine Dubreuil-Mitaine a pris possession de son fauteuil de présidente de la CCIFM avec la détermination, le sérieux et la simplicité qui la caractérisent. Le fait d’avoir été auparavant vice-présidente de la Chambre l’a aidée, sans doute, à accueillir ses nouvelles responsabilités avec d’autant plus de sérénité. Déjà, à son précédent poste, réunissait-elle «une fois par mois le Board of Investment, Enterprise Mauritius, l’Association of Mauritian Manufacturers, la Mission économique de l’Ambassade de France, l’antenne de la Région Réunion et, bien sûr, les membres de la Chambre. Nous travaillions ensemble sur les problématiques et surtout les opportunités relatives à la coopération régionale».

Son rôle de présidente de la CCIFM, Catherine Dubreuil-Mitaine le perçoit comme une occasion d’apporter sa contribution au développement économique du pays et de la région. Elle qui, depuis sa jeunesse, s’est toujours intéressée aux droits de l’Homme et aux organisations internationales oeuvrant pour leur défense, réalisant très tôt que le développement économique peut plus facilement passer par le privé. Ses objectifs, en tant que présidente, énonce-t-elle, sont tout d’abord de «renforcer le positionnement de la CCIFM en tant qu’une institution à part entière de la vie économique mauricienne et favoriser les liens avec les autres chambres de commerce étrangères à Maurice». Elle entend ensuite promouvoir la marque CCIFM comme point d’entrée à valeur ajoutée pour les investisseurs français venant à Maurice et pour les entreprises locales se développant vers la France et la région. Cela, «en complémentarité avec les institutions de l’île». Enfin, elle compte s’assurer que «la CCIFM continue à être un animateur efficace du réseau business de ses membres, nouveaux et anciens».