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Dev Sewgobind – Un humaniste au CIEL

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Dev Sewgobind - Un humaniste au CIEL | business-magazine.mu

Profondément passionné par l’humain, Dev Sewgobind s’est attelé à la lourde tâche de gérer le facteur humain dans des multinationales. Depuis le début de cette année, il s’est embarqué dans une nouvelle et palpitante aventure au sein du groupe CIEL.

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Son cheminement professionnel est somptueux. De la British American Tobacco, où il a occupé plusieurs postes de direction dans les ressources humaines, en passant par les fonctions de Head of HR à la Barclays, cet homme encore jeune peut s’enorgueillir d’un palmarès très étoffé, pour ne pas dire impressionnant. Chez CIEL, aujourd’hui, sa mission consiste à apporter de nouvelles synergies au sein du groupe, en promouvant les meilleures pratiques en matière de ressources humaines et de culture au profit de l’atout le plus important de CIEL : ses employés. Pour mieux y arriver, on lui a taillé un poste sur mesure : Chief Officer - Talent & Culture.

D’une urbanité exquise, Dev Sewgobind a la douceur d’un pastel. Ce sourire contagieux qu’il porte constamment aux lèvres est sa marque de fabrique. Fonctionnant à l’humain, à l’empathie et au contact, sa curiosité de l’autre est hautement œcuménique. Jusqu’à présent, il ne s’est pas laissé arrêter par les barrières et les frontières. D’ailleurs, ceux qui le côtoient disent sans faux-semblant qu’il est aussi bien dans le partage que l’échange.

Il nous reçoit avec quelques minutes de retard et se confond en excuses. L’homme est prévenant, charmant et arbore la politesse d’une bonne éducation stylée. À 42 ans, ce fils de fonctionnaires – son père était au ministère des Finances et sa mère était physiothérapeute à l’hôpital de Candos – a grandi auprès de parents protecteurs dans un cadre familial très conservateur. Tant bien qu’à l’adolescence, il se veut un peu rebelle. «Quand je me comparais à mes amis, j’avais moins de liberté qu’eux. Mais aujourd’hui j’apprécie pleinement l’encadrement de mes parents. Ils ont planté en moi beaucoup de valeurs, dont l’humilité que j’applique pleinement dans la vie au quotidien et dans ma carrière professionnelle», confie-t-il. 


Au sourire contagieux, il fonctionne à l’humain, à l’empathie et au contact

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Ses jeunes années sont celles d’un enfant de QuatreBornes qui a grandi auprès de deux sœurs. Il étudie à l’école primaire d’Emilienne Rochecouste jusqu’à la quatrième. Ses bons résultats lui valent d’être transféré à l’école primaire Baichoo Madhoo. Ce fut là sa première adaptation au changement. Il se souvient avoir pleuré en quittant ses amis, mais sa personnalité extravertie l’a vite aidé à s’adapter à son nouvel environnement.

Plus tard, au collège St Mary’s, il vivra une «super expérience», comme il dit. Il se souvient encore du directeur de l’établissement, Paul Cheung, qui était à cheval sur la discipline. En 1993, il entre en première année de management à l’Université de Maurice. Ce choix d’études lui a été quelque peu imposé car au fond de lui sommeille une âme d’artiste. Il était bon en peinture et en dessin ; ses dessins ont même été exposés et lui se voyait bien architecte. Mais son père lui conseilla plutôt d’étudier des sujets tels que la comptabilité, l’économie et les mathématiques. Un choix qu’il n’a pas eu à regretter.

En troisième année d’université, il se classe premier de sa promotion et se voit octroyer une bourse pour aller faire son master à l’université de Manchester, en Angleterre. Il opte alors pour des études en ressources humaines. «Une fois en Angleterre, je me suis retrouvé indépendant pour la première fois. Ma mère ne voulait pas que je parte, mais c’était important pour moi de vivre cette expérience», relate-t-il. Même s’il a pris goût à sa vie en Angleterre, il rentre à Maurice en 1997 son master en poche. D’un côté, il avait hâte de commencer sa carrière et, d’un autre, c’était son devoir de revenir aider ses parents qui se sont sacrifiés pour son éducation et celle de ses sœurs.

Sa carrière, il la débute à De Chazal Du Mée. Après onze mois, suivant le conseil paternel, il postule au Central Electricity Board et devient assistant HR Manager. Après quelques mois, il s’aperçoit qu’il ne pourra pas vivre ses ambitions au sein de cette institution. Au même moment, la British American Tobacco recherche une personne dans son département des ressources humaines pour Maurice. Il postule et se fait embaucher. «Mon père me pensait fou car le salaire était moindre. Je n’ai jamais regretté ma décision d’avoir quitté le CEB pour la BAT. Cela a été un tremplin pour ma carrière», ajoute-t-il. 

Il y restera douze ans. De par l’opportunité que lui offrait le groupe, il a travaillé au Mozambique, en égypte, au Kenya ainsi que sur des projets spécifiques pour la maison-mère en Angleterre. Travaillant principalement en Afrique, il a appris à découvrir ce vaste continent riche en cultures et en traditions. Aujourd’hui, s’il a à choisir un lieu pour aller vivre, sans hésitation son choix se portera sur le continent.

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En 2000, il part travailler sur un projet en égypte et en 2002, on lui offre l’opportunité de travailler à la BAT Mozambique. 

Il y passera pratiquement trois ans, puis ce fut un bref passage à Maurice pour repartir ensuite vers le Kenya où il a travaillé pendant près de quatre ans. Là, il s’occupera des opérations avec 17 pays.

Puis sa vie est bouleversée par un décès. «J’ai perdu un très bon ami, qui est mort du cancer à l’âge de 33 ans. Nous avions grandi ensemble et quand j’étais au Mozambique, c’était lui qui passait du temps avec mes parents. C’était un choc terrible qui m’a poussé à prendre du recul et à me remettre en question», raconte-t-il. Il décide alors de rentrer à Maurice en 2012 et débute une nouvelle aventure à la Barclays. «Et puis j’étais marié et mon épouse Priya, qui est professeur de chimie au collège Dr Maurice Curé, avait mis sa carrière en suspens pour me suivre en Afrique. Elle voulait redémarrer sa carrière et tout cela a compté et m’a motivé à rentrer», dit-il. 

À l’évocation de sa famille, il se redresse sur sa chaise, l’œil scintillant, la parole plus intime. Dev Sewgobind a épousé Priya en 2006, et de cette union sont nés Lara, neuf ans, et Rohan, cinq ans. Pour passer du temps avec sa fille, il s’est même enregistré à un cours de piano en ligne pour être auprès d’elle quand elle fait ses gammes. Avec son fils, ce sont tous les dessins animés que celui-ci aime regarder qui consolident la qualité du rapport père-fils, du moins pour l’instant !

Aujourd’hui, il ne regrette pas une seule minute de s’être constamment aventuré en dehors de sa zone de confort. Un gros challenge l’attend chez CIEL et tout son être bouillonne d’effervescence à l’idée de ce qu’il pourra apporter au groupe.


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