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Gilles Huberson : un diplomate mû par la culture du résultat

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Gilles Huberson : un diplomate mû par la culture du résultat | business-magazine.mu

Ancien militaire reconverti dans la diplomatie, Gilles Huberson est le nouvel ambassadeur de France à Maurice. Parmi ses priorités figure le renforcement des relations entre nos deux pays aux niveaux économique, financier, technique et culturel.

Gilles Huberson a pris la succession de Laurent Garnier en tant qu’ambassadeur de France à Maurice au mois de septembre. Peu disert au sujet de sa vie personnelle, il cultive la discrétion propre aux deux carrières qu’il a embrassées successivement avec le même dévouement : celles de militaire et de diplomate. À 55 ans, le nouvel ambassadeur français n’a rien perdu de la passion avec laquelle il accomplit chacune des missions qui lui sont confiées.

Invité à revenir sur son parcours, Gilles Huberson évoque en premier lieu sa réaction quand il a appris que son pays l’envoyait à Maurice. «Comme toujours, lorsque je suis sur le point d’écrire un nouveau chapitre, je me suis réjoui de cette nouvelle expérience qui, j’en suis convaincu, sera particulièrement intéressante». Et des chapitres, le livre de sa vie en a compté plusieurs jusqu’ici ; autant d’expériences qui l’ont amené à découvrir différents pays et cultures, étoffant par là même son bagage de diplomate.

Mais avant qu’il ne soit appelé à représenter la France auprès des nations étrangères et dans les négociations internationales, Gilles Huberson est d’abord passé par la case «armée». Issu de l’École militaire spéciale de Saint-Cyr, dans les années ’80, il entame naturellement une carrière d’officier d’active. Une profession qu’il exerce de 1981 à 1996, dont les trois dernières années au cabinet du Premier ministre.

Par la suite, il se voit offrir l’opportunité d’une «deuxième vie administrative» et la saisit sans hésiter. Un diplomate était né. En 1996, il est envoyé à la sous-direction de la sécurité, où il restera jusqu’en 1999. Puis il devient conseiller auprès de l’ambassade de France à Kuala Lumpur, en Malaisie, une fonction qu’il remplira pendant trois ans. De 2002 à 2005, Gilles Huberson est cette fois en poste à Ottawa, au Canada, ce avant qu’il ne revienne au pays pour être sous-directeur de la sécurité et directeur du centre de crise à Paris entre 2005 et 2007.

Ouvrant une parenthèse dans sa vie professionnelle, Gilles Huberson passe du secteur public au secteur privé en 2007. Une expérience d’une durée de deux ans qu’il qualifie d’«enrichissante». Il est alors nommé directeur d’affaires générales chez Moët Hennessy Louis Vuitton (LVMH), une référence de l’industrie du luxe à l’international dotée d’un prestigieux portefeuille de marques sur les segments vins et spiritueux ou encore mode, entre autres.

L’appel de la politique ne tarde cependant pas à se faire sentir et Gilles Huberson y cède volontiers, habité qu’il est depuis ses jeunes années d’un ardent désir de servir sa patrie. Il délaisse donc l’industrie du luxe et revient au secteur public en tant que conseiller diplomatique et des affaires européennes au cabinet de la ministre des Outre-mer, de 2009 à 2012. Puis, il se tourne résolument vers l’Afrique en accédant à la fonction de chef de la Mission interministérielle «Mali-Sahel», puis à celle d’ambassadeur de France au Mali. Un poste qu’il occupera de 2013 à 2016.

En septembre dernier, c’est à Maurice que le diplomate français a déposé ses valises. À la question de savoir quelle part de son expérience le nouvel ambassadeur entend mettre à profit pendant la durée de sa mission, l’homme répond : «J’espère que mon expérience dans le milieu économique, ma connaissance de La Réunion et de ses acteurs ainsi que mon expérience des questions politiques seront des atouts qui me permettront d’aborder cette mission à Maurice avec une approche pertinente.» Par ailleurs, ce poste lui offre l’occasion de travailler dans une zone qui a un grand intérêt à ses yeux – l’océan Indien – et dans un pays, Maurice, au développement «exemplaire». L’île, poursuit-il, est un carrefour d’opportunités singulières, notamment vis-à-vis de l’investissement en Afrique. Gilles Huberson souligne, en outre, la proximité entre Maurice et La Réunion – département d’outre-mer français –, qu’il sera heureux «de contribuer à développer».

En sa qualité d’ambassadeur de France à Maurice, Gilles Huberson a évidemment à cœur les relations entre les deux pays, qu’il estime être à la fois étroites et anciennes. Il dit découvrir avec plaisir, depuis son arrivée, le dynamisme qui caractérise ces relations, et a l’intention, ajoute-t-il, d’aider à «les renforcer». Pour le diplomate, l’un des symboles de ce dynamisme, ce sont les 11 000 Français installés sur l’île, auxquels s’ajoutent «les 400 000 touristes français qui viennent chaque année dans votre pays». Ce sera un honneur, déclare l’ambassadeur, «d’être aussi à leur service».

Resserrer les liens entre la France et Maurice, d’une part, et Maurice et La Réunion, de l’autre, sera par conséquent la priorité de Gilles Huberson pendant sa mission. L’ambassadeur projette de développer des partenariats dans divers domaines, à savoir économique, financier, technique et culturel, et ce de manière durable. «Je crois en l’entreprise, au secteur privé, et à ce qu’ils peuvent apporter en termes de croissance si les États mettent en œuvre les conditions pour ce faire», dit-il.

Son action s’articulera autour de trois axes : le développement par l’entrepreneuriat, l’investissement et le commerce ; les relations avec l’île sœur, où il compte s’«investir personnellement» et les autres dossiers qui requièrent une participation française. S’agissant du premier axe d’intervention, Gilles Huberson souligne que Maurice est déjà bien avancé, en témoigne sa progression sur le marché africain, par exemple. Il est d’avis que les entreprises françaises «peuvent accompagner ce mouvement dans les secteurs où notre plus-value est reconnue : énergie, eau, déchets, transports, économie verte et économie bleue».

Hors de la sphère professionnelle, le nouvel ambassadeur de France s’est découvert des affinités avec sa terre d’accueil. Il se laisse aller aux confidences : «Je suis déjà sous le charme de votre île. J’apprécie énormément la cuisine locale. Mon tempérament me porte, certes, au cœur de l’action concrète et de la culture du résultat, mais j’apprécie aussi le calme et la contemplation de la nature et des jardins.»

 

 

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