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Jérémie de Fombelle : Fabricant de bonheur

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Jérémie de Fombelle : Fabricant de bonheur | business-magazine.mu

Après des études à l’école internationale Vatel, à Paris, Jérémie de Fombelle s’envole pour l’Asie du Sud-Est où il sera à la tête de plusieurs établissements hôteliers. Depuis un peu plus d’un an, il occupe le poste de directeur général à LUX* Le Morne.

Jérémie de Fombelle, 39 ans, a, comme il le dit, la chance d’être le directeur général de LUX* Le Morne depuis un peu plus d’une année. Au-delà du facteur chance, c’est surtout la personnalité et les aptitudes de l’hôtelier qui jouent en sa faveur. Se voulant «fabricant de bonheur» dans le milieu où il opère, il s’est fixé pour mission de rendre les vacances de la clientèle du cinq-étoiles mauricien inoubliables, uniques. «À LUX* Le Morne, chaque petit détail ou service est calculé pour parfaire l’expérience du client. Il est impératif que son séjour à l’hôtel et à Maurice rime avec bonheur.»

Le sens de l’hospitalité est l’une des principales qualités de Jérémie de Fombelle qui prend plaisir à la cultiver au quotidien. En effet, selon lui, un directeur d’hôtel est comparable à un maître de maison. «Nous ne sommes pas simplement des financiers. Nous devons nous plier en quatre pour mettre un sourire sur le visage de nos clients, les satisfaire et les ‘chouchouter’», affirme-t-il. La responsabilité n’est pas moindre puisqu’à LUX* Le Morne, le directeur général a à charge de veiller à la fois au bon fonctionnement d’un effectif de 400 employés et au bien-être de 350 clients en moyenne. En ce faisant, il doit tenir compte des objectifs du groupe LUX* Resorts & Hotels qui se résument en deux maximes : «Help people celebrate life» et «Make each moment matter». Et de souligner, au sujet de cette dernière devise : «Quand on est en vacances, on sait que chaque moment doit être savouré intensément.»

Bien qu’il soit clair aujourd’hui que Jérémie de Fombelle ait fait le choix de carrière qui lui correspond, il y a une vingtaine d’années, le baccalauréat en poche, c’est tout d’abord vers des études à l’Université de Droit de Paris qu’il s’oriente. Au bout de quatre ans, il réalise cependant qu’il ne souhaite pas poursuivre dans cette voie mais plutôt de réaliser son rêve d’enfance, celui de devenir hôtelier. Repartant de zéro, il opte alors pour un Master de Management Hôtelier à la prestigieuse école internationale Vatel, toujours à Paris.

Né en France, Jérémie de Fombelle a passé sa jeunesse à parcourir le monde avec ses parents, en Afrique notamment. «J’ai vraiment l’impression d’être un citoyen du monde avec, en même temps, des racines françaises que j’assume pleinement», confie-t-il. C’est aussi loin de son pays d’origine, soit en Asie du Sud-Est, que le globe-trotter fera ses premières armes dans le domaine de l’hôtellerie. Après ses études à Vatel, lors de vacances au Vietnam, il fait la connaissance du directeur d’un des établissements de Victoria Hotels & Resorts. Devant se rendre en Europe pour une opération urgente, l’homme se montre impressionné par le bagou du Français allié à une passion évidente pour l’hôtellerie et lui propose de le remplacer durant son absence. Jérémie de Fombelle accepte de relever le défi, même s’il n’a encore aucune expérience. Selon lui, c’est d’ailleurs dans ce genre de circonstances «qu’on est meilleur. Quand vous êtes confronté à unetelle situation, vous n’avez pas d’autre choix, vous êtes au pied du mur et il faut y aller.» Ce premier contact avec le monde professionnel est concluant, si bien que Victoria Hotels & Resorts sollicite les compétences de Jérémie de Fombelle à son siège parisien, au sein du département Sales & Marketing. «Je représentais le groupe en Europe en tant que commercial.»

La gestion au jour le jour d’un hôtel de même que l’Asie du Sud-Est manquent néanmoins à Jérémie de Fombelle, et il s’envole cette fois pour le Cambodge. À Siem Reap, ville proche du site archéologique d’Angkor, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, il se retrouve à la direction du restaurant de l’hôtel La Noria, puis de l’ensemble de l’établissement. Il y fera une autre rencontre déterminante pour sa carrière et qu’il attribue à la «magie de la vie», celle du Chief Operating Officer du groupe Orient-Express Hotels (NdlR, désormais connu comme Belmond). Au vu du travail abattu par le Français de 29 ans dans le boutique hôtel de Siem Reap, il lui offre le poste de directeur général de leur établissement haut de gamme du Laos, composé de 35 suites.

Les années passées à Orient-Express Hotels seront autant d’occasions pour Jérémie de Fombelle de côtoyer des mentors qui lui permettront de parfaire ses connaissances et son savoir-faire. Outre l’hôtel du Laos, le groupe lui confie la direction d’un établissement d’une centaine de chambres à Koh Samui, en Thaïlande. En trois ans et demi, le professionnel réussit l’exploit de métamorphoser l’hôtel et avoue que c’est l’une des étapes de sa carrière dont il est le plus fier. «C’est parmi les plus grandes réalisations de ma carrière. L’hôtel était au bord du gouffre. Nous avons fait des travaux dans le lagon, sur la plage et dans les chambres. J’ai construit une équipe composée d’une bonne partie de celle du Laos et nous avons quasiment triplé le chiffre d’affaires de l’hôtel de Koh Samui.»

C’est ensuite à Bali qu’Orient-Express Hotels envoie Jérémie de Fombelle en mission. Accompagné de sa «dream team», il s’attelle là encore à remettre sur les rails un hôtel qui, dit-il, «croulait sous des problèmes financiers». L’expérience lui plaît, d’autant plus que «c’était un rêve depuis toujours d’habiter et de travailler à Bali». Le modèle de gestion que pratique Jérémie de Fombelle accorde une grande importance au travail en équipe : «Je fonctionne vraiment en équipe. Et j’ai besoin d’une équipe qui soit soudée ; sur la même longueur d’onde.»

Lorsque ses mentors quittent Orient-Express Hotels, Jérémie de Fombelle met le cap sur la Chine, plus précisément Shanghai, dans le cadre de l’ouverture d’un nouvel hôtel, le Wanda. Puis, lui qui a «beaucoup suivi le ‘rebranding’ du groupe LUX* Resorts & Hotels» à distance, n’hésite pas à quitter la Chine pour l’île Maurice quand le poste de directeur général à LUX* Le Morne se libère. À propos du Chief Executive Officer du groupe hôtelier, il confie : «Paul Jones n’est pas seulement un mentor mais un aimant. Il attise la curiosité. On a envie de le suivre. C’est quelqu’un qui est très fort pour gérer des équipes.» Le cachet de l’île n’est pas étranger, non plus, au choix de l’hôtelier. Selon lui, Maurice est, de fait, l’une des plus belles destinations de luxe qu’il est impératif d’avoir sur son CV.

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