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Juan Carlos Fernandez Zara: une vision innovante de la bonne gouvernance

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Juan Carlos Fernandez Zara: une vision innovante de la bonne gouvernance | business-magazine.mu

Le nouveau Chief Executive Officer du Mauritius Institute of Directors, originaire de Suisse, a consacré sa carrière au développement de meilleures pratiques de gouvernance au sein des entreprises à travers le monde. Une expérience qu’il met aujourd’hui au service des organisations mauriciennes.

Juan Carlos Fernandez Zara a succédé à Jane Valls à la tête du Mauritius Institute of Directors (MIoD) en mai dernier. Âgé de 41 ans et d’origine suisse, le nouveau Chief Executive Officer (CEO) a œuvré à la mise en place de pratiques de bonne gouvernance dans plusieurs parties du monde. Son parcours académique et professionnel témoigne d’une inaltérable volonté de dépassement de soi.

Féru de droit, Juan Carlos Fernandez Zara commence ses études universitaires en 1993 par un Bachelor’s Degree, Law à l’Université de Genève. Dès lors, il ne s’épargnera aucune peine afin d’approfondir ses connaissances dans le domaine juridique. Les diverses maîtrises qu’il effectuera par la suite le démontrent : un Master of Laws, avec spécialisation en droit allemand et européen, à l’Université de Tübingen, en Allemagne (1996-1997), une maîtrise en droit européen à l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne (1997-1998), puis son Master of Business Administration (MBA), Strategy, Summa cum laude (With highest honour), à l’Université de Genève (2002-2004). L’un des objectifs de Juan Carlos Fernandez Zara, au moment d’entamer son MBA, était, dit-il, «de cerner les divers aspects du management et les contraintes auxquelles font face les entreprises».

Dès 1998, le futur CEO du MIoD fait ses premiers pas dans la sphère professionnelle en tant que Legal Officer à la Republic National Bank of New York (Suisse). Il y passera un peu plus d’un an et y aura la responsabilité de dossiers relatifs aux particuliers comme aux compagnies. Juan Carlos Fernandez Zara poursuivra son apprentissage des questions légales liées aux entreprises en se mettant au service, durant trois ans, d’une des plus grandes firmes d’avocats suisses, Froriep. Après cette expérience, le professionnel accède, fin 2003, au poste de manager de l’antenne suisse du prestigieux cabinet d’audit financier, Ernst & Young (EY).

Deux ans plus tard, Juan Carlos Fernandez Zara est embauché par l’International Finance Corporation (IFC), membre du groupe de la Banque mondiale entièrement dédié à l’aide au développement des entreprises. Il y exercera tout d’abord la fonction de Regional Manager Corporate Governance pour les Balkans. Il sera ainsi chargé de la gestion d’un budget de $ 2,75 millions en vue de favoriser la bonne gouvernance des entreprises du sud-est de l’Europe. L’IFC lui confiera ensuite, en septembre 2009, la charge du Vietnam, du Laos et du Cambodge, en Asie du Sud-Est. Il est alors Program Manager Corporate Governance et le budget qui lui est confié s’élève à $ 2 millions. Sa troisième mission pour l’IFC commencera début 2011 ; elle concernera l’est de la région Asie-Pacifique, soit 19 pays et un budget de $ 10 millions. Là encore, il exercera la fonction de Regional Manager Corporate Governance.

Au sujet de ces années passées à l’IFC, le CEO du MIoD déclare : «Mes activités consistaient à instaurer de meilleures pratiques et règles au sein des firmes privées et institutions gouvernementales, par le biais de formations, notamment

En juillet 2013, Juan Carlos Fernandez Zara quitte l’IFC pour intégrer l’Inter-American Development Bank. Basé à Washington, aux États-Unis, il a à charge d’assurer la supervision et l’évaluation des pratiques de bonne gouvernance auprès des entreprises du secteur privé qui constituent la clientèle de la banque en Amérique latine. À ce titre, le professionnel doit établir les lignes directrices à être observées par ces compagnies et concevoir les programmes de formation qui leur permettront d’être plus performantes en matière de gouvernance.

Aimant, avec son épouse et leur fils de 10 ans, «découvrir divers pays, nous imprégner de différentes cultures, faire la connaissance de nouvelles personnes», Juan Carlos Fernandez Zara saisit l’opportunité de venir s’installer et travailler à Maurice lorsqu’il entend parler d’un poste vacant à la tête du MIoD. «Je me suis dit que ce serait une occasion d’être exposé à un nouveau continent ; celui de l’Afrique», ajoute-t-il.

S’il est certain que l’expérience lui plaît d’un point de vue personnel, les défis qui attendent Juan Carlos Fernandez Zara sont une véritable source de motivation pour ce battant, en dépit de sa riche expérience. «J’ai créé des institutions de directeurs dans plusieurs pays. Toutes les activités qu’englobe le MIoD me sont familières. Le challenge est d’exercer mon métier dans une petite structure car jusqu’à présent, j’ai mis mes compétences et mon savoir-faire au service de plus grandes structures comme l’IFC ou l’Inter-American Development Bank

Qu’en est-il de ses premières impressions du MIoD ? Le point de vue du CEO nous semble positif: il estime que bien qu’étant une institution encore jeune – 10 ans d’existence – le MIoD a connu une croissance digne d’intérêt. «Madame Jane Valls, qui m’a précédé à ce poste, a entrepris un excellent travail et j’ai beaucoup de respect pour cela. Elle a su emmener le MIoD à un niveau plus professionnel», reconnaît-il. Selon Juan Carlos Fernandez Zara, l’heure est toutefois venue pour que le MIoD s’engage dans une nouvelle phase de croissance. «C’est là où j’interviens», souligne-t-il.

Les priorités du nouveau CEO sont de renforcer les capacités internes du MIoD de sorte qu’il puisse se positionner davantage comme un agent de changement durable. «Le MIoD devra convaincre les entreprises que le changement, en termes de gouvernance, est primordial pour qu’elles se développent dans les meilleures conditions possibles.» Il s’agira également d’aider les entreprises et institutions du pays à s’adapter au code de bonne gouvernance en vigueur depuis le 1er juillet.

Le modèle de gestion de Juan Carlos Fernandez Zara comporte, par ailleurs, une particularité : l’intégration à chacune des sociétés où il a vécu à ce jour. Aussi, ne veut-il surtout pas être perçu à Maurice comme un expert international d’origine étrangère mais accepté et compris. Ce n’est que de cette façon, pense-t-il, qu’il sera en mesure d’offrir à ses interlocuteurs les meilleurs conseils. «J’apporterai une vision qui dépasse ce qui se fait d’habitude et le challenge consiste à faire accepter le changement sans être considéré comme un expert international étranger.»

Le nouveau CEO du MIoD, organisme indépendant, insiste, en dernier lieu, sur le rôle du gouvernement dans la promotion des bonnes pratiques. Il voit d’ailleurs l’État comme un partenaire du MIoD. «C’est le gouvernement qui régit les lois. Puis, en étant lui-même propriétaire d’entreprises, il se doit d’être crédible», souligne Juan Carlos Fernandez Zara en conclusion.

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