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Sherin Naiken : mue par la pensée positive

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Sherin Naiken : mue par la pensée positive | business-magazine.mu

Élégante et discrète, la présidente-directrice générale de l’Office du Tourisme des Seychelles est une force tranquille jonglant habilement entre travail et famille. Son goût pour la cuisine du pays n’a d’égal que sa passion pour l’économie. Rencontre.

Authentique «zanfan Sesel», Sherin Naiken, la présidente-directrice générale (P.-D.G.) de l’Office du Tourisme des Seychelles a grandi à Anse Royale, sur l’île de Mahé, où elle a aussi fait ses études primaires et secondaires avant de mettre le cap sur le Royaume-Uni afin d’y poursuivre son parcours académique.

Passionnée d’économie, Sherin Naiken choisit alors de se perfectionner dans ce domaine mais aussi dans les affaires étrangères et opte pour l’Université de Manchester. Après l’obtention de ce premier diplôme, elle effectue une maîtrise en finance à l’Université de Londres, puis revient aux Seychelles.

Économiste de profession, Sherin Naiken prendra tout d’abord de l’emploi auprès du Bureau de l’investissement des Seychelles mais lorsqu’on l’invite à intégrer, il y a trois ans, l’Office du Tourisme, elle saisit l’opportunité qui se présente à elle sans hésitation. «Je me suis dit : ‘Pourquoi pas ?’ C’est un choix que je ne regrette pas car le tourisme est un secteur vibrant et le plus important des Seychelles. C’est un plaisir d’avoir la chance de présider toutes les activités marketing de la destination», confie-t-elle, enthousiaste.

Sherin Naiken ne considère pas son âge et encore moins le fait qu’elle soit une femme comme des obstacles à l’accomplissement de ses responsabilités. Bien au contraire: à 32 ans, consciente de la charge qui repose sur ses épaules, elle met d’autant plus de ferveur à remplir ses fonctions et à être une «woman at the top». Souvent appelée à parler en faveur de la destination seychelloise à l’étranger, la P.-D.G. tient toutefois à préserver sa simplicité, une valeur qui lui est très chère, insiste-t-elle. «J’aime rester simple et humble. Mes camarades de collège savent que la Sherin d’aujourd’hui est la même que celle qu’ils ont connue, à 12 ou 15 ans», soutient-elle. Il ne faut d’ailleurs jamais oublier d’où l’on vient, poursuit Sherin Naiken, avant d’ajouter qu’outre l’humilité, l’optimisme est une qualité qu’elle aime à cultiver.

Les voyages qu’elle a faits dans le cadre de ses obligations au sein de l’Office du Tourisme ont transformé Sherin Naiken en véritable globe-trotteuse. Elle affirme s’être rendue dans la plupart des pays du monde, hormis l’Australie et l’Amérique du Sud. Ces expériences ont développé chez elle le goût des cultures et de leurs spécificités. «Il y a toujours quelque chose de différent à apprendre et quelque chose de symbolique à voir», explique-t-elle. Cependant, très attachée à son pays, ce sont avant tout les traditions seychelloises qui ont la faveur de Sherin Naiken. À titre illustratif, elle mentionne le Carnaval de Victoria, un événement culturel annuel qui a lieu sur l’île de Mahé : réunissant des troupes d’une variété de pays, on le décrit comme un «melting pot of cultures», précise la P.-D.G.

Hors de la sphère professionnelle, Sherin Naiken consacre la majeure partie de son temps libre à sa famille et surtout à ses deux filles : Elizabeth, trois ans, et la petite Emma, six mois. «Le travail ne me laisse pas beaucoup d’heures de loisir. J’aime être avec ma famille. Mon passe-temps, c’est de voir grandir mes filles», dit la mère en esquissant un sourire affectueux. Et d’ajouter, dans la foulée, «Ma maison, c’est mon sanctuaire ; un lieu où règnent l’amour et la tranquillité, loin du stress et des exigences du travail.»

La trentenaire réserve malgré tout quelques moments à d’autres occupations comme la lecture, sa préférence allant à l’actualité économique, soit l’évolution des Bourses mondiales, la crise économique en Europe… autant de sujets qui polarisent son attention, parce qu’ils la fascinent mais également par nécessité. En tant que P.-D.G. de l’Office du Tourisme, elle se doit, en effet, de se tenir au courant des tendances sur les principaux marchés émetteurs de la destination, particulièrement l’Europe. Ainsi, lorsque la situation économique est défavorable sur le Vieux continent, l’industrie touristique de l’archipel ne tarde pas à en ressentir les effets.

Dans un autre ordre d’idées, Sherin Naiken dit avoir été marquée par un livre de Rhonda Byrne, The Secret. Selon cette œuvre, la pensée positive peut transformer votre vie en vous rendant plus heureux, plus riche ou encore en améliorant votre santé.

Sherin Naiken nous dévoile, par ailleurs, son talent pour la cuisine créole dont elle raffole : poisson grillé, «chatini requin», «daube banane» – un dessert à base de bananes, de coco et de sucre –, entre autres. En ambassadrice avisée de la culture de son pays, elle nous informe que le mets incontournable aux Seychelles demeure le fameux «bouillon brède», apprécié par l’ensemble de la population. Pour sa part, nous dit la P.-D.G., «j’ai invariablement envie d’un bon ‘bouillon brède’ quand je rentrede voyage».

En plus de la lecture, Sherin Naiken aime regarder des films. Parmi les productions destinées aux enfants, elle affectionne Le Roi Lion, pour ses enseignements sur le cycle de la vie et les leçons que l’on peut en tirer. Elle évoque aussi le drame romantique The Notebook, où il est question de la maladie d’Alzheimer. Enfin, la jeune femme a un penchant pour la musique traditionnelle des Seychelles: le «kanmtole».

À n’en point douter, si Sherin Naiken est arrivée là où elle est aujourd’hui, c’est largement grâce aux valeurs et convictions qui l’animent. Adepte de la pensée positive, elle s’efforce de voir les événements de sa vie de manière constructive : les mauvaises expériences, par exemple, sont pour elle un moyen de s’améliorer.