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Siddhanth Mathur : L’étoile montante de la finance seychelloise

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Siddhanth Mathur : L’étoile montante de la finance seychelloise | business-magazine.mu

Classé premier à l’un des examens de l’Association of Chartered Certified Accountants l’an dernier, le jeune Seychellois de 21 ans prépare actuellement un MBA en Investment Banking de la London School of Business and Finance. Son objectif : participer au développement de l’entreprise familiale, Mathur Associates, et du secteur de la finance aux Seychelles.

Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. Cet ancien adage illustre parfaitement le parcours académique et professionnel de Siddhanth Mathur. À 21 ans, le Seychellois a parachevé ses études de l’Association of Chartered Certified Accountants (ACCA) avec un premier rang mondial à l’une des épreuves. Une première pour l’archipel où il a grandi.

L’examen au cours duquel le jeune homme s’est distingué est l’ACCA Professional Paper 3, axé sur l’analyse des affaires. Pour rappel, les Seychelles font partie des territoires tombant sous la responsabilité du bureau mauricien de l’ACCA. Siddhanth Mathur est actuellement en formation chez Mathur Associates, le cabinet d’audit et de comptabilité de son père, basé dans l’archipel. Il y est en charge de la planification, de l’exécution et de la finalisation des travaux d’audit. Il prépare également, en parallèle, un MBA en Investment Banking de la London School of Business and Finance.

Originaire de l’Inde, Siddhanth Mathur est issu d’une fratrie de trois enfants composée, à part lui, d’un frère jumeau et d’une petite sœur. «Je suis arrivé aux Seychelles à l’âge de cinq mois et j’y suis toujours», précise-t-il. D’emblée, il donne l’impression d’être de ces personnes qui aiment communiquer. Sûr de lui, il s’élance et va droit au but. Celui qui, enfant, voulait être chef cuisinier ou joueur de cricket est aujourd’hui bien parti pour mener une belle carrière dans la finance.

Siddhanth Mathur évoque une enfance et une adolescence sans heurts. Très jeune, il démontre d’excellentes aptitudes pour les études. À l’École Internationale des Seychelles, où il fait sa scolarité, il décroche brillamment son International General Certificate of Secondary Education en obtenant sept A*, trois A et un B. Pour ses examens de fin de cycle secondaire, le «A-level», il choisit comme matières principales les mathématiques, les technologies de l’information et de la communication, Business Studies et la physique. «Je n’étais censé prendre que trois matières mais je porte un intérêt particulier à la physique et j’ai donc opté pour cette science comme matière supplémentaire.» À ces examens, Siddhanth Mathur décroche quatre 4 A*, une performance jamais réalisée auparavant aux Seychelles.

Étonnamment, le jeune homme n’a pas étudié la comptabilité au collège, cette matière n’étant pas au programme. Il prend alors des cours privés et fait des recherches sur Internet en vue de mieux comprendre le sujet avant de s’inscrire aux examens de l’ACCA. La comptabilité lui semble proche de Business Studies, ce qui l’aide dans une certaine mesure. Siddhanth Mathur bénéficie aussi du soutien de son père, qui est expert-comptable. Il souligne toutefois que ce dernier ne l’a pas directement influencé dans son choix de carrière. Cela lui est venu quand son père travaillait chez BDO. Un été, Siddhanth Mathur y a suivi un programme et a été exposé aux travaux pratiques de l’audit ainsi qu’à la préparation des dossiers. C’est à partir de là qu’il a développé une vraie passion pour le domaine de la comptabilité.

«Il y a deux ans et demi, mon père a ouvert son propre cabinet d’expertise comptable aux Seychelles et possède un portfolio de clients allant des petites aux grandes entreprises», indique Siddhanth Mathur. Ces compagnies évoluant dans des secteurs variés sont autant d’occasions pour lui de se familiariser avec différents domaines tels que l’audit, la location de voitures, l’hôtellerie, les entreprises manufacturières ou les détaillants. Cela lui sera bénéfique dans la préparation du programme de l’ACCA.«Cela m’a permis de mettre en évidence la façon dont différents scénarios peuvent être abordés. Étudier dans un livre est une chose, mais être sur le terrain renforce et améliore la compréhension des concepts et permet d’acquérir des connaissances en comptabilité bien au-delà des théories», explique-t-il.

Siddhanth Mathur débute le programme de l’ACCA en 2012 et le complète en décembre de l’année dernière. Son but était de terminer ce programme en deux ans et demi. Pour l’atteindre, il entame trois modules à la fois, travaille comme un forcené et voit ses efforts récompensés en réussissant toutes les épreuves à sa première tentative. En 2012, il est nommé Best Performer for ACCA Diploma in Accounting & Business (Seychelles Institute of Management). En 2014, il reçoit le titre de Best Performer for ACCA Advanced Diploma in Accounting & Business (University of Seychelles) et aux examens de décembre 2014, c’est la consécration : Siddhanth Mathur obtient la première place mondiale à l’épreuve de l’ACCA Professional Paper 3.

Le jeune homme n’envisage nullement de ralentir le rythme et continue à travailler très dur pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé. Son apprentissage se fait actuellement au sein de l’entreprise familiale.«Aucun privilège ne m’est accordé», insiste-t-il. «Je travaille souvent jusqu’à 20 heures et parfois jusqu’à 23 heures. Une fois rentré, j’étudie jusqu’à deux heures du matin.» À l’époque où il préparait trois modules de l’ACCA en même temps, son père montrait des signes d’inquiétude. «Il trouvait que j’entreprenais un trop grand nombre de défis mais je suis d’un naturel déterminé et je suis disposé à faire des efforts supplémentaires pour atteindre les buts que je me suis fixé», fait-il ressortir.

L’un de ses objectifs, pour l’heure, est de développer l’entreprise familiale. Ainsi, il songe déjà à devenir un spécialiste de l’International Financial Reporting Standards et du forensic audit car c’est un domaine où les Seychelles possèdent peu d’expérience. «Je suis impatient de pouvoir partager ce que j’ai appris avec d’autres personnes. Ce projet est déjà en route. En août de cette année, le cabinet de mon père a organisé un séminaire de formation gratuit en vue de sensibiliser la professionaux logiciels de comptabilité. Il y a encore beaucoup de gens qui utilisent de vieilles techniques. Ce séminaire de deux séances a réuni plus de 45 participants.»  

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