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La Bourse de Maurice sur la voie de l’internationalisation

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La Bourse de Maurice sur la voie de l’internationalisation | business-magazine.mu

La Bourse de Maurice entend accélérer son processus d’internationalisation. Ses priorités : introduire des produits dérivés et s’assurer que les valeurs boursières soient plus liquides.

Les autorités veulent positionner la Bourse de Maurice en tant que plateforme internationale pour les produits financiers africains et internationaux à l’horizon 2019. Sunil Benimadhu, Chief Executive de la SEM, est d’avis que cet objectif est tout à fait réalisable.

Depuis quatre ans, la Bourse de Maurice a entamé un processus de diversification de ses produits financiers. Ainsi, il y a eu la création d’une plateforme multidevises qui permet aux sociétés internationales de choisir les devises dans lesquelles elles seront cotées et se feront leurs transactions. Des changements ont aussi été apportés aux Listing Rules afin d’élargir la palette des produits financiers offerts. De même, la SEM a recherché la collaboration des banques africaines comme l’ABSA pour lancer les fonds négociables en Bourse (Exchange Traded Funds).

Autre développement intervenu sur le marché boursier : la révision des frais de courtage sur les obligations d’État (Corporate bonds) et le Turnaround trading – quand la transaction est complétée avant le délai de trois jours requis par les autorités boursières – pour rendre les titres boursiers plus liquides. À noter que depuis décembre 2013, les frais sur les obligations d’État et les transactions Turnaround ont été ramenés de 0,60 % à 0,10 % et de 1,25 % à 0,15 % respectivement.

Cette année, annonce Sunil Benimadhu, la Bourse de Maurice continuera à s’ouvrir vers l’extérieur et à renforcer son image comme un levier puissant pour le financement des entreprises locales, régionales et internationales.

«Nous sommes en train de contempler la possibilité d’entrer dans le domaine des produits dérivés. C’est un projet qui demande quelques études préliminaires avant de décider de la démarche à suivre mais c’est quelque chose qu’on souhaite regarder de près en 2015», soutient Sunil Benimadhu.

Attirer les sociétés indiennes

Les changements au niveau de la réglementation en Inde intéressent aussi la Bourse de Maurice. Aujourd’hui, une société indienne peut se faire coter sur une bourse étrangère directement alors qu’auparavant, elle devait obligatoirement se faire coter sur une bourse indienne pour pouvoir ensuite faire le déplacement.

La Bourse de Maurice passe en revue les moyens pour attirer quelques sociétés indiennes, notamment celles qui font du business en Afrique ou ailleurs. Cela, afin de les encourager à choisir la SEM à la fois comme une plateforme de cotation et de financement.

«Nous voulons attirer autant que possible des sociétés de plusieurs régions du monde. C’est un exercice difficile parce que Maurice n’est pas Londres ou New York. Il faut toujours travailler très dur pour pouvoir se faire une place dans ce domaine hyper compétitif», fait ressortir Sunil Benimadhu. Il est toutefois confiant que cet objectif sera atteint. «Pendant les quatre dernières années, 38 fonds étrangers se sont fait coter sur le marché boursier mauricien. Nous recevons de plus en plus des demandes. Cela veut dire que notre stratégie est en train de porter ses fruits», ajoute-t-il.

La SEM compte également encourager les compagnies d’État qui sont bien gérées et profitables à se faire lister pour lever des capitaux. La Bourse, rappelle Sunil Benimadhu, est un important instrument dans la démocratisation de l’économie. «Nous préconisons une ouverture des sociétés privées, mais aussi du gouvernement par le biais d’une cotation en Bourse», soutient-il.

La SEM travaille, par ailleurs, à améliorer le niveau de liquidités sur le marché afin de rendre l’exercice de cotation plus attrayant pour les sociétés. «Plus de liquidité veut aussi dire plus de facilité à lever des fonds. Nous allons travailler sur quelques initiatives pour voir comment on peut l’améliorer», confie Sunil Benimadhu. Autant de mesures qui devraient porter leurs fruits à moyen - long terme.