Type to search

Crypto-monnaie : Les investisseurs locaux prennent leur mal en patience

Share

LE cours du bitcoin n’en finit plus de donner des sueurs froides aux investisseurs qui en ont acquis au prix fort en 2017. De $ 13 en 2013, la valeur de la crypto-monnaie avait grimpé jusqu’à $ 19 783. Au 22 janvier, elle avait chuté à $ 3 521. De plus, la valeur de l’ensemble des crypto-monnaies a tendance à suivre le cours du bitcoin, qui domine le marché à plus de 52 %.

Nathaniel Tsang Mang Kin, l’un des fondateurs d’IAME, premier développeur 100 % mauricien de solutions blockchain, explique que des milliards ont été investis par des technocrates et spéculateurs en 2017. Ces derniers ont injecté de l’argent au moment où la montée des cours du bitcoin est passée de $ 2 000 à quasiment dix fois cette valeur. Suite à la chute des cours, les spéculateurs ont délaissé l’arène. Il reste désormais que les investisseurs privés qui se sont mis en attente de la remontée des cours.

Selon Nathaniel Tsang Mang Kin, «la montée en flèche de la valeur du bitcoin n’était pas organique. Elle est à présent en phase de stabilisation». Il s’attend à une remontée en 2019 et une meilleure corrélation entre la crypto-monnaie et la valeur des transactions. «L’argent injecté massivement en 2017 a beaucoup servi améliorer la technologie. Sur le long terme, le plein potentiel des produits du blockchain, dont fait partie la crypto-monnaie, va se matérialiser, permettant de faire des économies et se libérer du coût d’intermédiaires, notamment dans le domaine financier», observe Nathaniel Tsang Mang Kin.

}

COURS VOLATILS

Nilesh Dussoye, ingénieur en informatique qui a récemment quitté la Silicon Valley pour s’installer à Maurice, explique que «ceux qui ont acheté des bitcoins à ses débuts, alors qu’elle valait environ $ 20 sont toujours largement bénéficiaires actuellement. Mais les acheteurs savent que le cours du bitcoin est extrêmement volatil». Selon lui, les Mauriciens sont peu nombreux à acheter des bitcoins car ils ne savent pas très clairement quelle utilisation ils peuvent en faire. Il explique avoir fait des dons en bitcoin pour soutenir les développeurs de solutions informatiques disponibles en «open source». Cependant, la grande majorité des investisseurs, commente-t-il, les achètent pour faire du trading.

Par ailleurs, Nilesh Dussoye est d’avis que peu de Mauriciens savent que ce n’est pas forcément nécessaire d’acheter un bitcoin en «entier», car il peut être divisé en bits. Ainsi, les intéressés peuvent tout à fait se constituer un portefeuille de plusieurs crypto-monnaies sans devoir investir des sommes astronomiques. L’essentiel, estime-t-il, est d’en posséder pour apprendre le fonctionnement du marché des crypto-monnaies. Il cite par exemple le site Coinbase qui propose des «bundle» avec les cinq monnaies qui dominent le marché.

Même son de cloche de la part de Sebastien Ng Cheong Tin, ambassadeur Afrique pour la société de développement de solutions blockchain, Nuls. «Il existe bien une communauté d’environ 400 à 500 Mauriciens, principalement des investisseurs, ingénieurs en informatique et gérants de start-up ayant investi dans le bitcoin», confirme-t-il. Il invite les acheteurs à sécuriser leurs crypto-monnaies après achat et de ne pas les laisser sur leurs téléphones mobiles car les réseaux sans fil peuvent être piratés. «Le bitcoin est une commodité déflationnaire car son nombre est limité et la demande ne cessera de s’accroître et cela fera remonter les cours. Toutefois, ce marché est très petit comparé à celui de l’or qui vaut dans les $ 7 trillions et c’est pour cela que le cours reste assujetti à des fluctuations importantes», expliquet-il. Et d’ajouter que l’achat de bitcoin est facilité depuis que Maurice est officiellement accepté par certains Exchanges.