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Interview Rencontre

Ravin Bholah :« Le SIT s’est bâti une réputation solide sur le marché de l’immobilier »

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Ravin Bholah :« Le SIT s’est bâti une réputation solide sur le marché de l’immobilier » | business-magazine.mu

En l’espace de sept ans, il a remis le Sugar Investment Trust sur les rails en réorientant son modèle financier et en misant notamment sur le foncier et l’immobilier comme ses nouveaux moteurs de croissance.

BUSINESSMAG. D’une entreprise lourdement endettée, vous avez transformé le Sugar Investment Trust en une organisation. Quelle a été votre  stratégie ?

Quand j’ai pris la barre au Sugar Investment Trust (SIT), l’entreprise souffrait d’une santé financière précaire et critique avec des dettes importantes à hauteur de Rs 850 millions et des coûts administratifs très élevés. Il y avait un climat d’incertitude et un manque de confiance chez nos actionnaires, employés et créanciers. Nos actifs, qui se chiffraient alors à Rs 2 milliards, comprenaient majoritairement des investissements dans les usines sucrières. Nous étions confrontés à de nombreux défis comme la baisse du prix du sucre sur le marché européen. En fait, nous avions beaucoup d’actifs non performants. L’actuel management a procédé à une révision de fond en comble du « business model » du SIT en vue de remettre la compagnie sur les rails et de redonner confiance à ses actionnaires.

C’est ainsi que notre stratégie de développement foncier au SIT a connu un changement de cap radical. Nous avons investi dans la conception, le développement et la commercialisation de plusieurs morcellements agricoles et  résidentiels. 

BUSINESSMAG. Quel a été votre mode opératoire ?

A mon arrivée, le SIT avait déjà vendu 3 000 arpents de terre. Mais tous les projets étaient non profitables car les terres ont été vendues à des prix dérisoires. Ces ventes ne pouvaient guère assurer le remboursement des dettes contractées pour financer l’achat de ces  7 000 arpents de terre.

BUSINESSMAG. Comment les opportunités dans l’immobilier et le foncier se sont-elles présentées au SIT ?

Depuis mon arrivée au SIT, nous avons vendu environ 1 000 arpents de terre seulement. Grâce à une stratégie commerciale efficace, avec des objectifs bien définis, ces ventes ont pu dégager suffisamment de fonds pour rembourser la totalité de nos emprunts, payer des dividendes et investir davantage dans le secteur foncier et de l’immobilier, ainsi que dans d’autres filières. Nous avons bâti une réputation solide sur le marché immobilier de par notre crédibilité, notre intégrité et une très bonne relation avec notre clientèle.

BUSINESSMAG. Quels étaient les grands axes de ce modèle financier ?

La première phase de cette restructuration consistait à stabiliser la compagnie financièrement avec, à la clef, le remboursement des dettes qui s’élevaient à Rs 850 millions et une exploitation judicieuse et optimale de ses ressources, notamment les terres restantes. Une fois stabilisé, le SIT s’est embarqué dans la deuxième phase de la mise en œuvre de son modèle financier. Avec une balance des comptes favorable, robuste et sans dettes, et une valorisation de ses actifs performants, la compagnie a pu envisager ses projets de développement de manière sereine. Le niveau d’endettement a été considérablement réduit. Le SIT a réalisé des bénéfices de Rs 200 millions en moyenne par an au cours de ces cinq dernières années. Les profits ont même atteint Rs 325 millions une année.

BUSINESSMAG. Dans quelle mesure les actionnaires du SIT ont-ils bénéficié de sa bonne performance financière ?

Le SIT croit fermement dans la philosophie de récompenser adéquatement ses actionnaires qui sont des petits planteurs, des employés agricoles, des ouvriers et d’anciens employés de l’industrie sucrière. Grâce à notre bilan positif, nos actionnaires touchent aujourd’hui des dividendes de  10 % au moins, allant même jusqu’à 16 %, ce qui est nettement supérieur à ce qu’ils bénéficiaient sous l’ancienne direction. Toute cette démarche a reconquis la confiance des actionnaires. La SIT ambitionne de payer un dividende de 20 % à 25 % par an en moyenne à brève échéance. 

BUSINESSMAG. Quelles sont les initiatives phares du SIT pour  assurer sa croissance ?

Le SIT est dans la deuxième phase de son modèle financier, c’est-à-dire d’investir en exploitant ses propres ressources pour obtenir le maximum de bénéfices. Le SIT mise sur le développement immobilier pour assurer sa croissance et asseoir sa pérennité. Les projets en chantier et ceux qui ont été achevés visent à générer plus de valeur aux 56 144 actionnaires (à août 2013) en termes de dividendes et de plus-value. Grâce à notre gestion rigoureuse, une part importante des bénéfices est réinvestie pour financer la croissance du business et pour assurer sa pérennité.

Le SIT affiche une excellente santé financière grâce à une stratégie de diversification bien agencée, notamment pour faire face aux conséquences de la réforme du régime sucrier européen qui a vu une chute drastique du prix du sucre sur nos marchés traditionnels. Depuis l’avènement du nouveau management en 2005, le SIT a généré des bénéfices totalisant Rs 1,4 milliard. Quant à ses actifs, ils totalisent Rs 4 milliards.

Le SIT accélère son processus de diversification dans l’immobilier qui est devenu le principal pôle de croissance de la compagnie. Le SIT est aujourd’hui un concepteur, créateur et développeur immobilier de haut standing.

BUSINESSMAG. Le SIT entreprend en ce moment un développement intégré de grande envergure à Côte d’Or, Highlands. Quels sont les principaux attraits de ce projet ?

Le SIT propose des produits premium avec un rapport qualité-prix inégalable sur le marché. Le développement intégré à Côte d’Or, baptisé Aurea-Living Harmony, dans le centre de l’île, en est la preuve. Ce projet, qui a mobilisé des ressources conséquentes, connaît un succès commercial  depuis son lancement en  décembre 2011.

Aurea-Living Harmony est venu redéfinir le nouvel urbanisme. Il est accessible à un plus grand nombre de Mauriciens qui aspirent à rehausser leur style de vie, mais qui n’ont pas nécessairement un budget démesuré à investir dans un habitat de haut standing.

Aurea-Living Harmony est réalisé sur une superficie de 259 arpents. Le site se trouve dans un axe de développement d’avenir et sera desservi par le futur axe routier Terre Rouge-Verdun-Trianon qui aura un impact conséquent en termes d’activités économiques, de planification urbaine et de transport dans les zones qu’il traversera. La première phase, qui comprend les morcellements résidentiels Aurea-Bois d’Ebène et Aurea-Bois de Chandelle, a aussi connu un succès de commercialisation : 436 lots ont été vendus en une semaine. La deuxième phase consiste en un morcellement sécurisé, à savoir Aurea Bois de Natte qui a été lancé  l’année dernière.

Le SIT procède en ce moment à un Soft Launch de la troisième phase d’Aurea-Living Harmony, baptisée Aurea Residences. Il s’agit d’un vaste espace de duplex, de triplex, d’appartements et de penthouses sur une superficie de 45 arpents.

BUSINESSMAG. N’est-ce pas risqué de mobiliser d’importantes ressources dans des projets immobiliers dans une conjoncture de morosité économique ?

Au SIT, dans le contexte actuel, nous voyons des opportunités. Nous nous donnons les moyens de les saisir. Nous restons plus que jamais optimistes quant à l’avenir du pays. Nous épousons la vision du gouvernement qui investit massivement dans la modernisation de l’infrastructure, notamment au niveau du réseau routier, de l’aéroport et d’autres aménités stratégiques. Nous voulons accompagner ce mouvement. D’où notre volonté de mobiliser des investissements importants dans des projets de grande envergure. Ainsi, un projet du type Aurea-Living Harmony s’inscrit dans la vision du gouvernement de transformer le pays en une cité-état comme le Singapour.

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