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BUDGET 2019/ TOURISME – Enrichir l’offre sur l’ensemble du territoire

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BUDGET 2019/ TOURISME - Enrichir l’offre sur l’ensemble du territoire | business-magazine.mu

RS 535 millions viennent alimenter le budget de promotion de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) en vue d’améliorer la visibilité de la destination et Rs 160 millions seront utilisées pour donner un nouveau souffle à la performance mauricienne sur les marchés africain et chinois, notamment des destinations comme Shanghai, en Chine, et le Kenya. Le ministre des Finances n’a, en effet, pas lésiné sur les moyens pour relancer le secteur du tourisme qui depuis le début de l’année affiche une mauvaise mine avec des arrivées et des revenus en baisse. Si ces mesures sont bien accueillies par les opérateurs, car étant des réponses rapides à une situation qui se présentait comme urgente, des questions essentielles au secteur touristique sur le long terme attendent une stratégie mieux définie.

Jocelyn Kwok, CEO de l’AHRIM, qualifie le dernier exercice budgétaire de «très encourageant». «Le discours budgétaire apporte des réponses immédiates aux impératifs du moment pour le secteur. Bien que les chiffres annoncés ne soient qu’une mesure des intentions, il va de soi que les modalités d’utilisation de ces fonds supplémentaires ainsi que leur calendrier de mise en œuvre restent des paramètres également importants pour assurer le succès de cette démarche», dit celui qui estime les mesures annoncées pour la MTPA et l’aérien sont prometteuses, notamment pour pallier le ralentissement de la demande.

ATTIRER 1,5 MILLION DE TOURISTES D’ICI FIN 2020

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En effet, le ministre des Finances a évoqué le plan directeur complété d’Airports of Mauritius dont l’objectif principal est de développer un nouveau pôle de croissance avec l’aéroport comme pivot. En outre, ce plan directeur prévoit la construction d’un nouveau terminal d’environ 50 000 mètres carrés pouvant accueillir un total de 8 millions de passagers, le terminal existant devant atteindre sa capacité maximale de 4,5 millions de passagers d’ici à 2022. De plus, dans le Three-Year Strategic Plan 2019/20 - 2021/22, le gouvernement précise ses objectifs de «reaching 1.5 million tourists by 2020 and 2.0 million by 2030». C’est d’ailleurs une mesure qu’approuve Sen Ramsamy, le directeur général de Tourism Business Intelligence. «C’est un bon move car il faut prévoir dès maintenant pour le long terme», soutientil.

Sen Ramsamy commente néanmoins le budget accordé à la promotion de Maurice qui ne cesse d’augmenter mais qui n’apporte pas de résultats probants. «La baisse n’est pas seulement dans les arrivées mais les dépenses moyennes. Les Maldives ont un budget de promotion trois fois moindre mais ont plus de touristes et de revenus touristiques», observe-t-il. À ce titre, l’âpre concurrence de ces autres destinations insulaires comme les Maldives, les Seychelles et le Sri Lanka est évoquée dans le Three-Year Strategic Plan alors que le gouvernement prévoit d’accélérer la diversification du marché et de réduire la dépendance par rapport à l’Europe.

En effet, les chocs externes et troubles sociaux sur les principaux marchés traditionnels comme le RoyaumeUni, la France et La Réunion sont une des raisons justifiant une croissance ralentie dans les arrivées et la démarche de se tourner vers de nouveaux marchés. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, la Suède, la Norvège et la Finlande, la République tchèque, la Pologne et la Hongrie sont quelques pays ciblés. «Nous devons revoir le produit touristique lui-même, agrémenter notre offre afin de faire que le touriste qui visite Maurice dépense plus que la moyenne de 120 USD», insiste Sen Ramsamy, qui regrette l’absence de mesures ‘bold’ du ministre des Finances pour réellement relancer le tourisme. Il trouve dommage qu’au-delà des hôtels et de l’all-inclusive, il n’y ait pas grand-chose pour faire dépenser le touriste. «Ce qui m’est resté en travers de la gorge, c’est le manque de développement de facilités de loisirs pour les touristes et les Mauriciens. Celles-ci peuvent devenir des espaces de rencontre et d’interaction entre les deux. C’est d’ailleurs ce que recherche à présent le touriste : une expérience, qu’elle soit culturelle, littéraire, historique ; il veut découvrir. Le modèle hôtel, sea, sun, c’est dépassé », dit Sen Ramsamy.  

ENCOURAGER LA CAMPAGNE DE NETTOYAGE NATIONALE

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L’autre point de ce Budget qui suscite des réactions positives est le sursaut de conscience du gouvernement quant à l’état de notre environnement. «Heureusement qu’il y a une prise de conscience car l’île Maurice est très sale et mal entretenue. Cela fait honte !», s’insurge Sen Ramsamy. Même son de cloche du côté de Jocelyn Kwok qui relève que l’AHRIM avait fait part de ses craintes par rapport à la dégradation du produit, une inquiétude exprimée par les visiteurs eux-mêmes. «Les mesures annoncées pour la préservation de l’environnement et le renforcement de la sécurité sont très bien accueillies. La délimitation des responsabilités de chacune des institutions par rapport à la salubrité de chaque site est un pas important dans la bonne direction», se réjouit-il. Il estime que les démarches de collaboration public-privé amèneront une meilleure convergence sur le terrain et une mise en commun des résultats accomplis. Ce qui ne pourra qu’être bénéfique à tout le monde, au public en premier.

En effet, dans le Budget, une déduction de 150 % sur les dépenses engagées par les hôtels effectuant des travaux de nettoyage, de rénovation et d’embellissement dans le domaine public est annoncée pour les encourager à soutenir la campagne de nettoyage nationale. Des améliorations infrastructurelles à travers la collaboration public-privé devraient permettre la protection des zones côtières, l’enrichissement du produit touristique sur l’ensemble du territoire, note Jocelyn Kwok. L’aménagement de 200 km de pistes cyclables et de sentiers de randonnée à travers l’île figure au programme de cette collaboration.

L’attention accordée au secteur MICE devrait aussi donner un coup de pouce au tourisme, estiment les observateurs. En effet, le programme de subventions pouvant monter jusqu’à Rs 200 000 aux promoteurs d’événements MICE et aux organisateurs de mariages sera relancé par la MTPA. De plus, un système de remboursement pour les événements réunissant au moins 100 participants étrangers séjournant au moins trois nuits est prévu. «Le remboursement de la TVA sur les coûts associés, entre autres, au logement pour les groupes MICE est également une mesure forte qui apportera certainement des résultats probants», estime Jocelyn Kwok. Cet interlocuteur salue aussi la mesure qui touche à la main-d’œuvre formée dans ce secteur. «Les actions envisagées pour les programmes d’apprentissage ainsi que la mise en relation directe employeurs-employés potentiels sans passer par une administration publique trop lourde sont des réponses directes à nos propres propositions budgétaires», confie-t-il.

Finalement, les mesures annoncées pour le secteur du tourisme semblent «intéressantes» du point de vue du CEO de l’AHRIM. Reste qu’une partie de la stratégie plus large reste à être définie. «D’autres tâches ne relevant pas forcément du discours budgétaire sont toujours d’actualité, notamment la planification à moyen - long terme de notre développement touristique, nos réponses stratégiques face aux bouleversements affectant le domaine du voyage et du tourisme au niveau global, ainsi qu’à la menace du changement climatique».

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La part belle à la voie maritime

Le nombre de bateaux de croisière touchant l’île est passé de 23 à 42, soit 67 515 passagers en 2018, révèle le ThreeYear Strategic Plan. La construction d’un terminal de croisière avec des boutiques et d’autres installations est prévue pour attirer davantage les croisiéristes mais l’accent est aussi mis sur le développement de marinas. Ce Budget prévoit une réglementation pour l’exploitation de marinas à des fins commerciales, l’introduction d’un yacht code de même que diverses initiatives pour encourager l’investissement dans ce secteur, dont un congé fiscal de huit ans à une société nouvellement créée qui développe une marina.
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